Différents éléments sont à l'origine de la dérive du capitalisme.
En effet, l'on a constaté que les institutions en place ont contribué à accentuer cette dérive de part le fait qu'elles ont manqué d'autonomie et d'autorité face aux mouvements boursiers qui se sont accélérés dès le début des années 1990. Ces organismes de contrôle ne se sont pas manifestés contre les actions illégales qui avaient lieu, à cause des pressions extérieures qu'ils ont subies.
D'une part, la transformation générale de l'activité bancaire aux États-unis a eu un fort impact sur le fonctionnement global de l'économie. La vague de déréglementation des années 1990 a donné naissance à des synergies importantes entre les banques d'affaires et les entreprises. Parfois les PDG menaçaient les banques d'affaires de retirer leurs affaires de la banque s'ils ne recevaient pas une bonne note.
Les introductions en bourse sont aussi un moyen d'inciter les PDG et les dirigeants à passer par une banque d'affaires pour émettre leurs titres. Cela conduit à la mise en place d'arrangements implicites au profit des gains à court terme.
Ainsi, cette perversion du rôle initial de la banque a conduit à une dérive et à de profonds disfonctionnement du système économique, entraînant une déconnexion entre la réalité économique et les spéculations du monde bancaire.
D'autre part, les stocks-options, accordées à un moindre prix aux personnels dirigeants des entreprises, sont considérées comme un vol patronal vis-à-vis des actionnaires. Le système de rémunération par les stocks-options n'est pas bon car il minimise l'incitation (il n'y a pas de lien entre rémunération et résultat) et augmente le risque : on parle de « casino boursier », c'est le succès à court terme qui est avant tout recherché.
[...] Le tandem Wall Street-Silicon Valley forme pour les Etats-Unis un duo de choc puisqu'il existe entre ces deux pôles une forte interdépendance. Wall Street permet de financer la Silicon Valley et celle-ci permet de nourrir la bourse en actions juteuses et donne naissance aux nombreuses Start-Up, dont les cours sont montés de façon faramineuse dans les années 1990. Ainsi cette synergie a permis aux Etats- Unis de nourrir leur croissance à la fin des années 1990-2000 et a permis d'y créer une économie unique en son genre : la New Economy. [...]
[...] Il apparaît donc que les institutions mises en place dans l'objectif de contrôler le capitalisme les entreprises et d'assurer une protection des actionnaires et du public ne fonctionnent apparemment pas ou plus. Les trois institutions ici présentées semblent être inutiles car elles se sont révélées ces dernières années soit inefficaces, soit corrompues Les institutions ne jouent donc plus leur rôle d'arbitre qui est un élément essentiel du capitalisme chez Braudel, comme nous l'avons vu précédemment. [...]
[...] Nous avons en outre pu voir trois grands organismes de régulation : la SEC, La FSAB et la COB. Tout d'abord nous allons vous rappeler brièvement à quoi servent ces institutions. La SEC, Securities Exchange Commission, a pour rôle d'assurer aux Etats- Unis la protection des investisseurs et l'intégrité des marchés : l'information doit être la même pour tous les acteurs économiques. Elle contrôle par des lois les banques et leurs relations avec les entreprises. Le FASB, le Financial Accounting Standards Board, a pour mission de définir et d'améliorer les outils de comptabilité afin que le public puisse être informé de la situation économique des entreprises. [...]
[...] La stabilité de l'économie est ainsi mise en cause (risque de faillite dont Enron est un parfait exemple) au profit d'une plus grande efficacité à court terme pour les entreprises. Ces organismes ne remplissent donc plus leur rôle car ils cèdent à la pression des entreprises et ne demeurent pas indépendants (ils se laissent détourner de leur chemin). Ils laissent faire la déréglementation. De plus la SEC a voulu en 2000 améliorer la transparence en créant le système de divulgation équitable. Avec ce système tout dirigeant qui divulguait une information à un expert devait immédiatement la divulguer publiquement. [...]
[...] II : A quel stade du capitalisme, selon la définition de Braudel, se situe- t-on ? Selon Braudel, l'histoire du capitalisme a connu trois étapes, de la civilisation matérielle, en passant par l'économie de marché, pour arriver enfin au capitalisme. Le passage de la deuxième à la troisième étape, c'est- à-dire de l'économie de marché au capitalisme, a été permis par la coordination des marchés et la mise en place d'une entité-arbitre qui établit les règles du jeu économique et encadre le marché. [...]
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