Nous étudierons successivement deux périodes de la naissance du capitalisme japonais, elles-mêmes subdivisées : d'abord, à partir du VIème siècle, la prise de conscience, par l'éthique confucéenne japonaise, de son infériorité vis-à-vis de l'Empire chinois puis des pays occidentaux ; ensuite, après la rupture de l'ère Meiji, l'évolution du capitalisme japonais jusqu'à nos jours et le rôle joué par la sécularisation du confucianisme
[...] Il y avait une véritable politique de favoritisme puisque le Japon avait choisi de se moderniser pour concurrencer l'Occident seulement dans certains secteurs, et non de développer simultanément tous les secteurs. La morale confucéenne au service du développement La morale confucéenne contribua à particulariser le Japon pendant ce décollage. L'économie se préoccupait sans cesse du bien de la nation, de intérêt national les grandes entreprises étaient dirigées par des samouraïs dévoués à l'Etat, et l'on s'attachait davantage au principe keynésien de la demande effective qu'au mécanisme des prix. [...]
[...] Or cette conception de l'empereur était intimement liée au complexe d'infériorité que le Japon ressentait face à l'Empire chinois : en effet, en élevant leur empereur au rang de ‘dieu manifeste', les japonais renforçaient leur prestige national. Taishi rédige une Constitution en dix-sept articles où il définit que la société japonaise doit s'organiser autour des valeurs de l'harmonie, de la loyauté, de la sincérité et de la droiture morale. Bien qu'elle affirme la supériorité du bouddhisme, la Constitution revendique les valeurs d'un confucianisme à la japonaise. Chacun doit s'employer à défendre la cause commune. Ce sont là les fondements de l'éthique japonaise. [...]
[...] On voit bien ici que le confucianisme avait développé au Japon deux attitudes totalement opposées face au capitalisme occidental. Il y eut d'ailleurs une sorte de guerre civile entre les deux clans. Mais les partisans du slogan ‘expulsez les barbares' comprirent l'irréalisme de maintenir le Japon coupé du monde occidental, et que le principal était finalement d'instaurer un Etat-nation moderne et unifié (donc renverser le gouvernement militaire du bakufu). La Révolution Meiji pouvait commencer. La rupture de la Révolution Meiji (1867-68) La Révolution Meiji provoquée par la pression étrangère est une rupture cruciale dans l'histoire japonaise. [...]
[...] Dans l'industrie chimique, le Japon remplaça la Grande- Bretagne au rang de première puissance mondiale. Mais différents éléments allaient renverser la situation de ce capitalisme prospère : le traité de Washington de 1922 pour la limitation des armements navals, le tremblement de terre de Tokyo en 1923 et la crise financière de 1927 (due au mauvais traitements des rentes par l'Etat pour financer la reconstruction après le séisme), et enfin la crise mondiale qui débuta en 1930. Le nationalisme était sur le point d'exploser. [...]
[...] Ce système était donc totalement différent des pays occidentaux, où les employés pouvaient changer d'entreprise dès lors qu'ils y gagnaient. Au Japon, au contraire, il y avait donc très peu de mobilité horizontale, ce qui restreignait par la même occasion la liberté individuelle. Cette liberté de changer d'entreprise n'était possible qu'en travaillant dans des PME. Les grandes sociétés étaient de grandes familles s'occupant de tout et l'accent était mis sur la collaboration à long terme. Les entreprises japonaises ne stimulaient donc pas la compétition individuelle mais la solidarité de l'équipe (qui permettait l'harmonie) et la compétition face aux autres entreprises. [...]
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