Indépendant du Portugal depuis 1822, le Brésil est un pays aux dimensions vertigineuses. En plus de ses 8 511 965 km2 (cinquième rang mondial) et de ses 182 millions d'habitants (sixième rang mondial), il dispose de ressources naturelles considérables –bois, or, caoutchouc, minerais…- et s'affirme de plus en plus comme une grande nation industrielle, notamment depuis la période dite du « miracle économique » entre 1968 et 1974, où le Brésil a véritablement mis ses ressources au service de la croissance. L'expression « pays en voie de développement » prend tout son sens au Brésil, celui-ci apparaissant comme un Etat au potentiel économique énorme, mais aussi comme un pays fragile, notamment en raison de disparités sociales et spatiales parmi les plus flagrantes au monde. Dans quelle mesure le Brésil peut-il donc être qualifié de « grande puissance de demain » ? Si le Brésil possède des atouts de taille, il souffre de sérieux problèmes pouvant entraver sa capacité à devenir une grande puissance mondiale.
[...] *Enfin, le Centre Ouest et le Nord (Amazonie) sont les régions du front pionnier : ces immenses espaces très peu peuplés du territoire pour seulement 14% de la population) doivent depuis le Projet d'intégration nationale (PIN) de 1970 permettre une réduction de la pression foncière dans les autres régions. On les relie donc aux autres par des routes et par une véritable colonisation publique et privée pour l'élevage ou les terres relativement fertiles une fois défrichées (notamment pour la culture du soja). [...]
[...] Les campagnes ne cessent de s'appauvrir : 70% des ménages y vivent avec moins d'un salaire minimum et dans des conditions insalubres, souvent sans accès ni à l'eau potable, ni à l'assainissement, ni à des écoles à proximité. Et des millions de paysans n'ont pas suffisamment de terres pour subvenir à leurs besoins, malgré la réforme agraire de la fin des années 1990, ce qui les encourage de plus en plus à tenter leur chance en Amazonie et dans le Centre Ouest Les défis du front pionnier Le discours officiel sur l'Amazonie accorde depuis la conférence de Rio de 1992 une place croissance au développement durable, par opposition à l'exploitation irraisonnée de cette région pendant les années 1970. [...]
[...] Le Brésil est le seul pays avec le Sierra Leone où le rapport des revenus moyens des les plus riches et des 20% les plus pauvres est de 1 à 30. Les masses rurales et le prolétariat urbain sont extrêmement vulnérables et vivent dans une immense pauvreté (le Brésil ne se trouve d'ailleurs qu'au 62ème rang mondial pour l'IDH) tandis que les nouvelles classes moyennes rêvent d'accéder à la société de consommation et que les nouveaux et anciens riches –ayant su tirer profit du décollage industriel- affichent leur luxe avec une ostentation inouïe Des dynamiques spatiales aux conséquences problématiques Les mouvements migratoires en direction des grandes agglomérations ont des conséquences déplorables telles que l'afflux des migrants dans des villes déjà surpeuplées. [...]
[...] Pourtant, ce chiffre ne doit pas occulter le fait que la transition démographique s'achève au Brésil : si le taux d'accroissement naturel reste de en 2004, les taux de mortalité et de natalité ne cessent de baisser. Cela est notamment lié aux efforts du gouvernement pour améliorer le système de santé : par exemple, en autorisant la production nationale de médicaments génériques largement moins chers que ceux auparavant issus de l'importation. La population est également dynamique, la mobilité spatiale étant une véritable tradition : ainsi seuls 60% des Brésiliens vivent dans la région où ils sont nés en 2000, ce qui contribue à l'appropriation de l'espace. [...]
[...] QSJ *THERY Hervé, Le Brésil, Armand Colin, Coll. 5ème édition *THERY Hervé & NELI APARECIDA de Mello, Atlas du Brésil, CNRS-GDR Libergéo, La Documentation française, 2004. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture