Le financement de l'économie nécessite aujourd'hui des capitaux importants qui peuvent provenir soit du système bancaire, soit des agents ayant réalisé une épargne. Les modalités de l'ajustement entre les besoins et les capacités de financement permettent d'opposer deux circuits : le financement intermédié (passant par les banques) ; et le financement direct par les marchés. Durant la période des Trente Glorieuses, le financement de l'économie française a largement fait appel au crédit, en raison de la faible activité du marché financier. Mais aujourd'hui, le phénomène de libéralisation des économies, permettant à l'ajustement des prix d'équilibrer le marché, oblige le secteur bancaire à se restructurer et à adopter de nouvelles stratégies.
[...] Annexe Vocabulaire - Financement direct : circuit de financement dans lequel la mise en relation des agents à capacité de financement (ménages) et des agents à besoin de financement (entreprises et Etat) se faisant directement sur les marchés par achat et vente de titres. - Financement intermédié : circuit de financement s'opposant au précédant : les entreprises se financent principalement par crédit bancaire. Les banques jouent un rôle d'intermédiation : elles collectent les ressources sous forme de dépôts et effectuent des prêts aux entreprises ; elles transforment ainsi les échéances et les risques. - Marché financier : lieu d'émission et d'échange des valeurs mobilières, principalement des actions et des obligations. [...]
[...] La transformation du système financier international, les 3D : déréglementation, décloisonnement et désintermédiation bancaire, a provoqué la forte progression des actifs monétaires et financiers dans le total des placements et dans le financement des entreprises. Par ailleurs, des politiques monétaires restrictives (lutte contre l'inflation) visant à limiter la création monétaire, en augmentant les taux d'intérêt, ont détourné les agents du crédit bancaire devenu trop coûteux. Les pouvoirs publics ont donc joué un rôle actif dans ces mutations par le biais de réformes financières: suppression de l'encadrement du crédit en 1987, levée du contrôle des changes en 1989, réduction progressive de la part des crédits à taux administrés dès 1985, privatisation des banques et institutions financières à partir de 1986 Cela a permis en France et dans les pays européens la création d'un marché unifié de capitaux, allant du court au long terme, et ouvert à l'ensemble des opérateurs, financiers ou non, nationaux et étrangers. [...]
[...] Au- delà de ces processus, les banques offrent toujours des avantages importants dans leur fonction de financement. Dans un monde où l'avenir est incertain, les agents économiques ont besoin de détenir des actifs liquides dont la valeur est stable et incontestée. Ils doivent de plus, être immédiatement disponibles pour pouvoir être échangés. La monnaie est le seul actif à posséder ces propriétés et les banques, en créant de la monnaie garantissent une “assurance de liquidité”, nécessaire au fonctionnement de toute économie décentralisée caractérisée par l'incertitude. [...]
[...] La création et la multiplication des SICAV témoignent également de la dynamique des banques dans la création de nouveaux produits financiers. Soulignons enfin le rôle du progrès technologique dans les mutations bancaires. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication sont à l'origine d'une forte concurrence pour les banques. Internet permet le développement des banques directes, c'est à dire sans agence. Elles proposent des services directs aux clients, notamment en offrant des placements rémunérateurs aux épargnants. Ce système réduit les coûts de fonctionnement, et se développe fortement. [...]
[...] Ainsi on voit que le marché financier est entré dans les habitudes des agents économiques qui y ont recours fréquemment pour tenter d'allouer efficacement leurs ressources disponibles. Le mode de financement des entreprises s'est également diversifié avec la mutation financière, elles ont profondément modifié leur mode de financement externe. Les émissions de titres constituent une véritable alternative au traditionnel crédit bancaire. Ce phénomène n'a cessé de s'accentuer, en effet de 1980 à 2003, l'encours des actions émises par les entreprises françaises a crû 2 fois et demi plus vite que celui des crédits obtenus par les banques. [...]
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