Selon J.P. Patat, nous sommes entrés dans une véritable « ère des banques centrales ». En effet, presque partout dans les pays développés, les banques centrales ont obtenu leur indépendance vis-à-vis des gouvernements, devenant ainsi des acteurs majeurs de l'économie. L'indépendance de droit est accordée à la banque de France (BDF) en 1993 dans le contexte des attaques spéculatives contre le franc et pour se mettre en conformité avec les critères d'entrée dans la monnaie unique. En 1999, elle adhère au Système européen des banques centrales (SEBC) et délègue simultanément la majeur partie de ses prérogatives à la banque centrale européenne (BCE), elle-même indépendante.
[...] La transparence réunit des conditions de clarté, d'accessibilité et d'honnêteté. Lorsqu'une BC agit avec un haut degré de transparence, elle renforce sa crédibilité et sert de guide efficace aux anticipations des agents. De ce point de vue, beaucoup d'auteurs (Bénassy, Fitoussi,etc.) reprochent à la BCE ses piètres performances en terme de communication. Ici, il faut noter que les difficultés de la BCE en matière de communication sont renforcées par le fait que son action n'est pas légitimée par un consentement démocratique : la détermination de ses actions ne passe pas par les urnes. [...]
[...] La solution serait peut-être de mettre en place une politique économique commune basée sur un système d'imposition de type fédéral et progressif, qui permettrait de taxer les pays en fonction de leurs performances économiques et donc d'égaliser les écarts de croissance au sein de la zone euro, tout en organisant une meilleure répartition des richesses. La stabilisation financière au cœur du bon fonctionnement de l'économie réelle La libéralisation des marchés financiers est la cause de variations importantes et très brutales des cours des actifs financiers et monétaires (actions, obligations, taux de change), donnant lieu parfois à la formation de bulles financières. Leurs conséquences sur l'économie réelle peuvent être catastrophiques. [...]
[...] La règle de Friedman est d'ailleurs bien connue : le taux de croissance de la masse monétaire doit être lié à taux constant au taux de croissance de la production. Deux raisons principales expliquent ce choix : en amont, la politique monétaire est inefficace sur le long terme; en aval, la stabilité des prix présente l'avantage de procurer aux agents des signaux de prix fiables et ainsi d'orienter les ressources de façon optimale. En effet, dans un contexte inflationniste, les agents ne peuvent distinguer avec certitude les projets rentables, caractérisés par l'expansion réelle d'un secteur, de ceux qui connaissent seulement une flambée des prix. [...]
[...] Or, si la banque cède, elle perd son indépendance. C'est ce qui s'est passé lors de la réunification allemande, quand la Bundesbank ne s'est pas opposée au choix politique de la parité monétaire entre le deutschemark et l'ostmark. Mais c'est aussi et surtout le problème de la BCE qui se voit obligée de faire face à des conjonctures aussi nombreuses que variées au sein de la zone euro. Alors que des taux d'intérêt élevés seront favorables à un pays comme l'Irlande qui fait face à une surchauffe se son économie, ceux-ci aggraveront la situation d'un pays comme la France en freinant sa demande interne et en alourdissant la charge de sa dette. [...]
[...] En quoi est-elle nécessaire ou pas? Mais aussi quels sont les conditions de sa réussite et ses limites? C'est pourquoi nous analyserons dans un premier temps en quoi l'indépendance des BC peut contribuer à améliorer l'efficacité de la politique monétaire pour ensuite affirmer que la séparation entre les instruments traditionnels de politique économique conjoncturelle nécessite la coordination des pouvoirs économiques (II). L'indépendance des banques centrales, un enjeu nécessaire à l'amélioration de l'efficacité de la politique monétaire Par son recentrage sur l'objectif final de stabilité des prix A la fin des années 1970, l'accélération de l'inflation et l'intégration financière croissante ont conduit les services publics à recentrer l'action de la Banque centrale sur l'impératif de stabilité des prix en lui accordant dans un premier temps une indépendance de fait pour atteindre cet objectif unique. [...]
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