Après avoir longtemps joué un rôle secondaire, la politique monétaire, pierre angulaire du pouvoir des banques centrales, est devenue aujourd'hui un moyen prépondérant de la régulation macroéconomique des pays développés. Aujourd'hui, les politiques monétaires nationales sont menées par des banques centrales généralement indépendantes du pouvoir politique. S'interroger sur le présent des banques centrales, c'est retenir un sujet qui a progressivement émergé comme un thème majeur de réflexion dans le débat économique et politique contemporain. Les banques centrales, inventées il y a deux à trois siècles et auxquelles étaient confiées des responsabilités modestes sous l'autorité de l'exécutif, sont devenues aujourd'hui des institutions fondamentales des économies de marché. La montée en puissance de ces institutions caractérise une époque, celle de la mondialisation financière triomphante mais aussi une nouvelle répartition des rôles en matière de régulation macroéconomique. Les banques centrales se voient attribuer une responsabilité majeure dans la sauvegarde de ce que l'on considère comme un bien public mondial : la stabilité financière nationale et internationale. Certains estiment cette responsabilité plus importante que la stabilité des prix, mission de base des banques centrales.
[...] Les positions, en ce domaine, ne sont pas figées. Le monétarisme n'est plus aujourd'hui ce qu'il a été dans les années 60-70, et la liaison entre la croissance des agrégats de monnaie et l'inflation est encore moins prévisible qu'avant. La tendance à relativiser l'information fournie par la progression des agrégats monétaires est générale ; elle s'accompagne d'un éclectisme de la part des Banques centrales. Il existe trois types essentiels d'objectifs intermédiaires : L'objectif intermédiaire de taux de change de la monnaie : - En maintenant le taux de change proche de son niveau de parité des pouvoirs d'achat, que ce soit par interventions de la banque centrale sur le marché des changes ou par des taux d'intérêt appropriés, la politique monétaire peut contribuer à l'équilibre économique général. [...]
[...] En publiant son ou ses objectif(s) intermédiaires, la banque centrale veut donner aux agents économiques un cadre de nature à orienter leurs anticipations. Aujourd'hui, les grandes banques centrales ont des objectifs ou des indicateurs intermédiaires plus ou moins formalisés : - Alan Greenspan, ancien patron de la Fed, et le FOMC (Federal Open Market Commitee) sont éclectiques dans les indicateurs qu'ils surveillent : toutes les informations, en provenance de la finance ou de l'économie réelle, servent à alimenter le diagnostic et la décision. [...]
[...] Puissance de la banque centrale 1. Les fondements de la puissance des banques centrales Les fondements de la puissance : Les banques centrales sont souvent associées, dans l'imaginaire collectif, à la solidité de la monnaie et ce d'autant plus depuis l'octroi de l'indépendance à nombre d'entre elles. Ainsi, contrairement à certains économistes ou hommes politiques, la population n'est nullement hostile à cette indépendance : des sondages montrent même que l'opinion publique assimile aisément la stabilité de la monnaie, considérée souvent comme un bien universel, et la banque centrale. [...]
[...] Au Japon, par exemple, la toute récente indépendance de la banque centrale souffre d'une situation économique tellement détériorée qu'elle pousse le gouvernement et le parlement à rechercher toutes les voies possibles de redressement. Le Système européen de banques centrales, institution très jeune, n'est pas à l'abri de telles occurrences puisque certaines parties des milieux dirigeants et des courants d'économistes continuent de penser qu'avoir soustrait la politique monétaire à l'autorité politique est un grave manquement à la démocratie. En effet, ce qui fait le fondement même de l'indépendance, c'est que les pouvoirs politiques n'ont aucun pouvoir pour provoquer un changement de l'action en question. [...]
[...] En effet, dans la zone euro, il existe bien une concentration de fait : l'Eurosystème bénéficie d'importantes responsabilités dans le domaine de la politique de change, de décisions en matière d'interventions sur les marchés. La contestation se manifeste principalement sur le problème de la surveillance bancaire. Certains contestent le rassemblement dans les mêmes mains des deux tâches d'intérêt public que sont la mise en œuvre de la politique monétaire pour assurer la stabilité des prix et la surveillance individuelle de banques dont la situation peut être affectée par des décisions de politique monétaire. De plus, la mondialisation financière vient renforcer la remise en cause du statut des banques centrales. [...]
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