Les banques remplissent deux fonctions qui en théorie pourraient être séparées : elles créent de la monnaie et permettent ainsi la liquidité de l'économie mieux que le troc, et elles jouent un rôle d'intermédiaire financier entre agents à capacité et agents à besoin de financement.
Si nul ne remet en cause la fonction de liquidité du système bancaire, il existe en revanche des solutions alternatives pour assurer la fonction de financement de l'économie (...)
[...] Pourquoi l'économie d'endettement domine les marchés financiers ? Parallèlement à la libéralisation bancaire, les marchés financiers connaissent dans les années 1980 un formidable développement. De 1977 à 1986, le marché des obligations est multiplié par le développement du marché des actions décollera en 1983, avec des innovations comme le Second marché et le marché hors cote. Toutefois, le marché parisien reste dominé par quelques très grandes entreprises. Au 31-12-2004, six cent soixante-trois entreprises françaises étaient cotées sur Euronext Paris (le marché financier français) ce qui est très faible comparé aux deux millions cinq cents soixante huit mille cinq cent cinquante entreprises existant en France à cette date On peut se demande pourquoi les marchés financiers ne sont pas accessibles à l'immense majorité des entreprises laissant le champ libre au financement à crédit. [...]
[...] Développons ces deux points. Il y a tout d'abord des obstacles à l'entrée sur les marchés financiers. Si 0,026% seulement des entreprises en France sont cotées en bourse, c'est que l'entrée n'est pas libre. L'Autorité des marchés financiers n'autorisera l'accès en bourse qu'à des firmes possédant le statut de société anonyme et dont le capital est suffisamment élevé pour permettre la liquidité des titres. Des contraintes de publicité s'imposent aux firmes cotées avec notamment l'obligation de diffuser gratuitement un rapport annuel où figure le bilan et le compte de résultat. [...]
[...] En Russie, le début d'industrialisation fut presque entièrement financé par des capitaux venus de l'étranger. En 1913, l'économie russe se caractérisait par quelques très grandes usines dirigées et financées par des étrangers. Au Japon, c'est l'Etat qui prend l'initiative de tout. Mais dès 1885-1890, il rencontre des difficultés financières à créer sans cesse des entreprises nouvelles. C'est alors que lorsque les entreprises apparaissent rentables, le gouvernement les vend à des entrepreneurs privés. Avec l'argent obtenu, il en crée de nouvelles. [...]
[...] On comprend que de nombreuses firmes et de nombreux épargnants soient rebutés par ces obstacles. Les affaires Enron, Tyco, Worlcom, Parmalat ont montré les limites des solutions évoquées ici. Le banquier à des moyens supérieurs à ceux de l'actionnaire pour contrôler les firmes auxquelles il consent des crédits. Mais les banques sont-elles infaillibles ? Si la banque est une institution cardinale du capitalisme contemporain, il n'en demeure pas moins qu'elle n'est pas infaillible. Elle n'est pas à l'abri de phénomènes d'asymétries d'information que nous évoquions plus haut. [...]
[...] Celle-ci privée, sera nationalisée en 1945, par le général de Gaulle. Pour les banques de second rang, une révolution bancaire s'opère sous le Second Empire. Le CIC est créé en 1859, le Crédit Lyonnais en 1863, la Société Générale en 1864. Longtemps, le système bancaire français fut très cloisonné, contrôlé par l'Etat, régulé par la Banque de France, cartellisé, hyperréglementé permettant les situations de monopole, les privilèges de réseau et les procédures dérogatoires. Il faudra attendre les années 1980 pour qu'une réforme financière impulsée par pierre Bérégovoy clarifie le rôle de l'Etat. [...]
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