Fiction ou réalité de l'autorégulation des marchés, la frontière se retrouve entre les analyses classiques et les analyses keynésiennes. Tandis que pour les classiques, la compatibilité des choix individuels conduit à la réalisation d'un équilibre général, et notamment à l'équilibre autorégulé des marchés, Keynes prône l'intervention de l'Etat dans l'économie afin de pallier à des dysfonctionnements qui, pour les classiques, sont résolus par l'autorégulation. L'école monétariste démontrera par la suite, dans la deuxième moitié du 20e siècle, que les manipulations monétaires peuvent perturber les marchés sans pour autant les réguler. Enfin, les nouveaux classiques de la fin du 20e siècle apporteront l'idée que les anticipations rationnelles et le laisser faire dans une économie peuvent faire tendre les agents vers l'optimum. Dire qu'un marché est autorégulé correspond au fait que les variables économiques telles que les niveaux de l'emploi, de la production, de l'activité s'ajustent automatiquement en satisfaisant à la fois la demande et l'offre. Les marchés à étudier sont ceux de la monnaie, de l'emploi et des biens. Ainsi, on peut se demander si les marchés actuels répondent plutôt à une logique d'autorégulation ou si, au contraire, l'intervention de l'Etat y est fréquente. A la lumière des analyses économiques classiques et keynésiennes, on cherchera à comprendre le fonctionnement des marchés et la réalisation des équilibres. Tout d'abord, nous aborderons l'autorégulation des marchés à travers les analyses classiques, puis d'un point de vue keynésien. Enfin, nous chercherons à savoir ce qu'il en est de l'autorégulation des marchés actuellement.
[...] On a donc un retour à l'équilibre. Pour ce qui est du marché des biens, l'équilibre nécessite que le produit national Q soit égal au revenu national c'est-à-dire qu'il y a distribution de la valeur ajoutée. Le revenu national Y se partage ensuite entre consommation C et épargne S. Ainsi, la demande globale en biens D se repartit entre une demande en biens de consommation C et une demande en biens d'investissement I. On cherche alors à avoir un équilibre entre D (demande globale) et Q (le produit national qui correspond à l'offre de biens). [...]
[...] Cette volonté nouvelle d'intervention de l'Etat sur les marchés peut s'expliquer par la nécessité grandissante de réduire les déséquilibres comme le chômage de longue durée, alors que l'économie connaît une faible croissance et de nombreux chocs. [...]
[...] Aussi, ce modèle synthétique ne donne pas exactement lieu à une autorégulation des marchés. Pour ce qui est des marchés financiers, l'autorégulation est de mise, bien que la question de la place de l'intervention publique en matière de sécurité des marchés soit posée. Enfin, relativement à l'économie française, l'intervention publique est aujourd'hui plus ou moins importante et l'enjeu des gouvernements est alors d'améliorer l'efficacité de la dépense publique. En effet, le nouveau budget de l'Etat en 2006 clarifie les politiques publiques, et est organisé par divers programmes. [...]
[...] Pour ce qui est du marché de la monnaie, il n'y a pas à proprement parler d'équilibre offre/demande puisque l'offre de monnaie est considérée comme étant exogène, ce que Friedman nomme la monnaie hélicoptère. La quantité de monnaie offerte ne dépend en effet pas de paramètres économiques. D'autre part, la demande de monnaie ne fait que répondre à des fins de transactions, c'est-à-dire qu'elle n'est jamais demandée pour elle- même. La demande de monnaie est donc fonction du niveau de la production nominale pY, car si les prix nominaux augmentent, les besoins en moyens de transaction et de paiement augmenteront aussi. [...]
[...] Le marché autorégulé permet donc la réalisation d'un équilibre de sous-emploi, qui montre que cette autorégulation n'est pas efficiente. Alors que pour Pigou, le chômage n'est que frictionnel, c'est-à-dire dû à des délais d'ajustement, de mobilité géographique de la main-d'œuvre, l'existence d'un salaire minimum en raison des pressions syndicales par exemple, Keynes insiste sur l'idée d'un chômage involontaire et met en doute l'analyse classique : en effet, pour les classiques, une baisse du salaire nominal entraîne une baisse de l'offre de travail, si bien qu'une baisse du salaire réel doit entraîner une baisse de l'offre de travail. [...]
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