Crise : État structurel de l'économie capitaliste libérale", cette définition est donnée par le journaliste économique Luc Fayart dans son ouvrage « le dictionnaire impertinent des branchés » paru en 2002. On peut entrevoir de la part de cet économiste une prévision de l'actuelle crise que traverse notre économie mondiale qui a débuté en 2007. La notion de crise trouve son éthymologie du latin « crisis » qui est la manifestation d'une maladie grave, ce qui, appliqué à l'économie, garde son sens, avec la définition de dégradation brutale de la situation économique d'un pays ou d'une zone économique. La crise s'accompagne d'une période de récession et de la dégradation des principaux indicateurs de la « santé » d'une économie, pour continuer l'allégorie, à savoir l'augmentation du chômage, la baisse du PIB, l'augmentation du nombre de faillites, la baisse du pouvoir d'achat... Cette situation étant constatée en France et plus largement en zone euro et avec certitude dans le monde entier, le terme de crise économique mondiale prend tout son sens aujourd'hui. On la qualifie également de majeure, car en plus de toucher toutes les sphères de l'économie (financière, réelle et monétaire), elle engendre une inflation dans le domaine énergétique et alimentaire. Il est évident que ces dégradations ont fortement touché les citoyens et que le mécontentement suscité a secoué la sphère politique débouchant également sur une crise politique. On parle également de crise multiple et complexe. Multiple au niveau de ses enjeux : l'enjeu économique consistant à remettre l'économie sur pied, l'enjeu politique qui est de redresser les finances publiques (aggravées par cette crise) et un enjeu de gouvernance mondiale consistant à réformer les institutions financières. Complexe par les différents acteurs concernés à toutes les échelles ainsi que la double facette des enjeux qui envisagent des solutions à court et long terme. L'histoire moderne n'a pas connu pareille crise, depuis le krach boursier qui a commencé le jeudi 24 octobre 1929, plus communément appelé « jeudi noir » découlant sur une période de « Grande Dépression » à la suite d'une crise financière. L'actuelle crise, peut se décomposer en trois grandes phases de 2007 à aujourd'hui avec une phase de récession économique (2007-2009) suivie d'une stagnation (2009-2011) puis un retour à la récession depuis 2012 montrant que les acteurs économiques d'aujourd'hui peinent à s'organiser ensemble et lutter efficacement contre ce fléau.
[...] Ce pays est alors devenu un enjeu spéculatif avec notamment le marché des CDS et a connu de sévères difficultés sociales et d'instabilité politique avec une grande période de précarité pour les habitants. Cette situation met en lumière les erreurs de diagnostic au vu des premiers symptômes, la mauvaise gestion qui traitait un problème de liquidité plutôt que de solvabilité, la proposition de mesures irréalisables et une politique de stop-and-go très brutale. De l'autre côté de l'Atlantique, les Etats-Unis sont caractérisés par une reprise avec des indicateurs mitigés, une récession immobilière, une baisse du chômage et une situation budgétaire insoutenable. [...]
[...] Cependant, les effets sur la croissance et le commerce sont à présent cruciaux pour tous les pays. La mise en place de plan de relance n'a pas fonctionné et a aggravé les déficits publics des Etats les fragilisant encore plus et entrainant les actuelles mesures d'austérité. On assiste alors à une gestion de la crise sans réelle efficacité soulevant de nouveaux problèmes de déficit public. Pour l'avenir, il est aussi incertain que le problème n'est pas cerné du fait de l'absence de solutions concrètes qui devraient être mises en place à l'échelle mondiale, une difficulté supplémentaire. [...]
[...] On note une conséquence négative dans la sphère réelle, qui est la baisse de la compétitivité entraînant un déficit commercial. Ainsi, cette mesure a relevé les taux d'intérêt des prêts "subprimes" qui sont soumis à un taux variable entraînant cette fameuse explosion. L'augmentation du nombre de ménages dans l'incapacité de rembourser leur prêt a également augmenté de manière exponentielle entraînant la saisie des maisons par les banques avec des procédures d'expropriations. La conséquence sur le marché immobilier fut une vente massive des biens dont il résulta une chute des prix sur le marché de l'immobilier avec une offre bien supérieure à la demande. [...]
[...] Ce nouveau contexte a favorisé la naissance d'un produit bancaire nouveau : les "subprimes". Ce nouveau type de crédit immobilier est caractérisé par un taux d'intérêt plus élevé, des remboursements étalés sur une plus longue durée et un taux d'intérêt variable indexé directement sur ceux pratiqués par la banque centrale. Il offre la possibilité à des personnes ne remplissant pas les garanties suffisantes pour bénéficier des taux d'intérêt les plus avantageux de pouvoir souscrire un crédit à risque. Ce produit fait suite à des choix stratégiques bancaires risqués que représente le désencadrement du crédit qui vise à augmenter le volume d'activité en assouplissant les conditions d'attributions de prêt et la marchéisation qui permet aux banques d'avoir directement accès aux marchés financiers limitant les intermédiaires et augmentant leur accès aux marchés. [...]
[...] Le déséquilibre résulte aussi d'une croissance du PIB mondial creusant les inégalités entre et à l'intérieur des pays. Deuxièmement, on peut trouver l'origine de la crise dans des pratiques financières innovantes des plus risquées. L'instabilité et la fragilité sur les marchés financiers ont été masquées par le succès de 2003 à 2006, ceci est expliqué par le "paradoxe de tranquillité " de Minsky selon lequel les fluctuations économiques seraient dues à des conventions financières instables et une insuffisance de la législation. [...]
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