La question monétaire anime toute la pensée économique, cependant différents auteurs ont leur propre version :
- John Stuart Mill (1806-1873) : "Il n'est pas dans une société quelque chose de plus insignifiant en elle-même que la monnaie".
- William Stanley Jevons (1835-1882) : questions monétaires au rang des problèmes insolubles. "La monnaie représente pour la science éco ce qu'est la quadrature du cercle en géométrie ou le mouvement perpétuel en mécanique".
Dans cette analyse, nous étudierons le débat sur la neutralité ou l'importance de la monnaie. Cela nous renvoie au socle de la théorie économique dans le but de comprendre la nature et le rôle de la monnaie (qui dépend de la conception que l'on se donne du fonctionnement de l'économie). Au plan de la politique économique, l'enjeu est de connaître ce que l'on peut attendre de la manipulation des variables monétaires et financières (...)
[...] Au 17ème siècle, Locke, Cantillon ou encore Hume prolongent ou nuancent l'intuition de Bodin mais ils ne procèdent pas à une analyse détaillée des liens qui unissent monnaie et prix. Il revient aux classiques anglais, notamment David Ricardo (1772 1823), d'avoir jeté les bases de la théorie quantitative de la monnaie. b. L'approche des classiques Les auteurs classiques réfutent l'affirmation selon laquelle l'origine ultime de la richesse réside dans le commerce extérieur, via l'accumulation des métaux précieux (cf. position des mercantilistes). [...]
[...] Fisher apporte une touche finale à la théorie quantitative de la monnaie, en introduisant mathématique que n'ont pas su imposer ses prédécesseurs. La théorie quantitative acquiert donc ses lettres de noblesse sous la plume de Fisher qui examine le lien entre la quantité totale de monnaie M (l'offre de monnaie) et le montant total des dépenses en biens et services produits dans l'éco, soit P x Y où P est le niveau général des prix et Y le produit global (revenu). [...]
[...] A noter que le rapport constant 1/V est aussi appelé taux de liquidité. On peut donc écrire Md= k x PY. K étant constant, le volume de transactions induit par un niveau fixé de revenu national PxY détermine la quantité de monnaie Md demandée par les agents. La version de Fisher soutient donc que la demande de monnaie dépend seulement du revenu. Le taux d'intérêt n'a aucun effet sur elle. Fisher arrive à cette conclusion car pour lui la monnaie est détenue par les agents uniquement pour effectuer des transactions. [...]
[...] Si les acheteurs potentiels détiennent de la monnaie, c'est parce qu'ils ont acquis cette monnaie en vendant leurs propres produits. Toute crise de surproduction est impossible même s'ils reconnaissent des déséquilibres temporaires. Mais ces désajustements de court terme résultent de données institutionnelles et non des comportements. Puisque la monnaie est une simple voiture de la valeur des produits elle n'est pas désirée pour elle-même. Les classiques défendent une analyse dichotomique selon laquelle des quantités produites et échangées sont indépendantes des phénomènes monétaires. [...]
[...] Si l'offre de monnaie double et passe à 2400 milliards d'euros, la théorie quantitative de la monnaie indique que le revenu nominal doublera lui aussi et passera donc à 12000 milliards d'euros 5 x 24000). La théorie quantitative de la monnaie permet de déduire la quantité de monnaie détenue pour un niveau donné de revenu global. On peut écrire que M = 1/V x PY. Sous cet angle, c'est la théorie de la demande de monnaie. A l'équilibre du marché de la monnaie, la quantité monnaie M détenue par les agents est égale à la quantité de monnaie demandée Md, qui peut donc se substituer à M dans l'équation Md= 1/V x PY. [...]
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