Tout d'abord, il semble évident que les différents choix de politiques économiques faits par ces pays pour réaliser leur transition ont eu un impact sur leurs performances macroéconomiques durant la décennie 1990. On oppose traditionnellement les politiques de type thérapie de choc menées par la Pologne et la Russie et les politiques de type gradualiste menées par la Hongrie et la Chine. Nous verrons que cette opposition n'est pas forcément pertinente et surtout ne permet pas d'expliquer les performances macroéconomiques des pays en transition. Les différents environnements politiques jouent un rôle important dans le succès ou l'échec des pays en transition.
Puis, dans la deuxième partie, nous étudierons les différences entre les économies en transition en termes d'héritages de leur passé socialiste sur le plan socio-politique et sur le plan économique. Dans la mesure où ces pays présentaient déjà des différences importantes avant 1989, leurs chances de succès dans le processus de transition vers l'économie de marché étaient inégales. Ces différences d'héritages, tout autant que les différences de politiques économiques, contribuent à expliquer les performances macroéconomiques différenciées des économies post-socialistes...
[...] Il faut donc aussi prendre en compte ces facteurs pour comprendre les performances macroéconomiques différenciées des économies durant leur transition. La transition vers l'économie de marché implique la disparition d'entreprises, de productions et d'emplois devenus trop coûteux et inutiles pour la société. L'impact de la transition en terme de chômage a été différent selon les pays. Il a été d'autant plus fort que la bureaucratie et l'industrie lourde occupaient une place importante dans l'économie considérée. Le poids du personnel administratif dans les entreprises polonaises était relativement important en 1989 du personnel total), de plus, la part des industries lourdes dans l'emploi industriel était elle aussi substantielle en Pologne à la veille de la transition en 1988). [...]
[...] Sa restructuration nécessaire durant la transition était difficile et représentait un coût élevé pour tous les pays de l'Est. En revanche l'industrie manufacturière, si elle était compétitive, pouvait faciliter le processus de transition. Il est difficile d'observer les niveaux relatifs de compétitivité dans les pays de l'Est avant la transition car on ne dispose pas d'outils de comparaison internationale tels que les prix. Mais on peut considérer que plus un pays vendait de produits manufacturés à l'Occident qui est un marché exigeant, plus son industrie était compétitive. [...]
[...] Ceci explique donc en partie les bons résultats économiques des ces deux pays qui ont connu à la fin des années 1990 des taux de croissance toujours supérieurs à 4%. En Russie, la situation est totalement différente. Il n'y a pas eu de réel volontarisme, le processus de transition semble avoir été subi plutôt que voulu. Si l'on considère les politiques mises en œuvre depuis le début de la transition, on constate qu'aucune équipe n'a pu mener à son terme son programme de réformes. [...]
[...] Ceci laisse penser que la compétitivité des industries manufacturières hongroises et polonaises était donc déjà plus élevée. Cette compétitivité a contribué à la réussite de la transition de la Pologne et de la Hongrie Il faut tout de même nuancer ce qui semble être un facteur positif pour la transition. En effet, dans le cas de la Pologne, la compétitivité initiale des branches industrielles traditionnelles certes, attiré de nombreux capitaux étrangers et facilité la modernisation de ces branches lors de la transition et ceci a donc contribué à améliorer les performances économiques de la Pologne dans un contexte d'ouverture, mais ces industries ne sont pas les plus porteuses pour la croissance de long terme. [...]
[...] Si le type de politique économique en lui-même n'explique pas les performances macroéconomiques différenciées des pays en transition, la façon dont ces politiques ont été menées a certainement eu un impact important sur leurs résultats. Tout d'abord, le processus de réforme na pas connu pas la même continuité dans tous les pays en transition et les politiques menées ne présentaient pas toutes le même degré de volontarisme. La Pologne constitue une bonne illustration de continuité dans les réformes et de volontarisme des politiques. [...]
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