Galbraith, un économiste américain, a dit un jour « l'économie c'est un peu comme la religion, personne ne sait ce qui va se passer dans l'au-delà ». Même si on ne peut qu'être d'accord sur le caractère plus qu'incertain de l'économie en général, on essaiera toujours de prévoir ce qui pourrait arriver : des instituts publics ou privés révèlent régulièrement leurs prévisions et la plupart des gouvernements et entreprises construisent leurs budgets en fonction de ces conjonctures. Malgré tout, on ne peut pas ne pas remarquer les nombreuses inexactitudes voire les énormes erreurs que renferment ces prévisions économiques, et cela de manière de plus en plus récurrente. Personne ne passe à côté de ce phénomène: Les Enjeux, datés de janvier 2006, titraient en couverture « Pourquoi les économistes se trompent (presque) toujours? ». Il est difficile d'être plus explicite! Le prix du pétrole laissait présager une récession américaine...mais la croissance états-unienne s'est accélérée, le dollar devait baisser...il s'est apprécié de 16% par rapport à l'euro, et la liste est encore longue...Alan Greenspan déclarait d'ailleurs l'été dernier à ce propos: « L'intensification de la mondialisation et les changements technologiques des années 90 nous ont fait nous ajuster aux évènements sans le confort d'une référence historique pour nous guider. Les prévisions ne peuvent donc êtres décrites qu'en termes de probabilités ».
Notre ambition dans ce dossier n'est pas de prévoir l'avenir économique de façon rigide (les plus brillants économistes n'y arrivant pas de toute façon) mais de se donner des clés de compréhension des différents systèmes qui sont en jeu et d'échafauder des hypothèses, afin d'entrevoir les perspectives de croissance de la France pour cette année 2006. Dans ce but, nous étudierons en premier lieu le contexte international pour déterminer s'il est favorable ou non à la croissance française avant de nous pencher plus précisément sur les nombreux aspects de l'environnement national.
[...] La demande mondiale est stable, avec une croissance de comme précisé dans la partie sur l'environnement international. Du côté des importations, le taux de change prévu par la BNP assurerait une meilleure compétitivité prix à l'importation que ce que pronostique l'INSEE. Néanmoins, comme nous l'avons vu, les entreprises françaises se préparent à répondre à la demande intérieure par un jeu sur le taux d'utilisation de leurs capacités de production, ce qui réduit les possibilités de report exclusif des achats sur les produits importés, pourtant rendus moins onéreux par les taux de change. [...]
[...] Néanmoins, notre commerce extérieur restera en déficit, à cause des taux de change qui pénalisent les exportations françaises du fait de la hausse de l'euro par rapport au dollar. A titre indicatif, le déficit s'établit à 3,14 milliards d'euros en novembre 2005. Nos exportations sont soumises aux variations de la demande mondiale, de la compétitivité prix, elle-même liée aux prix à l'exportation et donc au taux de change. La BNP prévoit un taux de change Euro-Dollar de 1,30 pour 2006, et l'INSEE, moins optimiste, table sur 1,20. [...]
[...] L'INSEE prévoit une croissance des dépenses des ménages de ; la BNP est beaucoup plus optimiste en tablant sur une croissance de 2,1%. Pourtant, les deux instituts s'appuient sur des prévisions similaires en termes de taux de chômage, un des éléments qui jouent sur la confiance des ménages, et donc sur leurs dépenses. Le niveau d'inflation se réduirait respectivement de 0,3 et 0,2 point selon l'INSEE et la BNP, en même temps qu'une hausse des salaires de 2,2 et encore une fois selon les instituts de référence. [...]
[...] En conclusion, ces évènements particuliers auraient un impact négatif sur la croissance américaine donc dans une moindre mesure sur la croissance mondiale, mais ils sont plus qu'incertains et nous empêchent donc de réaliser une prévision sérieuse. Tableau de bord environnement national Sources : Insee janvier 2006 Anticipations des ménages Tous les éléments de l'indicateur synthétique de confiance en janvier sont à la hausse. Le solde sur l'opportunité d'acheter étant en augmentation, on peut espérer que cet aspect positif du solde d'opinion résulte pour le premier trimestre 2006 en une hausse de la consommation des ménages, d'autant plus que la situation financière des ménages est elle aussi perçue plus positivement. [...]
[...] Une attitude restrictive du gouvernement aurait pu s'inscrire dans sa volonté de satisfaire les critères de Maastricht. Notons que le gouvernement français ne peut pas de lui-même déplacer la courbe LM, la politique monétaire étant du ressort de la BCE. C'est un des points que relève la BNP, qui souligne que généralement, la faiblesse des marges de manœuvre du gouvernement fait partie des freins à la croissance pour 2006. FBCF L'INSEE et la BNP prévoient tous deux une baisse de 0,1 point de contribution du FBCF à la croissance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture