D'un point de vue sémantique, une banque centrale est une institution située au centre des systèmes de paiements pour garantir les règlements et contrôler l'expansion de la masse monétaire. C'est l'institution qui possède l'aptitude à préserver la confiance dans la monnaie d'un pays.
La BCE et la FED, en charge de la politique monétaire de la zone euro pour la première, et des Etats-Unis pour la seconde, se sont donc vues confiées des missions précises : la mise en œuvre de la politique monétaire, les interventions de change, la gestion des réserves obligatoires des différents pays ou Etats, les bons fonctionnements des systèmes de paiement…
Dans le cadre de ces missions, elles ont le devoir d'atteindre des objectifs plus ou moins précis.
Pour ce faire, elles disposent de divers moyens d'actions comme la fixation des taux d'intérêts directeurs et des niveaux de réserves obligatoires, l'intervention sur le marché des changes…
Mais les objectifs précis de la BCE et de la FED diffèrent en plusieurs points, ce qui a conduit les deux banques centrales à mettre en place des actions et des stratégies variées, mais parfois également similaires ou même coordonnées durant les cinq dernières années, pour mener à bien leur politique monétaire respective.
Quelles sont donc les similitudes et les divergences des actions entreprises par la FED et la BCE en termes de politique économique depuis 2002 ?
C'est ce que nous essaieront d'expliquer à travers ce dossier, en analysant dans un premier temps les similitudes des actions mises en place par les deux banques centrales, en expliquant dans un second temps la diversité de ces actions et de ces stratégies, et en évaluant finalement les perspectives d'avenir des deux banques centrales.
[...] L'hétérogénéité de la zone euro : comment décider pour la moyenne La BCE est confrontée à un environnement économique et institutionnel complexe et évolutif, contrairement à la FED. En effet, les dilemmes liés à l'hétérogénéité ont été en grande partie résolus aux Etats-Unis depuis 1913, après un renforcement continu du poids du fédéralisme fiscal. Les banquiers centraux de la zone euro doivent donc faire face à différents dilemmes, du fait au moins de deux facteurs[44] : - L'Union Européenne est la première union monétaire de vaste ampleur réunissant une multitude d'Etats souverains. [...]
[...] C'est le cadre institutionnel de la politique monétaire unique (le traité et les statuts) qui établit l'indépendance de la BCE. La BCE dispose donc seule du pouvoir d'élaborer la politique monétaire de l'UEM. Elle est totalement indépendante afin d'assurer une parfaite crédibilité. Elle ne reçoit d'ordre d'aucune instance nationale ou communautaire ; elle n'a pas à consentir de découvert ou tout autre type de crédit aux institutions de l'UEM ni à tout autre organisme public. Enfin, ni les gouvernements des Etats membres ni les organes européens ne peuvent exercer des pressions sur la BCE, qui est la seule institution européenne contrôlant directement un instrument de politique macroéconomique dans l'ensemble de la zone euro D'après un rapport d'Etienne FARVAQUE[12] , sur les fondements constitutionnels de l'indépendance des banques centrales, l'origine du principe d'indépendance provient de la philosophie politique américaine, qui considère l'indépendance comme une condition essentielle du maintien de la démocratie. [...]
[...] La BCE fait cependant preuve d'un véritable manque de réactivité, tant au niveau intellectuel et institutionnel qu'au niveau de la conjoncture économique et de l'ajustement de ses taux. La FED requiert également d'une plus grande crédibilité qu'elle a su acquérir au cours de ses années de mise en œuvre de politique monétaire, alors que la BCE tente tant bien que mal de se la construire. Dans un contexte où la banque et la monnaie voient leur rôle diminuer de jour en jour, nous pouvons nous demander dans quelle direction les banques centrales devront-elles se tourner La BCE fera-t-elle preuve d'un plus grand pragmatisme que son homologue à ce moment-là ? [...]
[...] Les facilités permanentes Les facilités permanentes constituent également un instrument de la BCE et de la FED. Elles permettent de fournir ou de retirer des liquidités au jour le jour, d'indiquer l'orientation générale de la politique monétaire et d'encadrer les taux du marché au jour le jour[16]. Il existe deux types de facilités permanentes : - les facilités de prêt, qui fixent une borne supérieure pour le taux de l'argent au jour le jour ; - et les facilités de dépôt, qui lui fixe une borne inférieure. [...]
[...] Celle- ci prend en compte les négociations salariales par branches, centralisées ou décentralisées, les poids variables de l'indemnisation du chômage, la flexibilité des salaires réels Ce domaine est réservé aux législateurs nationaux, et aucune harmonisation n'est en prévision. Pourtant, le plus puissant élément correcteur des chocs asymétriques reste la mobilité du facteur travail Enfin, notons que les politiques discrétionnaires nationales sont susceptibles de renforcer l'hétérogénéité. En effet, les règles budgétaires établies par le Pacte de Stabilité sont peu respectées, et le budget fédéral géré par l'Union Européenne à Bruxelles est très faible. De plus, l'harmonisation fiscale et à peine commencée. [...]
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