Lors des indépendances, les Etats africains héritent des économies de traite. Durant les années 60 les accords de Yaoundé permettent de maintenir une certaine stabilité économique, par oppositions à une Asie qui inquiète : surpeuplée, sans ressources, elle semblait ‘‘indéveloppable''.
Les nouveaux gouvernements en place doivent instaurer un Etat de droit, organiser la séparation des pouvoirs, assurer une cohésion nationale... Celle-ci est souvent mise à mal et les anciens empires se scindent (l'AOF devient 12 pays différents). Ainsi 20% des frontières actuelles apparaissent lors de la décolonisation.
[...] Ainsi, la dette africaine s'accroît de 20% par an entre 1972 et 1980 ! Ainsi, jusqu'au début des années 1980, l'Afrique vit une relative prospérité, mais cet argent facile qui vient de l'Occident cache en fait de très lourds déséquilibres structurels : les importations augmentent et les exportations stagnent, faible épargne, fonction publique pléthorique, rupture ville-campagne, trop forte croissance démographique. III La fin des rentes, déclencheur de la crise africaine Le début des années 1980 voit s'opérer un retournement fatal pour l'Afrique : ses trois rentes disparaissent (matières premières, financement extérieur, placements stratégiques). [...]
[...] En 1982, le prix des matières premières chute à son plus bas depuis 1950. Or les exportations africaines sont si peu diversifiées que le continent est gravement atteint par cette chute. (Les matières premières assurent 90% des exportations africaines). De plus, la sécheresse des années 1970 a fait diminuer les recettes du secteur agricole. Le financement extérieur d'origine privé se tarit suite à la crise de la dette de 1982. En 1985, le continent ne reçoit qu'un milliard de $ contre 10 en 1980. [...]
[...] On pouvait alors espérer une future reprise économique de l'Afrique : son taux de croissance du PNB atteignait de nouveau par an depuis 1994. Certains y voyaient le bénéfice des PAS. Les ''bons élèves'' comme l'Ouganda, le Ghana et le Burkina reçoivent alors des financements supplémentaires ce qui accroît encore plus leurs performances. Mais à la fin des années 90, la situation se dégrade à nouveau : l'Afrique intéresse de moins en moins de monde et certains fléaux comme le SIDA viennent ruiner ses forces vives, condamnant le continent à une potentielle implosion. [...]
[...] Ainsi des frontières actuelles apparaissent lors de la décolonisation. Se mettent souvent en place des États forts et autoritaires, l'embrigadement est monnaie courante. Les anciennes métropoles continuent de maintenir des rapports étroits avec les anciennes colonies dans un but économiques certes, mais aussi dans un contexte de guerre froide où certains leaders du Tiers Monde penchent vers le communisme. Mais au-delà de tout discours idéologique, toutes les stratégies mises en place par les nouveaux pays indépendants se ressemblent : tous décident de financer une industrialisation par substitution des importations (ISI) par de lourds prélèvements sur l'agriculture. [...]
[...] De nombreux obstacles surgissent alors : les coûts de production restent très élevés (lourdes taxes, peu d'infrastructures, salaires élevés . Le marché intérieur est très réduit et préfère souvent se fournir par importation. Par ailleurs, la masse paysanne est si affaiblie par les prélèvements qu'elle ne peut consommer. Celle-ci est constamment dévalorisée et laissée de côté par l'État : elle reçoit 10% de l'argent public, mais représente 80% de la pop en 1970. D'où le repli des productions destinées à l'export au profit de l'autosuffisance vivrière. [...]
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