Depuis la fin du XVIIIe siècle, et les apports théoriques successifs de Smith puis Ricardo, la majorité des économistes affirment que le libre-échange, compte tenu de la complémentarité et de la spécialisation qui en résultent, profite à tous. Persuadés par la supériorité du libre-échange, ils le baptisent même de "loi universelle", et cette certitude se confirme de nos jours avec l'ouverture accrue des frontières à la libre circulation des biens et des capitaux renforcée entre autres par les accords du GATT de 1945 puis l'OMC en 1995.
Si bien que durant plus d'un siècle et demi, cette loi a régné quasiment sans partage, son bien-fondé peut parfois être remis en cause : toutes les nations ont-elles intérêt à pratiquer le libre-échange ? La libéralisation des échanges permet-elle à tous de s'enrichir en même temps ?
[...] L'affirmation que le libre-échange est bénéfique pour tous est-elle une loi économique à caractère universel ? Introduction On gagne beaucoup plus par l'industrie que par l'agriculture et plus par le commerce que par l'industrie. Précurseur une fois de plus, William Petty avait déjà en 1678 compris l'importance du commerce international comme élément d'enrichissement. Depuis la fin du XVIIIe siècle, et les apports théoriques successifs de Smith puis Ricardo, la majorité des économistes affirment que le libre-échange, compte tenu de la complémentarité et de la spécialisation qui en résultent, profite à tous. [...]
[...] Le libre-échange bien plus que source de richesses matérielles : un facteur de paix Selon certains, le libre-échange serait un moyen de conjurer la guerre. Le fait de commercer fait trouver un terrain d'entente et rapproche les Etats. C'est ce que MONTESQUIIEU appelait le doux commerce facteur de paix. L'explication est simple : on voit mal les Etats-Unis entrer en guerre avec l'Arabie Saoudite tant l'interdépendance économique de ces Etats est forte. Selon Benjamin Constant , la libéralisation des échanges permet de pacifier les relations internationales. [...]
[...] Ce qui montre qu'une dose de protectionnisme parait indispensable pour garantir la prospérité d'un pays. Le libre- échange serait alors condition nécessaire mais pas suffisante pour assurer croissance et développement d'une économie donnée. Pour les PED, la concurrence peut même entraîner la ruine de leur économie traditionnelle et entraver leur développement. Le libre-échange responsable d'effets sociaux, écologiques et culturels désastreux Le libre-échange entraîne le dumping social, c'est-à-dire la pratique qui tire profit du moindre coût de la main-d'œuvre dans un pays (charges sociales réduites), pour attirer des affaires au détriment d'autres pays. [...]
[...] L'économiste allemand s'oppose donc clairement à la loi universelle du libre-échange. Il conseille un protectionnisme graduellement réduit. Il faut prendre en compte les circonstances historiques pour décider d'appliquer ou non le libre-échange dans un pays. Si ce pays est en pleine gestation, il vaut mieux s'en préserver et protéger ses industries avant de l'exposer à la concurrence extérieure. Paul Bairoch affirme qu'il n'y a pas de causalité entre libre-échange et croissance économique : un pays protectionniste peut connaitre une croissance de son commerce. [...]
[...] Le libre-échange a pour atout de s'adapter aux exigences de la demande. En somme, les vertus du libre échange sont nombreuses : réalisation d'économies d'échelle, baisse des prix, marché plus vaste, concurrence obligeant une plus grande compétitivité nationale ou encore impulsion de gains de productivité. Le libre-échange à l'épreuve des faits : la pratique confirme-t-elle la théorie ? Les exemples d'intégration réussie sont nombreux. D'abord dans les années 50 avec le Japon, puis dans les années 60 et 70 avec les NPIA de 1ère et 2ème génération(les 4 dragons : Singapour, Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan et les bébés tigres : Thaïlande, Malaisie, Philippines et Indonésie . [...]
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