Au cours de la dernière décennie, l'insertion des pays du Sud dans la mondialisation a dû faire face aux crises financières, au fardeau grandissant de la dette extérieure et à la paupérisation des populations. Premiers financiers du monde "en développement", la Banque mondiale mais également le Fonds monétaire international sont de plus en plus accusés d'être responsables des échecs du développement.
Les institutions financières internationales, Banque mondiale et FMI sont au cœur de ces contradictions et autres critiques. Car la BM n'est pas seulement la plus puissante banque du monde. C'est aujourd'hui le détenteur du fantastique monopole intellectuel sur le développement. Elle veut arrimer le Tiers-monde aux règles du marché en croyant dur que l'histoire et la géographie comptent moins dans le destin des pays que leurs choix économiques.
Crises financières mettant à mal l'orthodoxie financière, dette pharaonique de certains pays, crise de l'aide, difficultés économiques des pays industrialisés revoyant leur aide publique au développement à la baisse, les années 2000 voient les pays du Sud confrontés à de nouveaux bouleversements nés de la mondialisation.
De sa création en 1944 aux débuts des années 80, la Banque a aidé par ses prêts, tout d'abord à reconstruire l'Europe ravagée par le choc de la 2nde GM avant de s'intéresser, avec l'étape de la décolonisation, à la concrétisation de projets au sein même du Tiers-monde comme la construction de barrages, de réhabilitation de champs dévastés… Cependant, au tournant des années 80, la BM a changé d'objectif : elle a décidé de venir siéger au Conseil des ministres de la plupart des pays et de poser des conditions (jugées trop dures) contre l'argent qu'elle prête. Cette véritable prise de pouvoir permet aujourd'hui à la BM de contrôler les dépenses publiques des Etats. La Banque bousculerait ainsi la souveraineté des Etats, de ces pays aidés. Qui sont ces pays aidés ? On verra que la BM s'est au fil du temps divisée en 2 institutions : la BIRD qui s'occupe des pays à revenus intermédiaires et l'IDA des pays les plus pauvres qui n'ont pas accès aux capitaux. Devant les conséquences souvent dramatiques des plans drastiques d'ajustement structurel mis en place dans les années 80, les institutions financières internationales, Banque mondiale en tête (et qui fait l'objet d'une analyse particulière dans cet exposé), ont dû chercher une nouvelle approche socio-économique, en adoptant notamment une politique de lutte prioritaire contre la pauvreté. Les politiques du FMI mais également de la Banque mondiale (les 2 institutions nées de la Conférence de Bretton Woods) sont, depuis quelques années, soumises à de vives critiques, tant de la part des réformateurs que des conservateurs, relayés par les organisations non gouvernementales, nouveaux acteurs qui se sont imposés sur la scène économique internationale, mais aussi par les pays du Sud, demandeurs de plus en plus insistants de réformes.
La notion de développement est au cœur de ce sujet ; Bien que Barber Conable, ancien président de la BM déclarait en avril 1990, « Development is our business at the World Bank », l'action de la Banque Mondiale a-t-elle permis de favoriser le développement des pays aidés ?
[...] Joseph Stiglitz (ex vice président de la BM) est un de ceux qui la contestent pour les dégâts qui lui sont attribués : crises financières à répétition (comme la crise asiatique de 1997), déséquilibres au sein des PED. Ce choix de politique est donc loin d'amener et de favoriser le développement au sein des PED. Stiglitz a d'ailleurs écrit un ouvrage où il y consacre une grande partie sur le développement de sa critique à l'égard des IFI, La grande désillusion Conditionnalité Dès l'introduction de ses tous premiers prêts, la BM fait surgir le concept clé de conditionnalité économique. [...]
[...] ( La notion de développement est au cœur de ce sujet ; Bien que Barber Conable, ancien président de la BM déclarait en avril 1990, Development is our business at the World Bank l'action de la Banque Mondiale elle permis de favoriser le développement des pays aidés ? La Banque Mondiale : de sa naissance à Bretton Woods au tournant des années 80 A Sa création lors de la conférence de Bretton Woods Sa création lors de la Conférence de Bretton Woods A sa création, Keynes s'exclamait : C'est la Première tentative minutieuse et détaillée pour combiner les avantages de la liberté du commerce avec des garde-fous contre les conséquences désastreuses d'un système de laisser-faire qui ne tient aucun compte direct de la préservation de l'équilibre et qui s'appuie simplement sur le fonctionnement possible de forces aveugles Les activités de la BM ont débuté en 1946 et son rôle a progressivement évolué au cours des années. [...]
[...] Le partage du pouvoir au sein de la BM se fait en fonction de la richesse de chacun et non de façon égalitaire entre les Etats : chaque gouverneur dispose en effet de 250 voix, auxquelles s'ajoute 1 voix par tranche de capital détenu, celui-ci étant proportionnel au niveau économique du pays (à l'origine de critiques, face à la surreprésentation évidente des USA et de l'UE). Le Conseil est chargé d'admettre les nouveaux membres, d'augmenter ou de réduire le capital Les administrateurs désignent également un président, qui est nommé pour cinq ans. Jusqu'ici, celui-ci a toujours été américain. Depuis juin 1995, le poste est occupé par James Wolfensohn. Relations avec le FMI ? Les institutions jumelles de Bretton Woods Toutes deux constituées en 1944, la BM et le FMI devaient replacer l'économie internationale sur de bonnes bases au lendemain de la 2nde GM. [...]
[...] L'Action de la Banque Mondiale a-t-elle permis de favoriser le développement des pays aidés ? Introduction Au cours de la dernière décennie, l'insertion des pays du Sud dans la mondialisation a dû faire face aux crises financières, au fardeau grandissant de la dette extérieure et à la paupérisation des populations. Premiers financiers du monde "en développement", la Banque mondiale mais également le Fonds monétaire international sont de plus en plus accusés d'être responsables des échecs du développement. Les institutions financières internationales, Banque mondiale et FMI sont au cœur de ces contradictions et autres critiques. [...]
[...] Persistance de la croyance dans le fait que la croissance économique engendre le développement Moment MacNamara (dirige la BM entre 1968 et 1981). Il affirme que la BM doit revendiquer le commandement du développement économique et étendre ses interventions vers des régions jusque-là délaissées comme l'Afrique. Désormais explique-t-il, la BM doit se préoccuper non seulement de la croissance économique mais également du développement. D'où la nécessité de prendre en compte les aspects sociaux et qualitatifs du développement mais aussi d'orienter les choix économiques généraux des gouvernements. [...]
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