« Une monnaie trop chère, c'est un inconvénient, ce n'est pas un atout. ».Le nouveau président de la République française ainsi est pour un euro faible, c'est-à-dire un euro dont le taux de change, prix d'une monnaie exprimé par rapport à une monnaie étrangère, serait peu élevé. Le niveau actuel de l'euro est fréquemment accusé par les français d'être responsable en partie des problèmes économiques de la France, connaissant une croissance molle et creusant son déficit. Pour Mr Touati, la France pourrait ainsi perdre 0,6 points de croissance cette année en raison d'une valeur trop élevée de l'euro. Mais les autres pays européens ne trouvent rien à redire à la valeur de l'euro. L'Allemagne, au contraire, en est satisfaite, notamment en raison de sa vision patrimoniale de la monnaie. L'Allemagne enregistre même un surplus de 160 milliards d'euros. La question du taux de change entraîne alors d'importants débats, d'autant plus qu'il occupe une place primordiale en économie : le taux de change est à la fois un symbole et un instrument des politiques économiques.
On peut alors se demander : a-t-on intérêt à avoir une monnaie faible ? Cela vaut-il la peine de dévaluer ? Ou faut-il essayer à tout prix de conserver une monnaie forte ?
[...] L'effet sur les opérations financières de la dévaluation est difficile à prévoir. Ainsi rien ne garantit qu'un pays à intérêt à ce que sa monnaie soit faible. Ces inconvénients sont encore plus marqués pour les pays en développement Ces inconvénients sont encore plus marqués pour les pays en développement. En effet les conditions de Marshall-Lerner ne sont pas suffisantes lorsqu'il s'agit de rétablir une balance commerciale déjà fortement déficitaire. L'effet défavorable sur les importations c'est-à- dire sur les termes de l'échange (première phase de la courbe l'emporte sur les effets positifs. [...]
[...] Elle est qualifiée de dépréciation en régime de changes flottants et est causée alors par la baisse de valeur de la monnaie sur le marché des changes. (On utilisera le terme de dévaluation dans l'exposé, bien que le raisonnement soit le même pour la dépréciation.) La monnaie, devenue faible, permet d'améliorer la compétitivité-prix des entreprises d'un pays et de redresser son solde commercial. Ex : Prenons un taux de change de 2 euros pour une livre sterling ; alors une machine-outil fabriquée en Grande-Bretagne qui vaut 1 million de livres vaut 2 millions d'euros en France. [...]
[...] Comme ils n'ont pas le privilège d'émettre des monnaies à usage international ils subissent une contrainte forte, qualifiée de péché originel (Eichengreen, Haussman et Panizza, 2003) : ils doivent financer leur dette extérieure en dollar. Ainsi toute dépréciation de leur monnaie entraine un renchérissement de la charge de leur dette. De plus ce phénomène induit un déséquilibre de la structure des bilans de leurs banques en ce qui concerne leur composition en devises et en monnaie nationale. On qualifie ce phénomène de currency mismatch c'est un important facteur de fragilité pour ces pays. Tandis qu'une monnaie forte permet d'atteindre un cercle vertueux Un taux de change fort favorise la désinflation importée. [...]
[...] En effet, les firmes étrangères rencontrent des coûts moins élevés d'implantation et de production grâce à la dévaluation monétaire. Ainsi une monnaie faible favorise encore une fois l'entrée de devises sur le territoire national. Mais ces mouvements ne se produisent que si la confiance dans la monnaie du pays est rétablie, car une dévaluation est souvent perçu comme un signe d'échec des politiques économiques et monétaires. De cette manière, une monnaie faible permet une hausse de l'emploi. Elle apparait comme une solution efficace aux problèmes économiques Un déficit passager n'est pas alarmant. [...]
[...] Ex : La banque centrale allemande a mené une politique systématique de sous évaluation du mark, opérant des dévaluations successives pendant les années 1949-1965, période pendant laquelle justement les bases du miracle allemand ont été posées !(Demotes-Mainard 1989, l'Economie de la RFA) De même, dès la fin des années 60 et jusqu'au milieu des années 80, les japonais ont constamment sous-évalué le yen pour protéger leur marché intérieur. Ainsi leur compétitivité prix (mesurée par les prix relatifs corrigés de l'évolution du yen) a augmenté de plus de 15 points de 1970 à 1985. Les avantages-coûts obtenus grâce à une monnaie faible leurs ont ainsi permis de construire des industries puissantes. De plus, en période de crise, la dévaluation est la seule solution socialement acceptable. [...]
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