Les 30 piteuses est le nom donné par Nicolas Baverez à son livre en écho à celui de Jean Fourastié. On parle ainsi de crise pour caractériser une période longue de dépression économique durant laquelle la production, le revenu et l'emploi baissent de façon significative. À ce propos, on peut faire deux remarques : si l'on regarde les chiffres depuis 1973, les économies occidentales ont connu globalement un taux de croissance moyen de 2,2 %, de quoi faire fantasmer les économistes du XIXe siècle... Première remarque. Si l'on emploie ce terme, c'est que ce taux est bien inférieur aux taux de rêve que nous avons connu durant les périodes d'après la Seconde Guerre mondiale. Lorsque l'on regarde ce dernier quart de siècle, on s'aperçoit que les chutes de la production sont peu profondes (-0,6 % aux États-Unis en 74, moins de 2,2 % en 82), qu'elles ne sont pas synchrones dans tous les pays même si elles suivent en gros les deux chocs pétroliers de 73 et 79. Originalité : nous avons connu la stagflation c'est-à-dire que les prix ont poursuivi leur croissance en période de stagnation de l'économie jusque dans les années 80 quand, partout, dans les pays développés à économie de marché, s'est produite une phase de désinflation. Moralité, le mot crise est à prendre avec des pincettes, d'autant que les situations sont fort différentes, au Nord, au Sud bien sûr, mais aussi très différent entre les États-Unis, le Japon, l'Europe.
[...] Globalement il y a un retrait de l'État. Le la de la déréglementation a été donnée aux États-Unis à la fin des années 70 sous Carter. Cela montre bien le recul de l'État, car ce pays ne peut pas privatiser . On veut redonner l'esprit d'entreprise. En Europe, cela s'est inscrit dans un cadre d'harmonisation des législations au niveau communautaire. Même en France l'État se fait plus discret et plein de sollicitude ; un régime aussi tatillon a donc chouchouté les entreprises et allégé la pression fiscale. [...]
[...] Les États-Unis connaissent une évolution contrastée. La croissance y est plus irrégulière qu'en Europe, les récessions plus accentuées, mais les reprises plus vigoureuses. En moyenne, la décélération de la croissance est moins nette, ce qui leur permet d'avoir des taux de croissance à peu près égaux à ceux de l'Europe, voire supérieurs, pour la décennie 80. Contrairement à l'Europe, les États-Unis savent créer des emplois millions de 73 à 86, dont 16 millions d'emplois féminins. Cela donne un rythme de croissance de l'emploi supérieur à ce qu'il avait été dans les années 60. [...]
[...] Les années 80 et 90. À partir de 1983, l'expansion repart et se poursuit jusqu'en 89. Les taux de croissance sont cependant plus modestes qu'en 76- 79, se situant aux alentours de Cette remarque vaut aussi pour l'accroissement de la consommation privée. En revanche, la formation brute de capital fixe croît plus vite que durant les périodes précédentes. Le commerce extérieur repart d'un bon pied et les profits se redressent. Dans cette reprise, l'Europe suit les États-Unis avec quelque retard puisque l'expansion n'y démarre sensiblement qu'en 86. [...]
[...] Les 30 piteuses Les 30 piteuses sont le nom donné par Nicolas Baverez à son livre en écho à celui de Jean Fourastié. On parle ainsi de crise pour caractériser une période longue de dépression économique durant laquelle la production, le revenu et l'emploi baissent de façon significative. À ce propos peut faire deux remarques : si l'on regarde les chiffres depuis 1973, les économies occidentales a connu globalement un taux de croissance moyen de de quoi faire fantasmer les économistes du XIXe siècle . [...]
[...] Cela se traduit par une réduction des dépenses publiques et des programmes sociaux. Sans que les principes de base du Welfare State soient remis en question, elle effectue des coupes claires dans certains budgets (la loi de 88 implique une baisse des retraites et des prestations chômage). Margaret Thatcher a dit un jour à Jacques Delors : social ? Je ne sais pas ce que ça veut dire, pour moi il n'y a que la nation et la famille Voir le film The Full Monty ou Brast Off. [...]
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