Jusque dans les années 1870, deux systèmes monétaires coexistent, le monométallisme or et le bimétallisme (double référence à l'or et à l'argent). L'Etalon-or classique émerge dans les années 1870 et reste en vigueur jusqu'en 1914 lorsque les pays engagés dans le conflit mondial sont contraints de proclamer le cours forcé de leur monnaie (...)
[...] La politique de change est d'abord vide de sens puisque la crédibilité de l'étalon-or exclut la dévaluation. Dans un environnement de forte mobilité internationale des capitaux, les marges de manœuvre de politique monétaire sont extrêmement réduites. L'étalon-or est associé à des préférences de politiques économiques particulières : les objectifs de stabilité sont préférés aux objectifs d'activité. En ce sens l'étalon apparaît comme le miroir des conditions d'exercice de la démocratie à l'époque, peu encline à tenir compte des intérêts des classes populaires. [...]
[...] Les principaux partenaires économique de l'Allemagne l'adoptent (Pays-Bas. pays scandinaves . Ils sont bientôt suivis, de fait, par les pays de l'Union latine (Belgique, France, Italie L'Etalon-or progresse ensuite à la périphérie de l'Europe, en Russie, au Japon, en Amérique latine. L'appartenance à l'Etalon-or apparaît comme un signe de développement, une marque de civilisation pour reprendre le terme de l'économiste autrichien C. Menger. II Un régime de monnaie marchandise : la garantie de la stabilité des prix : À l'époque circule sous forme de lingots et de pièces et possède un pouvoir libératoire illimité dans les paiements. [...]
[...] Le choix de l'Allemagne d'opter pour l'étalon-or en 1873 paraît décisif du point de vue de sa généralisation. Pour Eichengreen : Le réseau d'externalité qui avait un temps maintenu le bimétallisme en place s'est alors mis à pousser les autres pays en direction de l'or. (1997). Une réaction en chaîne se produit initiée non pas par la liquidation d'argent opérée par l'Empire allemand mais par l'incitation que pouvait avoir un pays à adopter un étalon monétaire partagé par ses principaux partenaires commerciaux et financiers. [...]
[...] L'or est un instrument des paiements internationaux. On peut considérer qu'il s'agit d'une sorte de monnaie mondiale puisqu'il a un pouvoir libératoire à l'échelle planétaire. Les monnaies s'échangent entre elles à des parités fixes, crédibles au sens où les agents les croient fixées pour toujours. Ainsi le pair entre la livre et le franc s'établit d'après la définition métallique de chaque monnaie à 25,22 francs pour une livre. Les limites de fluctuations des cours de change sont enserrées entre des points d'or appelés point d'entrée et de sortie de l'or. [...]
[...] Deux lignes de conduite sont possibles. La couverture métallique de l'émission peut être intégrale, cette stratégie est connue sous le nom des currency principle. Elle peut être partielle (banking principle) sachant que la loi du reflux ne conduit pas tous les opérateurs à demander simultanément la conversion en or de leurs billets. Le fait que les autorités monétaires ne puissent pas modifier arbitrairement les contreparties de la base monétaire garantie la stabilité de la valeur interne de la monnaie. Entre 1870 et 1913, l'indice des prix à la consommation passe en France et au Royaume-Uni respectivement de 94,1 à 100 et de 108 à 100. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture