Malgré des déceptions certaines comme la relative lenteur du redressement de l'économie américaine, il semble raisonnable d'escompter que la reprise en cours dans les pays industrialisés continuera. Il reste toutefois qu'un certain nombre de risques de rupture existent, dont il est impossible de préciser la probabilité de réalisation, mais dont les effets pourraient se révéler dévastateurs s'ils se concrétisaient. La poursuite de l'amélioration économique en cours n'est donc pas garantie. Pour limiter ces dangers, les pouvoirs publics auront le plus grand intérêt à conduire à bien le plus rapidement possible les cinq chantiers ouverts dans ces domaines, qui se situent tantôt à l'échelon national, tantôt au niveau européen ou encore à l'échelle internationale (...)
[...] Il y aura peut-être des avancées au prochain G-20, mais beaucoup d'analystes se montrent sceptiques à cet égard. Il reste toutefois que les mesures qui pourraient être prises en vue de réduire les autres risques seraient susceptibles de limiter le champ des interventions rentables pour les marchés, de telle façon que ces derniers seraient dans une certaine mesure régulés sans être castrés. Serait ainsi préservé leur rôle utile et limité leur impact déstabilisant. [...]
[...] Les politiques de régulation macroéconomique actuellement imposées par le surendettement public qui est né des excès financiers antérieurs ne pourront pas, ceteris paribus, être compensées par un regain de compétitivité, comme cela était le cas lorsque des dévaluations accompagnaient les politiques de rigueur (exemple : 1992), l'euro empêchant tout ajustement de cette nature. Il existe donc un risque sérieux de voir ces pays sortir avec un extrême difficulté des effets négatifs sur leur activité et leur chômage exercés par les politiques budgétaires qu'ils conduisent actuellement. Ils sont en train d'essayer de réduire leurs coûts unitaires salariaux, mais cette politique prendra du temps et rencontrera de toute façon d'importants obstacles politiques et sociaux. [...]
[...] La poursuite de l'amélioration économique en cours n'est donc pas garantie. Pour limiter ces dangers, les pouvoirs publics auront le plus grand intérêt à conduire à bien le plus rapidement possible les cinq chantiers ouverts dans ces domaines, qui se situent tantôt à l'échelon national, tantôt au niveau européen ou encore à l'échelle internationale Le risque d'incapacité de restauration de la compétitivité des pays du sud de la zone-euro La genèse des problèmes de compétitivité des pays du Sud de la zone-euro, notamment la Grèce, le Portugal et l'Espagne (mais l'Italie éprouve aussi des problèmes sérieux en la matière et la France n'en est pas totalement exempte) : l'entrée dans l'euro a permis la pratique de bas taux d'intérêt, à court terme (BCE) et à moyen-long terme (l'hypothèse des marchés étant que les émissions de dette privée ou publique de la part de ces pays étaient garanties par l'entrée dans l'euro). [...]
[...] Le risque est qu'une fois qu'un pays aussi central pour l'économie mondiale que les Etats-Unis se lance dans une action de cette nature, on ignore jusqu'où ce processus peut s'étendre, ne serait-ce qu'en conséquence de simples mesures de rétorsion. Le problème est d'autant plus complexe que le déficit américain vis-à-vis de la Chine ne tient pas uniquement à la sous-évaluation du yuan, mais à un manque de base productive aux Etats-Unis, déficience qui ne peut se résorber d'un trait de plume Le risque de dysfonctionnement du système financier mondial Des progrès considérables ont été d'ores et déjà réalisés en ce qui concerne la confortation du système bancaire ainsi que la mise sous contrôle de certains opérateurs non bancaires très particuliers comme les hedge funds ou encore les agences de notation. [...]
[...] Sera-ce le cas ? En conséquence de ces graves incertitudes, on ne saurait exclure à la fois de fortes tensions pouvant aller jusqu'à la rupture au sein de la zone-euro et une faiblesse de la croissance dans les pays concernés qui nuirait à celle des autres économies de la zone Le risque de mauvais calibrage de la politique de réduction de l'endettement public Tous les pays industrialisés, à quelques exceptions près, sont désormais contraints de réduire leur taux d'endettement public, ce qui ne peut être réalisé que par une baisse significative de leur déficit budgétaire. [...]
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