Pendant de nombreuses années, les milieux bancaires, les économistes, les responsables politiques des pays développés se sont très peu intéressés à la question du régime de changes dans les pays émergents. On considérait que le régime de changes dans ces pays n'avait aucune spécificité et que les pays en développement, en transition ou émergents n'avaient qu'à s'aligner sur les politiques menées dans les pays développés. Mais à la suite des crises mexicaine, asiatique, russe, brésilienne et argentine, on s'est rendu compte que les pays émergents nécessitaient une attention toute particulière. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que la question des régimes des taux de change dans les pays émergents soit abordée dans la presse.
Dans tous ces articles, la question sous jacente est toujours : quel pourrait être le régime de changes idéal pour les pays émergents ? Le régime de changes peut être défini comme l'ensemble de règles qui organisent les échanges de monnaies entre elles sur un marché appelé le marché des changes. La confrontation entre les offres et les demandes de monnaie sur ce marché permet la détermination d'un prix, le taux de change. L'évolution du taux de change traduit l'évolution de la valeur externe de la monnaie d'un pays. Mais le taux de change peut être influencé par de nombreuses variables et son évolution est fortement corrélée aux règles sur le marché des changes, autrement dit, au régime de change.
Il faut bien garder à l'esprit que le régime de changes et par ricochet, le taux de change sont absolument essentiels pour l'économie d'un pays. Le régime de change influe sur le taux de change, le taux de change détermine la valeur de la monnaie à l'international, la valeur de la monnaie à l'international influe directement sur le niveau des importations et des exportations du pays, c'est-à-dire sur sa balance commerciale, et la balance commerciale peut largement agir sur le niveau de croissance d'une économie.
Pour des pays comme les pays émergents, la fixation du taux de change est encore plus cruciale : les pays émergents sont en effet, d'après une définition de la Banque Mondiale des pays à revenu intermédiaire, en croissance rapide et à fort potentiel, qui s'insèrent progressivement dans les marchés internationaux, commerciaux et financiers.
Face à ces économies en ébullition et dans la ligne de mire des investisseurs étrangers, quel régime de changes adopter ? L'attitude des pays émergents sur le marché des changes doit-elle être calquée sur les politiques des pays développés?
Nous verrons dans un premier temps, que comme bien souvent dès lors que l'on s'interroge sur une politique à mener sur un marché, deux théories s'opposent : celle du laisser faire, de la non intervention (on dit alors que les pays laissent flotter leur monnaie) et celle d'une gestion plus ou moins rigide des taux de change sur le marché.
Mais nous constaterons que ces politiques directement importées des pays développés ne sont pas forcément adaptées aux pays émergents et que ceux-ci doivent développer eux-mêmes leurs propres modèles, leurs propres régimes de changes et nous aborderons dans une seconde partie, les différentes politiques envisagées.
[...] Par conséquent, de nombreux pays estiment que se déclarer en flottement est le seul moyen d'avoir une politique de change active tout en échappant à la spéculation. - La peur de l'appréciation : les pays émergents veulent à tout prix éviter l'appréciation car la compétitivité est un objectif primordial pour eux. Si leur monnaie s'apprécie, elle prendra de la valeur, ce qui rendra leurs produits relativement plus chers sur le marché international, et affaiblira leur compétitivité. Les banques centrales des pays émergents sont donc souvent amenées à intervenir pour empêcher l'appréciation du taux de change. [...]
[...] Il faut bien garder à l'esprit que le régime de change et par ricochet, le taux de change sont absolument essentiels pour l'économie d'un pays. Le régime de change influe sur le taux de change, le taux de change détermine la valeur de la monnaie à l'international, la valeur de la monnaie à l'international influe directement sur le niveau des importations et des exportations du pays, c'est-à-dire sur sa balance commerciale, et la balance commerciale peut largement agir sur le niveau de croissance d'une économie. [...]
[...] Lorsque des déséquilibres monétaires se produisent, les ajustements s'opèrent par des variations continues du prix des monnaies. On dit alors que le régime de changes flottants a une fonction d'amortisseur puisque les fluctuations du cours se font progressivement. En outre le régime de taux de change flottants permet un rééquilibrage automatique, une autorégulation de l'économie : par exemple, en période de déficit, le taux de change tend à baisser, ce qui stimule les exportations et décourage les importations. Les exportations étant stimulées, la monnaie peut s'apprécier de nouveau. b. [...]
[...] Cette technique est utilisée dans de nombreux pays notamment à Singapour, en Thaïlande et en Russie, ce qui fait dire à Calvo et Reinhart que la politique des taux d'intérêt est devenue l'instrument privilégié des pays émergents pour gérer le taux de change au détriment des interventions. Pourquoi les pays en développement disent-ils qu'ils laissent flotter leur taux alors qu'ils continuent à les contrôler ? Pour les auteurs, la réponse est unanime, parce que les pays émergents ont peur. On peut identifier 4 types de peurs : - La peur du flottement : les pays émergents redoutent la volatilité excessive de leur monnaie qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur leurs économies. [...]
[...] Si l'on modifie le taux de change entre la monnaie locale et le dollar, les effets sur la dette peuvent être catastrophiques. Cette crainte est essentiellement présente en Amérique latine, et plus particulièrement au Pérou, en Uruguay et au Brésil. b. Un exemple de régime intermédiaire : le régime de bandes glissantes Face à toutes ces craintes et face aux mensonges de certains Etats qui affirment qu'ils sont en taux flottant, alors qu'ils gèrent activement leur taux, Frankel propose d'envisager des régimes intermédiaires : ceux-ci sont multiples (cf annexe), les pays peuvent décider par exemple d'adopter un régime dit de bandes glissantes. [...]
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