Le terme de crise évoque toujours une situation pathologique, plus ou moins dramatique. En économie, on pense à la baisse du pouvoir d'achat, à la chute de l'activité et à l'augmentation du chômage ; mais il est vrai que les épreuves sont plus ou moins faciles à supporter selon qu'on les considère comme passagères ou au contraire durables. Historiquement, ce n'est pas la première fois que l'économie mondiale traverse une dépression profonde ; mais, comme l'écrit un spécialiste, Patrick Artus, « c'est la durée de la crise qui doit inquiéter ». Et sur ce point, nous sommes relativement désarmés.
La particularité de la crise actuelle est, plus encore qu'en 1929 et sans doute pour la première fois dans l'histoire, d'être une crise globale : c'est une crise globale parce qu'elle intervient dans une économie largement mondialisée alors que les pouvoirs politiques restent encore nationaux ; c'est une crise globale parce que son origine est bancaire et financière et que, dans ce cas, une défaillance même locale au départ a de fortes chances de se transformer par contagion en un problème systémique ; et c'est une crise globale parce que la versatilité des cours des matières premières et du pétrole qui s'ajoute à celle des cours des actions est liée à des problèmes d'environnement.
[...] Et là, les prévisions sont encore plus difficiles. Une méthode à la fois simple et fragile consiste à s'appuyer sur le passé pour évaluer les délais nécessaires à la liquidation des stocks, à la fermeture des entreprises en faillite, au lancement de grands travaux (logements sociaux, lignes de TGV ou de métro ) ; ces délais représentent en moyenne quatre ou cinq années pour retrouver une pleine activité avec, bien entendu, des différences d'un pays à l'autre. Le président de la Banque fédérale des Etats-Unis estimait pour sa part, toujours au printemps 2009, qu'une reprise économique pleine et entière n'arriverait pas avant deux ou trois ans et que les faibles taux d'intérêt resteraient en place pour un certain temps L'économiste Patrick Artus rappelle quant à lui qu'une des raisons de la crise est l'endettement démesuré des ménages. [...]
[...] C'est la condition de toute reprise. Sur cette base, les prévisions peuvent sembler optimistes, même si elles émanent de hauts responsables dont le rôle consiste aussi à rétablir la confiance. Déjà, en décembre 2008, le FMI, -tout en reconnaissant que l'année 2009 serait très difficile,- anticipait un début de reprise à la fin de 2009 ou au début de 2010. Cette opinion semblait s'imposer au printemps 2009 : alors que le président de la Banque centrale américaine confirmait que la stabilisation du système financier permettrait une reprise au début de 2010, les dirigeants de la Banque centrale européenne et de la Banque de France estimaient qu'il n'est pas irréaliste d'imaginer que la récession se retirera d'ici la fin de l'année 2009 Autrement dit, nous avons échappé au pire, même si, selon le premier ministre luxembourgeois, cette reprise sera très timide au début - Encore faut-il que la reprise se confirme et se transforme en expansion. [...]
[...] Faut-il secourir les secteurs en difficulté ou donner la priorité à ceux qui paraissent les plus porteurs d'avenir ? La réponse ne semble pas encore parfaitement claire Références En dehors des déclarations des responsables des Banques centrales et des organisations internationales, on peut se reporter à : Jacques Sapir : Quelle ampleur et quelle durée pour la crise actuelle ? Revue du Mauss permanente, mai 2008. Patrick Artus : C'est la durée de la crise qui doit inquiéter, Challenge, mars 2009, Et aux rubriques : Crise, Cycle économique et Kondratieff, Dictionnaire des sciences économiques, PUF, Paris. [...]
[...] A quand la fin de la crise : 2010 2013 ? Le terme de crise évoque toujours une situation pathologique, plus ou moins dramatique. En économie, on pense à la baisse du pouvoir d'achat, à la chute de l'activité et à l'augmentation du chômage ; mais il est vrai que les épreuves sont plus ou moins faciles à supporter selon qu'on les considère comme passagères ou au contraire durables. Historiquement, ce n'est pas la première fois que l'économie mondiale traverse une dépression profonde ; mais, comme l'écrit un spécialiste, Patrick Artus, c'est la durée de la crise qui doit inquiéter Et sur ce point, nous sommes relativement désarmés. [...]
[...] Le capitalisme va-t-il mourir ? La question a été posée dès 2006 à l'occasion de la publication du rapport établi par un économiste de la Banque mondiale, Nicolas Stern, sur L'économie du changement climatique - Essayant d'évaluer le coût du réchauffement, l'auteur comparait ses effets à ceux des guerres mondiales et de la Grande dépression des années 1930, pour aboutir à un coût annuel minimum de l'ordre de du PIB mondial. Et il ajoutait : Le changement climatique est l'échec le plus grand du marché que le monde ait connu Il n'est donc pas surprenant que certains tirent argument de la crise actuelle pour condamner le système et préconiser l'arrêt de la croissance, sinon la décroissance et le retour à des niveaux de vie plus modestes, au nom de la défense de l'environnement. [...]
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