La firme est une réalité multiforme qui se transforme constamment. Les entreprises prennent des formes variables.
Il faut se pencher sur les deux versants de la dynamique :
1. Mutation d'une forme à l'autre.
2. Evolution d'une forme.
Les formes se chevauchent, ne se succèdent pas. La manufacture dispersée survivra longtemps, même lorsque la fabrique s'est généralisée. Le modèle dominant n'est pas la seule forme, mais la plus répandue (...)
[...] Si les marchands investissent dans la production, c'est parce qu'ils y voient une opportunité de profit. Cette fois, le profit n'est plus seulement commercial (différence entre le prix d'achat et prix de vente) mais a une origine industrielle. Au 18è, l'offre proto-industrielle s'étend Les artisans fabriquant des objets de commerce (par opposition à l'artisan de village, le menuisier) sont regroupés en corporation à la ville. Des négociants vont essayer de diminuer leur pouvoir de marché, en accroissant l'offre proto-industrielle. Il existe trois raisons à cette initiative : 1. [...]
[...] Le produit est contrôlé, pas les moyens employés pour produire. Dès lors le marchand est confronté à un opportunisme des fileurs et des tisseurs, qui prend la forme d'arnaques toutes simples : alourdir la laine, voler des matières premières, tricher sur la qualité, fournir même la malfaçon. Bien sûr le marchand peut détecter tout cela, mais çeci engendre un coût de supervision. Il n'y a pas de possibilités de contrôle, ni de sanction directe : en effet, le proto-producteur jouit d'une relative indépendance. [...]
[...] A court terme, pour améliorer son rendement, le pré-capitaliste devait tirer plus de travail de la main d'œuvre déjà contactée. Mais le travailleur à domicile étant maître de son temps, il était très difficile de le faire travailler plus. Celui-ci s'arrêtant de travailler lorsque ses revenus lui permettaient d'avoir le niveau de vie qu'il désire (s'il était payé plus, il mettait moins de temps à atteindre ce niveau). Cela donnait un comportement économique très particulier : l'offre de travail baissait alors que les prix montaient. [...]
[...] Du fait de cette absence de qualification, la valeur de la force de travail proto-industriel est inférieure à la valeur de la force de travail artisanale. rapport de force favorable Dans un premier temps au moins, les conditions de marché sont favorables au pré-capitaliste : l'offre de travail est abondante, il y a une pression à la baisse sur les tarifs. De plus, la MO n'est pas difficile et pas revendicative : un peu comme en Asie aujourd'hui, où la MO est habituée à de longues journées (anciens paysans) pour une rémunération de subsistance. [...]
[...] La forme proto-industrielle (en anglais : putting out system) est très ancienne, on peut remonter au Moyen-Age (voir par exemple la transformation de la laine décrite dans le roman anglais : les piliers de la Terre). Elle a connu une forte progression au 18è siècle. Ce fut une étape indispensable à l'industrialisation en Angleterre, mais aussi en Europe Continentale (Allemagne, Suisse, Belgique, France). Par ailleurs, elle ne sera pas effacée rapidement par l'histoire, elle sera réutilisée en fonction de conditions économiques favorables. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture