Protectionisme, économie, entreprise
Le protectionnisme relève de la politique commerciale, cette politique est une arme aux mains des états, de leur ressort, et en générale est modifiée en fonction soit des intérêts des entreprises soit en fonction de ceux des consommateurs. C'est une politique évolutive, qui a changé au cours du temps, tant au niveau des moyens utilisés qu'en ce qui concerne le degré de protectionnisme. Notamment, la grande évolution depuis 1947, premiers accords du GATT, a été le fait que le maniement du droit de douane a tendance à tomber en désuétude, en faveur d'un néoprotectionnisme, basé sur des mesures non tarifaires comme des quotas, des accords d'autolimitation négociés avec le pays exportateurs (automobiles japonaises à destination du marché européen par exemple) ou encore des systèmes d'autorisations administratives, de subvention à la production (cas actuellement dans l'aéronautique), de subvention à l'exportation ou encore des mesures plus subtiles de taxe des exportateurs en ce qui concerne ses exportations de matières premières (cas de la Chine aujourd'hui).
[...] Le protectionnisme peut aussi être justifié en cas de crise, c'est souvent pour cela qu'il est mis en place, permettant la survie de secteurs en difficultés. Les mesures de protection vont déformer les prix de ventes du consommateur pour gêner l'entrée des productions étrangères, relèvement en somme de leurs coûts de production aux profits des entreprises nationales. Enjeu se situe en termes de part de marché intérieur, de profit et d'emploi national. C'est ce qui explique qu'à partir de 1975 on est imposé en Europe et aux USA des quotas sur l'acier face à la concurrence des pays asiatiques notamment japonais et coréen. [...]
[...] C'est un protectionnisme beaucoup plus pervers. Enfin cela dépend de la nature des firmes, tout d'abord de leur taille, et donc de leur degré de développement à l'internationale, et en particulier de la localisation de leur site de production ou de leur centre de recherche. Les entreprises multinationales, qui contrôlent beaucoup d'actifs à l'extérieur de leur pays d'origine. Exemple de Hewlett Packard, est une firme qui fonctionne en réseau et donc n'a pas intérêt à avoir du protectionnisme pour ne pas gêner le fonctionnement en réseau. [...]
[...] De plus le protectionniste prive les entreprises des avantages du libre échange. Il y a une théorie économique du libre échange qui trouve ses origines dans les écrits des économistes classiques (Smith, Ricardo) prolongé par trois économistes néoclassiques Hecksher, Ohlin et Samuelson. Ces économistes vont insister sur le fait que le libre échange présente un certain nombre de vertu ; élargir la taille des marchés et donc de permettre aux entreprises de réaliser des économies d'échelles, ou des divisions du travail plus poussé, de stimuler la concurrence, de tirer les prix vers le bas et donc d'accroitre le surplus du consommateur. [...]
[...] Un des gros inconvénients du protectionnisme lorsqu'il est appliqué sur du long terme est qu'il endort les entreprises nationales sans agressions extérieures. Elles sont placées dans un cocon qui n'incite pas à innover et à se battre pour améliorer leurs produits. Ça a été le cas des pays d'Europe de l'est entre 1945 et 1989, pendant plus de quarante ans, les firmes de l'union soviétique ont accumulé du retard technique, en 1989, il se situait entre 15 et 20ans. Il y a un cercle vicieux du fait que plus il est en retard moins il est incité à s'ouvrir et plus il continue d'accumuler du retard. [...]
[...] Le protectionnisme enfin, appliqué sur le long terme ouvre la voie à des mesures de représailles. Dans l'absolue, l'idéal pour un pays est de rester protectionniste pendant que les autres pays restent libre échangistes. Sauf que le protectionnisme des uns poussent les autres à faire de même, il peut y avoir une escalade en terme de protection et les mesures adoptées tendent alors à s'annuler. On l'a vue, dans les années 1930, où le protectionnisme avait une dimension agressive, explicitement tourné vers l'objectif de prendre des parts de marchés aux autres pays et à leur prendre leurs emplois. [...]
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