Le monde actuel connaît des crises à répétitions, et l'on assiste doucement, mais sûrement à l'effondrement du modèle économique tel que nous le connaissons. Il est donc intéressant de regarder de plus près quels ont été les modèles et les théories qui l'ont précédé ; et plus particulièrement le modèle économique néoclassique et la doctrine utilitariste dont les idées sont encore largement répandues aujourd'hui.
L'utilitarisme peut être défini par une simple maxime, c'est la recherche du « plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes ». Il considère que ce qui est utile est bon et que l'« utilité » peut être déterminée de manière rationnelle.
[...] II/Limite de la compatibilité Rupture entre Jevons et Bentham (utilité objective/subjective) Bien que les idées de Bentham aient influencé la pensée de Jevons, et par conséquent, les théories néoclassiques, il arrive un point ou la rupture entre leurs idées est profonde. C'est à partir de là que les théories marginalistes, et plus tard néoclassiques vont se détacher de l'utilitarisme. Ce point concerne l'utilité, ou en d'autres termes, la valeur d'un bien. En effet, Jevons va raisonner de telle sorte que pour lui, la valeur dépend des circonstances, et pas seulement de la qualité intrinsèque du bien. Et c'est là le point de divergence majeur entre lui et Bentham. [...]
[...] D'autre part, plusieurs économistes ont mis en exergue un autre aspect de l'utilitarisme. Selon eux, la science économique utilitariste réduirait l'individu à un objet rationnel autarcique, c'est-à-dire qui nierait son interdépendance avec d'autres individus, et oubliant les liens sentimentaux qu'il pourrait y avoir entre eux. Les résultats économiques découlant de ces théories pourraient donc être biaisés par cette analyse. En guise de conclusion, on peut dire que même s'il est indéniable que l'utilitarisme et l'économie néoclassique ont un fond commun, ne serait-ce que par la proximité des idées de Bentham et Jevons, les théories néoclassiques vont petit à petit se détacher de l'utilitarisme. [...]
[...] Et c'est cela qui permettra d'atteindre l'équilibre économique puisque dans le même temps les entreprises cherchent à maximiser leurs profits, donc embauchent le maximum de travailleurs pour produire au maximum (les néoclassiques basent ce raisonnement sur la loi des débouchés de Say). Les utilitaristes ont une vision exactement identique de l'individu et de la société. Ce qui explique parfaitement la similitude des théories utilitaristes et néoclassiques est la révolution marginaliste. En effet, cette révolution est celle qui a finalement fini par donner naissance à l'école néoclassique. Elle a été impulsée par différents économistes, mais l'un des principaux est Jevons. Ses théories ont été grandement inspirées des travaux de Bentham (fondateur de l'utilitarisme), notamment sur l'utilité. [...]
[...] Pour procéder au calcul d'utilité les utilitaristes proposent la démarche suivante : rechercher l'action qui procure une plus grande satisfaction des besoins (plaisirs) et un minimum de peines (déplaisirs) pour l'ensemble des êtres concernés par l'action, respecter la règle du chacun compte pour un et donc au final arriver à la situation du plus grand bonheur au plus grand nombre Similitudes avec la macroéconomie néoclassique On trouve dans ces principes un parallèle assez frappant avec les théories économiques néoclassiques. En effet, les néoclassiques s'appuient sur une démarche microéconomique : il s'agit pour eux de comprendre les mécanismes de l'autorégulation marchande à partir des comportements individuels. Les fonctions d'offre et de demande globales ne sont que la somme des fonctions individuelles. On voit déjà ici que l'on peut retrouver ce genre de raisonnement dans les théories utilitaristes. De plus, chez les néoclassiques, les décisions rationnelles de l'individu sont au centre de l'analyse. [...]
[...] La vie sociale découle donc de l'utilité. Bentham explique aussi qu'il suffit de faire la somme des bonheurs individuels pour obtenir le bonheur collectif de la société. C'est- à-dire que si chaque individu d'une société recherche à maximiser son bien- être, et cherche le plaisir, alors c'est toute la société qui sera tirée vers le haut, puisqu'une société n'est que l'addition pure et simple de tous les individus qui la compose. L'idée fondamentale de l'approche utilitariste est que la valeur morale découle de l'utilité d'un acte c'est-à-dire de ses conséquences avantageuses. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture