Dans les années 1960, émerge une contestation de la société de consommation, incarnée par le mouvement hippie, en réaction à l'importance croissante accordée à la possession de biens matériels. La critique communiste du capitalisme, l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie, et l'exploitation des pays « prolétaires » par les pays « bourgeois » (Marx prend en exemple la situation de l'Inde vis-à-vis du Royaume-Uni) s'apparente déjà à une forme d'altermondialisme puisque le propos marxiste n'est pas dans une condamnation de la mondialisation en tant que système d'échanges internationaux, mais dans une critique de la mondialisation capitaliste.
Cependant, c'est avec la prise de conscience progressive et toujours croissante des sociétés occidentales, grâce au développement des mass media qui transmettent l'information de part et d'autre du monde en direct et librement, des problèmes sociaux, environnementaux, humains, posés par la mondialisation, que naît l'altermondialisme. On peut citer en exemple de cette prise de conscience globale, la campagne « Nestlé tue les bébés » qui fit un bruit retentissant en 1974, face au désastre sanitaire posé par l'alimentation des nourrissons au lait en poudre en Afrique.
Parmi les évènements fondateurs de l'altermondialisme, on retiendra le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, mais surtout le Forum Social Mondial de Porto Alegre en 2001 répété depuis tous les ans, en réponse au World Economic Forum de Davos, qui rassemble les principaux acteurs économiques du monde (chefs d'entreprises, FMI, OMC, chefs d'État...). (...)
[...] A titre d'exemple, ces deux priorités peuvent être paradoxales : la première peut souhaiter le ralentissement des progrès accomplis au Sud, puisque la croissance est polluante, tandis que les autres pourraient souhaiter davantage de croissance mieux partagée pour réduire les inégalités Il ne fait donc aucun doute que la pensée des altermondialistes, si elle admet des limites, n'en pose pas moins des questions essentielles que le capitalisme ne pourra détourner encore longtemps. Peut-on envisager de continuer a constater les inégalités de développement actuelles à l'échelle du monde ? Peut-on continuer à prôner les bienfaits du capitalisme quand 13,5% de la population vivent sous le seuil de pauvreté ? Peut-on rechercher à tout prix la croissance, quitte à condamner les générations futures ? Doit-on continuer à considérer la consommation comme l'instrument principal du bonheur ? Toutes ces questions aux réponses apparemment simples ne le sont pas tant. [...]
[...] Car y répondre non signifie avant tout changer un mode de vie auquel nous sommes habitués, qui nous est presque naturel, étant bercés dans le consumérisme depuis le plus jeune âge. [...]
[...] II- Les solutions apportées par les altermondialistes, et leurs limites Un ensemble de solutions Envisager le ralentissement de la croissance dans les pays du Nord (mettre un terme au gaspillage et à l'extravagance du mode de vie occidental) en vertu du principe de responsabilité (Hans Jonas) pour ralentir le prélèvement qu'ils effectuent sur les ressources naturelles et faciliter celui des plus pauvres. Cette décélération de la croissance passe par une réduction des inégalités au Nord, sans laquelle elle n'est pas possible. Dès lors, on pourra envisager l'accélération d'une croissance immatérielle (on retrouve cette idée dans l'économie de la connaissance prônée par la Commission Européenne) et d'un ralentissement de la croissance matérielle. [...]
[...] Les altermondialistes ont-ils une analyse économique ? Dans les années 1960, émerge une contestation de la société de consommation, incarné par le mouvement hippie, en réaction à l'importance croissante accordée à la possession de biens matériels. La critique communiste du capitalisme, l'exploitation du prolétariat par la bourgeoisie, et l'exploitation des pays prolétaires par les pays bourgeois (Marx prend en exemple la situation de l'Inde vis-à-vis du Royaume-Uni) s'apparente déjà à une forme d'altermondialisme puisque le propos marxiste n'est pas dans une condamnation de la mondialisation en tant que système d'échanges internationaux, mais dans une critique de la mondialisation capitaliste. [...]
[...] L'altermondialisme peut paraître plus cohérent que le capitalisme actuel sous certains aspects Une vision générale, englobant l'ensemble des problèmes. Si on pouvait les critiquer sur leur critique pavlovienne des institutions financières (OMC, FMI, Banque Mondiale) et plus largement du néolibéralisme, les altermondialistes prennent désormais en compte les droits économiques, sociaux et culturels, les droits des peuples, les questions écologiques. Une prise de conscience de la non-viabilité du mode de développement actuel. Pour eux, les sorties de crise ne peuvent plus être envisagées comme auparavant, il faut refonder le mode de production et de développement. [...]
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