La crise que traverse la France à partir de 1973 apparaît bien différente de la grande crise des années trente. Elle se caractérise, en effet, par un ralentissement de l'activité après deux décennies de très forte croissance, et non par une phase de récession. Elle se traduit également par une forte poussée inflationniste, qui apparaît bien comme son originalité essentielle par rapport aux crises antérieures, où la baisse de la production, la baisse des prix et la baisse des salaires s'entraînaient réciproquement. Enfin, la dernière grande manifestation de cette crise est une progression du chômage, qui atteint des niveaux sans précédents (supérieur à 10 % de la population active).
La conjonction de l'inflation et du chômage, deux phénomènes progressant de concert, remet d'ailleurs en cause l'un des principes de base des politiques économiques d'inspiration keynésienne, selon lequel il existerait une relation inverse entre inflation et chômage.
[...] II espère, en effet, grâce aux instruments du keynésianisme, compenser la récession économique qui se manifeste à partir de 1974. La politique du stop-and-go doit notamment permettre de vaincre à la fois la hausse des prix et le chômage. Mais ces politiques d'inspiration keynésienne s'avèrent incapables de sortir la Fronce de la crise. Malgré les moyens mis en oeuvre et les espoirs suscités, la grande politique de relance des socialistes, adoptée en 1981 afin de stimuler la demande, échoue elle aussi et débouche en quelques mois sur une rupture des grands équilibres internes et externes. [...]
[...] La première concerne la Sécurité sociale. Les dépenses de santé, liées notamment au vieillissement de la population, mais aussi à la précarisation d'une partie de la société française, sont de plus en plus nombreuses et augmentent plus vite que le revenu national. En 1999, elles représentaient du PIB contre en 1950. Depuis la fin des années 1980, le système de protection sociale connaît un grave déséquilibre de ses finances. Pour faire face à ces difficultés, les différents gouvernements ont dû adopter des mesures visant à diminuer les dépenses et augmenter les recettes en matière de santé. [...]
[...] D'après l'INSEE, près de personnes étaient sans domicile en 2001. Mais selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre pour l'année 2002, trois millions de personnes connaissent des problèmes de logement. Le grand paradoxe de la société française actuelle réside bien dans un double phénomène : alors que notre société connaît une certaine homogénéisation à travers l'essor des classes moyennes et une progression globale des niveaux de vie, elle fabrique aussi plus d'inégalités et d'exclus. Pour mieux appréhender le nouveau visage de la société française, les sociologues François Dubet et Danilo Martucelli (Dans quelle société vivons- nous, 1998) ont proposé une nouvelle structure schématique composée de quatre grands groupes. [...]
[...] Là encore, la production doit baisser et de nombreuses entreprises sont obligées de fermer. Quelques grands groupes disparaissent (Boussac et Manufrance déposent leur bilan en 1978-19791. L'automobile, symbole de la croissance industrielle française depuis le début du siècle et fer de lance des exportations françaises, souffre elle aussi du renversement de la conjoncture. La demande sature, en raison du taux d'équipement déjà élevé des ménages, les coûts de production augmentent fortement (hausse du pétrole), la concurrence étrangère, en particulier japonaise, devient de plus en plus vive. [...]
[...] L'essor du secteur tertiaire, qui avait débuté lors des Trente glorieuses connaît donc une importante accélération à partir du milieu des années soixante-dix. Le tertiaire a créé 1,5 million d'emplois de 1968 à millions de 1975 à 1990. Le rôle moteur au sein de ce secteur est joué par les services marchands, dont la part dans la valeur ajoutée passe de en 1970 à 21% en 1992. La croissance de la production en volume dans le secteur des services marchands de 1973 à 1990 a été, avec un taux de bien supérieur à la croissance globale. [...]
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