[...] La monnaie marchandise est un système très contraignant car il agit sur deux échelles : nationale et internationale. Lorsque l'on parle de monnaie marchandise ou d'étalon or cela signifie qu'une Banque Centrale (en l'occurrence nationale) émet des billets en fonction des réserves d'or dont elle dispose. Il y a donc une convertibilité absolue des billets en or. C'est le principe du « Currency principal », théorie selon laquelle la totalité de la masse monétaire sous forme de billet doit être convertible en or.
David RICARDO a créé ce principe qui fonde l'activité de la banque d'Angleterre depuis 1844, date à laquelle elle devient autonome et à laquelle son autonomie repose sue le Currency Principal. Ce principe est fondé sur une anticipation (positive ou négative) et sur l'idée qu'un jour la totalité des détenteurs de billets vont exiger la conversion de leurs billets en or. Le libéralisme britannique de la première moitié du XIXe est hyper pessimiste et ne deviendra optimiste qu'avec BENTHAM. Ainsi, durant tout le XIXe, la Banque d'Angleterre va s'accrocher à ce principe. Si on se place à l'opposé sur une anticipation positive, on peut imaginer une couverture partielle car tous ne vont pas venir chercher leur argent en même temps. Au moment où RICARDO écrit, le match France-GB se polarise sur cet affrontement opposant couverture totale britannique et couverture partielle française. Ce fossé repose sur des valeurs différentes.
[...] 1- La plaque tournante des relations financières internationales
Clearing House et Merchant Banks sont les deux principales institutions financières de la City. Il faut se représenter la City comme une pyramide d'institution parfaitement articulées les unes aux autres. A la base de cette pyramide il y a les Clearing House qui font de la compensation financière : se sont-elles qui prêtent de l'argent à court terme. Ces grandes banques de dépôt sont des sociétés par actions et disposent de moyens considérables et d'un très grand réseau national d'agences. En GB l'argent est collecté nationalement à travers ce réseau d'agence bancaire. Cette collecte se retrouve ensuite à Londres (à envisager comme la circulation sanguine au sein d'un corps).
Au sommet de la pyramide se trouvent les Merchant Banks qui représentent l'aristocratie de la City : les premières apportent l'argent frais, le carburant quotidien alors que les seconds sont des « chefs cuisiniers ». C'est sur les Merchant Banks que repose l'activité de la City. (...)
[...] Les banques étrangères ont été attirées par Londres : elles sont 30 en en 1930, dont 30 américaines = pas de déclin du monde britannique mais adaptation. c. Les Overseas Banks La Barclays fonde la sienne dans les années 1920 mais il existait déjà d'autres institutions du même type. Ce sont des banques de dépôt (collecte de dépôts d'épargnant) centralisées à Londres mais qui se déploient dans le monde entier et qui se spécialisent par zones géographiques = C'est une autre figure de la DIT. [...]
[...] Activité d'emprunt à l'étranger ou d'émission de valeurs étrangères : participent au lancement de certaines sociétés. Investissements à l'étranger sont de deux natures : o Investissements réalisés pour le compte de gouvernement étrangers (emprunts d'états ou prêts aux états) o Investissements à destination d'entreprises privées (notamment sociétés ferroviaires) Le financement des investissements repose là encore sur une pyramide : à la base les Clearing Banks injectent de l'argent à court terme qui est confié à des agents de change (des courtiers Brokers Mais avant d'être négociés, ces titres doivent être émis, et cette émission repose sur les Merchant Banks et constituent autour d'elles des syndicats d'émissions rassemblant des acteurs divers. [...]
[...] Les limites à l'intérieur desquels ses monnaies fluctuent sont extrêmement faibles : Les monnaies varient en fonction de points d'or Gold Points EX ( Si la France est déficitaire dans son commerce avec la GB, alors le franc se déprécie par rapport à la monnaie britannique. La France n'a pas intérêt à payer ses marchandises dans une monnaie dévaluée. Elle paye alors les britanniques directement en or. La variation de la monnaie française par rapport à la monnaie britannique ne portera que sur le cout de l'acheminement et de l'assurance de l'or en GB. Ce cout a été évalué à du volume d'or considéré. [...]
[...] La neutralité est une des grandes valeurs fondatrices du monde britannique. L'étalon or est au fond un système qui a un double objectif de stabilité et de neutralité, plus que sa capacité à créer de l'activité. Cela permet de geler un rapport de force qui leur est favorable. Ce système est aussi entièrement conforme à la vision que les élites britanniques ont de la société : ce système stable et neutre garantie la prédominance des élites. ( L'étalon or est le miroir de la vie politique britannique : la démocratie n'existe pas en GB et elle ne doit pas s'implanter dans le monde. [...]
[...] La notion d'innovation est essentielle pour entamer l'histoire de la puissance britannique. Sur le plan financier, les britanniques sont parvenus à une maitrise à peu près complète de la première mondialisation. Cette maitrise relève d'abord d'une capacité à contrôler les flux de capitaux. Il n'y a pas d'impérialisme et de puissance statique et les britanniques maitrisent cette mobilité car ils maitrisent l'information : la production, la distribution d'informations est la clé de l'économie. Ainsi, même si ils n'en sont pas les inventeurs (Samuel Morse 1844), les britanniques dominent totalement le réseau télégraphique car ils ont instauré un réseau sûr. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture