La naissance de l'état-providence marque la rupture avec la conception libérale de l'état comme état gendarme ou état gardien de nuit donnant un rôle minimal à l'état. L'état-providence donne à l'état un rôle important dans la vie sociale et économique au nom d'impératifs sociaux. C'est lui qui intervient pour assurer la prise en charge collective des fonctions de solidarité.
Il s'occupe du bien-être social des citoyens. La naissance de l'état-providence signifie que la redistribution étatique prend la place de la réciprocité et du marché. La création des états-providence répond à la fois aux crises d'efficacité des solidarités primaires mais aussi à la sécularisation des sociétés. L'état-providence correspond à une forme de capitalisme à visage humain dans lequel l'homme perçoit des revenus de substitution quand il se retrouve hors du marché du travail ou quand ses revenus ne lui permettent pas de faire face à ses besoins.
L'histoire de l'état-providence peut être découpée en 3 périodes qui constituent chacune une rupture par rapport aux arrangements antérieurs :
- Le mouvement en faveur des assurances sociales pour les ouvriers, c'est la période 1870-1935 qui constitue indubitablement un nouveau départ dans les métamorphoses de la question sociale. Un nouveau paradigme d'action s'ouvre alors. Et progressivement, à partir de la fin du 19ème siècle, le modèle bismarckien des assurances sociales s'impose dans tous les pays.
- Les années 1930 : le consensus se réalise autour de l'état-providence démocratique assurant la sécurité sociale de tous les citoyens. Mais cet état-providence ne constitue pas une institution homogène, plutôt des réalités contrastées. Il existe différents mondes d'état-providence, leur légitimité est forte et leur financement est assuré.
- La fin des années 1970 : les états-providence sont soumis à de fortes pressions économiques, politiques et sociales. Ils semblent incapable de faire face aux défis que leur a posé l'évolution des économies modernes et de traiter correctement leurs problèmes internes. Le thème de la crise de l'état-providence se hisse au premier plan des débats politiques et académiques. L'impératif est dès lors d'assurer le financement d'un système de protection sociale en déséquilibre structurel et finance sur leur budget les dépenses d'ajustement social.
[...] La flexisécurité nordique. Ces pays ont orienté activement leurs efforts afin de fournir des services publics qui sont de grands employeurs de main-d'œuvre féminine. Ils ont aussi produit un effort important pour former les travailleurs et consacrer un haut niveau de dépenses publiques aux mesures actives de l'emploi. III) La remise en cause intellectuelle Cette crise est aussi une crise de légitimité. Le néolibéralisme. Leur opposition se fonde sur le principe de la liberté individuelle. Seul le marché peut assurer à la fois la liberté de chaque individu et la prospérité de tous. [...]
[...] Évolutions sociétales et problèmes démographiques. La conjonction de la baisse de la natalité et l'allongement de la durée de la vie provoquent mécaniquement un vieillissement de la population qui se traduit par une augmentation des dépenses dans les 2 secteurs majeurs de la protection sociale, la vieillesse et la santé. À cet égard la situation française est préoccupante moins pour des raisons démographiques que par une participation très faible à la vie active due aux départs avancés à la retraite et à l'entrée tardive des jeunes sur le marché du travail. [...]
[...] Modèle résiduel, modèle institutionnel. Dans le modèle résiduel, la politique sociale intervient en dernière instance quand les solidarités primaires ou le marché se sont révélés incapables de répondre aux besoins, elle ne s'adresse qu'à une faible partie de la population, elle est temporaire et palliative. Selon le modèle institutionnel en revanche, les fonctions de bien-être appartiennent au fonctionnement normal de la société. Au-delà de cette opposition, Titmuss distingue trois modèles d'État- providence : un modèle résiduel, un modèle dit industrial achievment- performance et un modèle institutionnel redistributif. [...]
[...] L'apogée de l'État-providence. La plupart des pays industrialisés ont connu pendant 30 ans le développement de formes étendues d'État social. Les États-providence semblent ainsi avoir tenu leurs promesses. Chapitre 4 : les États-providence et le choc de la mondialisation Les 25 années qui suivent la Seconde Guerre mondiale constituent l'âge d'or des États-providence. Mais les années 1980-1990 marquent une rupture avec cette évolution. Ils connaissent en effet une crise de financement plus ou moins aiguë, des problèmes sociaux qui sont accentués tandis que les fondements philosophiques de l'État-providence sont remis en cause par les libéraux. [...]
[...] Les États-providence sous contrainte économique et sociale Un contexte économique moins favorable. Cela est dû à 3 éléments : - La perte de la compétitivité. - La sanction directe des marchés financiers. - L'influence dominante des détenteurs de capitaux sur les politiques des pays. Il n'est désormais plus possible de mettre en œuvre des politiques économiques keynésiennes expansionnistes sans être rapidement sanctionné par les marchés internationaux. L'unification des marchés de capitaux et de biens prive les gouvernements des instruments d'action qui leur permettraient d'agir de manière relativement autonome. [...]
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