L'arbitrage entre la consommation et l'épargne oppose les partisans d'une approche par la demande (keynésiens) à ceux d'une approche par l'offre (classiques et néo-classiques). L'étude se faisant au niveau macroéconomique, c'est plus le comportement de la consommation qu'il conviendra d'étudier et moins celui du consommateur, paradigme microéconomique mais qui permettra néanmoins de rappeler le point de vue néoclassique.
La question essentielle est en fait celle de l'utilisation du revenu, entre épargne et consommation. L'épargne est communément définie comme la partie non consommée du revenu disponible. Elle est d'une part très souvent associée voire réduite à l'investissement et d'autre part définie négativement par rapport à la consommation; aussi conviendra-t-il de lui conférer une vraie place dans l'analyse macroéconomique. L'épargne brute des ménages a deux composantes: l'investissement en logement et l'épargne financière (appelée aussi « capacité de financement »). Toute l'ambiguïté réside dans la relation qu'elle entretient avec la croissance qui tend à en faire un « acte (…) moral et utile à la société » (Villieu) et les déséquilibres qu'elle peut, à l'inverse, provoquer. La consommation est « la dépense totale effectuée par les individus ou une nation en bien de consommation pendant une période donnée. A strictement parler, la consommation ne devrait concerner que des biens dont la durée de vie n'excède pas la période considérée. En pratique, « les dépenses de consommation englobent tous les biens de consommation achetés même si leur durée de vie est supérieure. » (Samuelson). Le raisonnement porte par ailleurs sur la consommation finale, et pas sur la consommation intermédiaire. La consommation est « la source d'accumulation du capital, améliorant la productivité du travail et déterminant la croissance à court et moyen terme » selon Villieu.
[...] Il est contre la conception que les produits s'échangeraient contre les produits, sans problèmes de débouchés. Comme le résume Villieu, il y a par là une confusion entre une identité comptable (offre revenu demande) avec une relation causale (offre revenu demande) Keynes place son raisonnement dans une économie monétaire puisque les ménages ont le choix de répartir leur revenu entre consommation et épargne, et de répartir cette dernière entre détention de monnaie et obtention de titres. C'est ici la variable taux d'intérêts qui commande cette dernière relation mais en aucun cas la première (consommation/épargne) qui résultera de la propension à consommer (cf. [...]
[...] Pourquoi lui conférer une place dans notre raisonnement ? Si elle n'est pas propre à l'économie néoclassique, elle prend cependant place dans son ensemble théorique. Selon l'économiste français classique connu pour son Traité d'économie politique (1803), toute offre crée sa propre demande selon la formulation de Keynes ! Ainsi, il est impossible qu'il y ait une crise de surproduction puisque la production crée les moyens de son propre écoulement. Sur le marché des biens et des services, la loi des débouchés s'applique et rend donc impossible une crise relative à un excès d'offre. [...]
[...] Sa consommation est donc de 80 en t1 et de 82 en t2. Imaginons maintenant que le taux d'intérêt est de 20%. Les effets de la variation du prix taux d'intérêt sur l'offre de capital peuvent s'analyser d'après les effets revenus et substitution. Il y a en effet un effet revenu puisqu'une élévation du taux d'intérêt accroît le revenu de l'individu. Soit l'individu ne modifie pas le niveau de son épargne en t1 ; il consommera alors 80 en t1 et 84 en t2, c'est-à-dire plus que lorsque le taux d'épargne est de 10%. [...]
[...] Il n'existe pas de thésaurisation, appelée aussi épargne oisive. Mais le tout reste cohérent dans le système : comme l'épargne est une abstinence, il ne serait en aucun cas rationnel d'épargner sans placer. L'idée même qu'un homo oeconomicus conserve sous forme de monnaie son épargne est en soi une incongruité. Comme elle est entièrement prêtée, l'épargne est aussi entièrement une offre de capital. Quel est alors le rôle –plus précisément- du taux d'intérêt ? Que se passe-t-il s'il subit une hausse ? [...]
[...] Elle relie définitivement la consommation globale au revenu (et pas au taux d'intérêt comme chez les néoclassiques). Comment alors formaliser mathématiquement les propos de Keynes ? Nous retiendrons comme dans la plupart des manuels la relation C = cY+b, appelée à juste titre la fonction de consommation keynésienne. On peut aussi écrire que C = fY. Le niveau de consommation globale s'explique par le niveau de revenu b étant le niveau de consommation globale ou incompressible et qui indique la valeur de la consommation lorsque le revenu se trouve être nul. [...]
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