La protection sociale est-elle un obstacle à la compétitivité des nations et
des entreprises ?
La protection sociale peut être perçue comme un coût avec un financement constituant une entrave à la compétitivité. Dans ce contexte, comment concilier protection sociale et compétitivité ? (...)
[...] Les prélèvements obligatoires sont accusés de freiner la croissance en diminuant l'incitation à entreprendre. Selon Laffer, une diminution des taux d'imposition permettrait d'améliorer le rendement de l'impôt, les rentrées fiscales et donc de réduire le déficit budgétaire. Dans une perspective néoclassique, la baisse des impôts sur les revenus du travail et du capital permet d'accroître l'offre des facteurs. Du côté du travail, cette baisse élève le prix du travail par rapport à celui du loisir. Laffer suppose que l'effet substitution l'emporte sur l'effet revenu : travailler d'avantage en substituant du travail au temps libre, malgré l'incitation au loisir que représente la hausse de leur revenu. [...]
[...] La protection sociale est-elle un obstacle à la compétitivité des nations et des entreprises ? A nous les emplois, à vous la protection sociale Par cette formule, Tony Blair entendait signifier le choix que son gouvernement avait opéré en faveur de la compétitivité de son économie nationale. La mondialisation, en exacerbent la concurrence internationale, semble ainsi contraindre les Etats à arbitrer entre protection sociale et compétitivité. Entendue au sens large, comme les mécanismes de redistribution des revenus qui permettent à des personnes de faire face à des risques ( maladie, chômage, accident) ou à certaines situations (famille, maternité, vieillesse), la protection sociale revêt des réalités différentes selon les pays : financement, risques couverts, institutions mais tous, du moins dans les pays développés, ont considéré à un moment donné de leur histoire que la fortune ou le capital ne pouvaient suffire à assurer aux individus leur sécurité. [...]
[...] Si le coût de la protection sociale pèse indéniablement sur la compétitivité à court terme des entreprises, il est nécessaire, d'une part, de repenser son financement et, d'autre part, d'envisager la protection sociale aussi comme un atout de la compétitivité à long terme des nations et des entreprises. concilier protection sociale et compétitivité financer autrement la protection sociale Cette question se pose tout particulièrement dans les pays où le financement de la protection sociale repose sur le travail. L'écart entre le salaire net d'impôts et de cotisations sociales et le coût du travail est jugé excessif en France et en Allemagne. [...]
[...] Cette absence de négociations sociales en France commence à devenir un handicap pour les entreprises. Pour les PME depuis le retour de la croissance chaque chef d'entreprise doit discuter pour son propre compte (contrat de retraite, maladie, salaires, conditions de travail) dans un contexte où les salariés deviennent exigeants. Pour les grandes entreprises pas vraiment car elles sont suffisamment structurées pour négocier avec leur syndicat et même s'il le fallait offrir à leurs salariés leur propre régime de protection sociale comme c'est le cas aux USA. [...]
[...] Preuve que le taux de prélèvement obligatoire ne suffit pas à expliquer la compétitivité des nations et des entreprises. les effets pervers de la protection sociale sur la compétitivité Dans les pays où domine le système bismarckien (France, Allemagne), le financement est accusé de peser sur le coût du travail. Fondé au départ sur la solidarité professionnelle, le système bismarckien n'opère pas, contrairement au système beveridgien, de redistribution verticale des revenus. Les cotisations, à la charge des salariés et de leur employeur, sont uniformes ; elles sont donc dégressives en fonction des revenus. [...]
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