Le président Nicolas Sarkozy en juin 2009, soit moins d'un an après le plan de relance français, défendait devant les parlementaires la "règle d'or" budgétaire. Ce projet gouvernemental a pour but d'inscrire dans la Constitution des règles prévoyant un retour progressif à l'équilibre budgétaire. Un basculement rapide vers la rigueur qui ne concerne pas que la France mais aussi les autres pays européens et, en particuliers, ceux dont les finances publiques se sont fortement dégradées au sortir de la crise. Un revirement qui semble s'expliquer par la peur d'une crise des dettes publiques.
L'endettement public est un stock qui rassemble l'ensemble des engagements financiers d'un gouvernement envers ses créanciers. Si le déficit public est financé par emprunt alors ce flux (le déficit public) alimente le stock de la dette.
[...] Les statistiques d'eurostat mettent en évidence une croissance rapide et élevée des ratios d'endettement publique (dette/PIB) dans plusieurs pays de la zone euro. Ce ratio est passé à 85,1% en 2010 alors qu'il était de 79,3% en 2009 et de 69,9% en 2008. La dynamique de la dette est inquiétante. D'autant plus que les récents plans de relance ont fortement contribué à grossir le stock de la dette. Par conséquent, en 2009, on note que sur les seize pays que compte la zone euro, seuls six ont un ratio de dette publique inférieur à 60%. La rapidité avec laquelle se dégradent les finances publiques inquiète les économistes.
[...] Notons que dans le cadre européen, la perte d'autonomie monétaire empêche tout recours à la « taxe inflationniste » (baisse de la charge réelle de la dette). C'est donc l'écart entre le taux de croissance et le taux d'intérêt qui joue un rôle essentiel dans la dynamique de l'endettement public. Si le taux d'intérêt est supérieur au taux de croissance alors, toutes choses égales par ailleurs, la dette augmente de façon mécanique. Par conséquent, la dynamique de la dette publique dépend de ce qu'on appelle « l'écart critique ». (...)
[...] Mais les oppositions à ce projet montrent que la solidarité budgétaire est loin d'être acquise. Conclusion Dans l'ensemble de la zone euro, le taux de chômage est actuellement très élevé : 10,1% (eurostat). Mais l'idée qui domine les débats, au sortir de la crise, reste le supposé excès d'endettement. Or, si nous avons pu rassemblé des raisons de craindre la dynamique de l'endettement des pays de la zone euro. Rien, dans l'analyse économique, ne permet de déterminer avec précision un seuil d'endettement critique. [...]
[...] A-t-on raison d'avoir peur de l'état des finances publiques des Etats de la zone euro ? Autrement dit, quelles sont les fondements économiques qui permettent de justifier la crainte d'une faillite d'un (ou des) Etat(s) de la zone euro ? Pour répondre à cette question, nous verrons que si des signes poussent à considérer que l'endettement est excessif en zone euro (partie l'analyse économique ne permet pas de fixer un seuil maximum d'endettement (partie II). I. Si des signes poussent à considérer l'endettement comme excessif . A. [...]
[...] Autrement dit, l'Etat n'est pas limité en terme de gains futurs car il n'y a pas de limite à ce futur C'est en ce sens qu'on peut lire qu' en théorie, il est impossible de déterminer si la dette publique est trop élevée, ou si le retour à l'équilibre budgétaire doit être une priorité à court terme, même s'il est vrai qu'une telle croissance de la dette publique reflète des problèmes économiques majeurs (T. Brand). On comprend par là que l'objectif de déficit nul n'a pas de fondements économiques. Et pourtant, de nombreux politiciens continuent de dénoncer l'endettement des Etats et de préconiser la réduction drastique des dépenses, comme le ferait un ménage ou une entreprise. Or, cette préconisation omet que l'Etat n'est pas soumis à une contrainte temporelle. B. Les avantages de l'endettement public Comme le soulignait déjà H. Sterdyniak et J. [...]
[...] L'idée que la réponse la plus efficace à des chocs temporaires importants est le recours à l'endettement est aussi partagée par des économistes orthodoxes ; tel est le cas pour Robert Barro (1979). Il considère que le recours à la dette permet de lisser le taux de prélèvements obligatoires et diminuer ainsi les comportements d'épargne de précaution, qui minent la croissance. Or, actuellement, la plupart des gouvernements préfèrent suivre les recommandations du Fonds Monétaire International, c'est à dire la rigueur budgétaire. Un choix qui ne trouve pas de véritable assise théorique. Pire, les gouvernements, en cherchant à tout prix l'équilibre budgétaire, se privent d'une forte demande en obligations d'Etats. [...]
[...] Pour résumer, Agnès Bénassy-Quéré écrit à propos des failles dans la prévention de la crise des dettes en Europe: cet échec vient de l'indiscipline individuelle (irrespect du pacte de stabilité) et collectif (absence de sanction) Bien que des mesures ont été prise pour éviter que la Grèce ne fasse faillite, la crise (des dettes) perdure. Ces mesures de soutien ont été proposées en faisant appel au principe de circonstances exceptionnelles prévu dans l'article 122 du traité sur le fonctionnement de l'union européenne. Si ces aides sont les bienvenues, elles n'empêchent pas le constat d'un manque de solidarité au sein de l'union européenne. Tout d'abord, les aides accordées ne sont pas essentiellement européenne (intervention du FMI). [...]
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