La crise économique actuelle et ses répercussions à l'échelle mondiale nous fait prendre conscience que nous ne pourrons pas continuer à nous développer à travers le capitalisme tel qu'il est aujourd'hui. À savoir, un système économique excessif aussi bien dans la production que dans la consommation, une financiarisation de l'économie toujours plus complexe et dangereuse, une sollicitation accrue des ressources naturelles de la planète Terre.
C'est pourquoi, depuis les années 1970, nous observons une émergence de concepts alternatifs à l'économie de marché. Néanmoins, le concept de décroissance reste le plus dominant en tant qu'alternatif, puisque de plus en plus d'adeptes le rejoignent, même si celui-ci manque encore de cohérence.
Dès lors, nous pouvons nous demander si la décroissance peut être une alternative économique crédible.
[...] Jean-Marie explique que cela ne doit pas passer par une décroissance aveugle, mais plutôt pas une décélération ciblée permettant la transformation des systèmes productifs et ainsi de ralentir la croissance en commençant par ralentir celle des activités nuisibles. Cela aura pour effet de réorienter l'économie vers plus de qualités pour les produits, vers plus de services collectifs, une baisse du temps de travail grâce aux gains de productivité et des revenus primaires plus égaux. D'ailleurs, l'auteur finit par faire une hypothèse en disant que la baisse du temps de travail peut contribuer à débarrasser notre imaginaire du fantasme d'avoir toujours davantage pour mieux être, et que l'extension des services collectifs, de la protection sociale et de la culture soustraits à l'appétit du capital est source d'une richesse incommensurable avec celle que privilégie le marché Autrement dit, derrière la question du développement sont en jeu les finalités du travail et donc le chemin vers une société économe et solidaire Cette alternative préconise donc de procéder cas par cas, c'est-à-dire de laisser les pays émergents à croître et à l'inverse les pays riches à décroitre en commençant dans un premier temps à arrêter les productions nuisibles pour l'environnement : on pourrait parler ici de décroissance raisonnée. [...]
[...] Cela ne signifie pas, pour autant, revenir à un mode vie primaire. Ces changements ne pourront pas se faire si les mentalités n'évoluent pas. Il est primordial que la société actuelle prenne conscience de l'urgence de changer de système. Il est probable que, dans l'avenir, la société se divise, entre les personnes voulant modifier leur façon de vivre en changeant de système et celles prônant une croissance infinie. Explicitement, le système capitaliste actuel devra disparaître, en même temps que, l'emprise que possèdent certains grands groupes industriels sur l'économie mondiale. [...]
[...] Mais la grosse critique que font les décroissants comme Serge Latouche est que le développement durable ne va pas à l'encontre de notre société de consommation. En effet, le développement durable vise une consommation intelligente qui permet grâce aux nouvelles technologies de diminuer notre empreinte sur la planète. Mais le fait de toujours plus consommer n'est pas remis en question ou du moins pas autant que par les décroissants. C'est de là que vient la principale rupture entre ces deux concepts que sont la décroissance et le développement durable. [...]
[...] Le deuxième étant l'amalgame entre le développement humain et le développement capitaliste. Pour Serge Latouche, le problème ne vient pas du capitalisme, mais vient de l'homme. C'est-à-dire qu'en fait c'est l'homme qui est maître de sa consommation et donc si surconsommation il y'a, ce n'est pas de la faute du capitalisme mais de l'homme en lui-même. Limites Sociales La décroissance se heurte à un problème de taille : doit-on ordonner aux pays émergents de décroître au même titre que les pays développés ? [...]
[...] un concept utopique ? Maintenant que nous cernons un peu mieux le concept de décroissance, à travers ces objectifs et moyens, nous allons nous nous intéresser à ses limites et aux alternatives possibles. Les limites du concept Limites du Postulat La dénomination de décroissance est une limite à ce concept : le terme de décroissance renvoie à un synonyme de baisse de la production et de la consommation et de ce fait n'est qu'une contrainte technique de transition d'un modèle à un autre, mais ne pourrait en aucun cas s'appliquer dans le sens qu'elle a aujourd'hui, c'est-à-dire de constituer un système économique viable et fiable. [...]
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