L'objet de ce cours est de confronter la pensée économique à l'épreuve des faits. Nous nous intéresserons ainsi aux crises généralisées et structurelles qui s'inscrivent dans la durée.
Il ne s'agit pas d'un cours d'histoire des faits économiques mais d'une analyse de six grandes traditions théoriques et de ce qu'elles peuvent apporter à notre compréhension des crises.
Une crise se définit comme un retournement brutal de l'activité économique, un passage de la croissance à la récession, voir la dépression, qui se caractérise par la multiplication des faillites d'entreprise et une augmentation massive du chômage.
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L'équilibre général walrasien
Dans l'équilibre général de Walras (équilibre entre deux échangeurs) les hypothèses de bases sont :
- Tous les agents sont preneurs de prix
- Tous les agents ont une information parfaite, sur le présent et l'avenir (état des technologies, prix de l'ensemble des biens, comportements des autres agents...)
- Les échanges se font toujours à l'équilibre (donc au maximum de l'utilité)
- Les prix sont fixés par le « commissaire-priseur », agent bénévole planificateur (processus de tâtonnement walrassien), un agent individuel sur un marché n'a pas de prise sur le prix qui résulte de la libre confrontation de l'offre et de la demande.
Il n'y a donc aucun problème de coordination entre les agents (offre/demande) bien qu'étant désorganisés.
Par ailleurs, le modèle raisonne en équilibre statique, c'est-à-dire avec les données initiales du problème. Une modification de ces données entraînera un changement total de système, sans lien dynamique entre les deux.
On comprend donc que la notion de crise n'a pas de sens dans ce cadre puisque nous disposons de systèmes indépendants les uns des autres à l'équilibre.
La loi des débouchés de Say
Pour Say, toute offre crée sa propre demande au sens où la recette du producteur sera intégralement dépensée, réinjectée dans le système économique, en demande. On peut ainsi comparer le système avec une économie de troc. On comprend que l'hypothèse sous-jacente à ce principe est que la monnaie est neutre, un simple intermédiaire que l'on ne désire pas pour elle-même. Autrement dit, elle n'a pas de valeur. Il y a donc une épargne mais pas une épargne théorisée. L'épargne sert ici à faire face à l'incertitude de l'avenir mais sera dépensée (...)
[...] D'un ton calme, précis, sans digression, il déroule son discours et les 509 pages de son livre, Le Prix de l'inégalité (éd. LLL, paru le 5 septembre 2012), dont il vient faire la promo à Paris pendant trois jours. Inutile d'essayer de l'interrompre tant qu'il n'a pas terminé une réplique. C'est calibré : ni trop long, ni trop court. Sur le ton d'un médecin bienveillant, il égraine son discours d'« Indigné : l'Occident passe de l'industrie aux services et doit revoir la structure de son économie pour accompagner cette révolution. L'Etat doit réorienter, mais également renforcer ses interventions. [...]
[...] Les différents types de débiteurs sur les marchés financiers. De type hedge fund : les emprunteurs les moins risqués qui sont en situation risqué De type spéculatif : plus risqués car ne peuvent rembourser que les intérêts avec leurs revenus. Ils sont donc obligés de renouveler leur prêt (banque, Etat). De type Ponzi : Ponzi est le premier Madoff de l'histoire. On utilise ce terme pour désigner le montage pyramidal. Le financier promet des rendements volumineux. Il utilise le capital d'un nouvel investisseur pour rembourser son premier investisseur. [...]
[...] Le théorème de Sonnenschein (Mantel-Debreu), démontre en 1975 que d'un point de vue mathématique, il n'y a aucune raison que l'équilibre économique puisse exister. Autrement dit, les fonctions d'utilité et les fonctions de productions agrégées ne peuvent permettent la convergence de l'offre et de la demande. Elles n'ont aucune raison d'être économiquement parlant, aucune réalité. Se placer dans le cadre d'un modèle d'équilibre général n'a donc aucun sens. Ainsi, les deux chercheurs remettent en question 70 ans de théorie économique. [...]
[...] Cela ne va pas suffire à compenser les dégâts de l'austérité. N'y a-t-il pas un autre moyen pour relancer l'économie ? Si oui, pourquoi les chefs d'Etats européens s'entêtent-ils dans cette direction ? La grosse erreur que font les Européens, et l'Allemagne en premier lieu, c'est d'établir un diagnostic erroné du problème. Ils pensent que la crise vient d'une attitude trop dépensière. Mais l'Espagne et l'Irlande avaient un excédent avant la crise. Ce ne sont pas leurs dépenses qui les ont coulées. [...]
[...] Olivier Blanchard et Daniel Leigh Table des matières Histoire de l'analyse et de la pensée économique contemporaine 1 Crise et capitalisme : ce que nous disent les théories 1 Modalités d'examen 1 Bibliographie 1 Plan 1 Introduction 2 Chapitre 1 - Les théories exogènes des crises : les approches mainstream c'est-à-dire dominantes 2 De l'équilibre général walrassien et la loi de Say au théorème de Sonnenschein : impossibilité des crises ou impossibilité de l'équilibre ? [...]
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