"Laissons-les faire la guerre jusqu'à ce qu'ils s'en lassent, s'y épuisent, en meurent ou subissent la colère de leur peuple". La pensée que développe le journaliste tunisien Bechir Ben Yahmed est symptomatique d'une frange de la communauté internationale prêchant le désintérêt à l'égard des guerres civiles touchant les pays du tiers-monde, au titre qu'elles seraient éloignées des intérêts nationaux.
Aussi, cette attitude semble à bien des égards, erronée, en sorte que Paul Collier le souligne, "les maux de la guerre civile ne connaissent pas les frontières" (...)
[...] Plus globalement, les guerres civiles favorisent le développement satellitaire d'activités illégales génératrices de crimes. Ce point est évoqué par Philippe Hugon dans son article Le Rôle des ressources naturelles dans les conflits armés, pointant du doigt un commerce triangulaire criminel fondé sur une triple relation, les matières premières transitant de l'Afrique vers l'Europe, les armes et les mercenaires de l'Asie et de l'Europe de l'est vers l'Afrique, et des relations financières entre les pays de l'ouest, l'Asie et les pays d'Europe de l'est. [...]
[...] Ainsi les voisins subissent les retombées de la guerre. La contagion s'observe très souvent dans des régions où la guerre civile se concentre, comme ce fut le cas en Amérique latine dans les années 1980, ou en Afrique des grands lacs, en Asie centrale et dans les Balkans dans les années 1990. Outre le partage d'une histoire et de problématiques communes à plusieurs pays[11], ceci s'explique par le fait que le conflit dans un état apporte dans la région le capital physique et humain nécessaire à faire la guerre dans la région et qu'il arrive que les pays voisins soutiennent les rebelles du pays en guerre, s'impliquant de fait directement dans les affrontements, ce qui a été le cas entre le Libéria et la Sierra Leone[12]. [...]
[...] Since most countries are bordered by several others, the overall cost to neighbors can easily exceed the cost to the country itself. And the costs are not limited to the immediate geographic region. Consequently, wars in the bottom billion are our problem as well” Les guerres civiles ont naturellement de graves conséquences dans les pays au sein desquels elles sévissent, mais il convient de ne pas pour autant négliger leurs impacts régionaux sur les plans économique et social, dont le coût peut excéder celui supporté par le pays directement atteint, et les conséquences mondiales, qui, bien qu'étant plus délicates à quantifier, sont dramatiques. [...]
[...] Cela implique donc l'entretien d'établissements spécialisés, et coûteux, en sorte que les dépenses de santé des gouvernements liées aux guerres civiles sont signifiantes. Le développement de la production et de la consommation de drogue nécessite la mise en place d'un trafic illégal de stupéfiants s'appuyant largement sur les pays en proie à la guerre civile, comme l'illustre la route des Balkans par laquelle 70 à de l'héroïne européenne cheminerait selon un rapport de l'ONU. Or le développement de ce trafic donne lieu à de nombreux comportements criminels comme l'a montré Goldstein dans une étude en 1985. [...]
[...] Si cette étude est encore aujourd'hui discutée, elle mesure pourtant justement l'impact considérable des flux de réfugiés se déplaçant à pieds liés aux conflits, d'autant plus important pour les pays voisins qui les accueillent que ces réfugiés résident longtemps après la fin du conflit dans les pays qui leur ont accordé asile. Il s'agit donc d'une population facteur d'instabilités, à gérer. Il s'avère également que les flux de réfugiés sont vecteurs de maladies infectieuses très graves pour les terres d'accueil. Ce phénomène a notamment fait l'objet d'une étude approfondie par Montalvo et Reynal- Querol en 2002. [...]
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