[...] Historiquement, on voyait les limites à la croissance surtout dans l'épuisement des matières premières. Aujourd'hui on craint plutôt la dégradation de l'environnement naturel global, en particulier les changements climatiques et la réduction de la biodiversité. En effet, on trouve assez facilement des substituts aux minerais et même aux énergies fossiles. En revanche, il est beaucoup plus difficile de remplacer les actifs naturels qui servent de support à la vie: les eaux, les sols et l'atmosphère.
Est-il nécessaire que la croissance économique implique une charge plus forte sur l'environnement? On pourrait le croire en examinant la croissance continue des émissions de CO2 et en comparant les émissions de CO2 par tête dans les pays pauvres et les pays riches. En effet, les émissions mondiales de CO2 sont passées de 5.7 milliards de tonnes en 1950 à 29.2 milliards en 2006, dont la moitié provient d'Amérique du Nord, d'Europe, de Russie et d'Australie.
[...] On l'a vu, les impacts de l'humanité sur le capital naturel peuvent baisser ou au moins cesser de croître malgré la croissance démographique et économique, à condition que l'intensité environnementale de la production, soit le rapport entre les impacts environnementaux et la production, diminue suffisamment. Elle diminue quand l'efficacité de l'utilisation des matières augmente ou la pollution par unité de production diminue. L'intensité environnementale n'est pas fixe mais évolue avec le niveau de développement d'un pays.
En effet :
- L'intensité environnementale dépend de la structure économique. Avec le développement économique, la part des secteurs à plus forte intensité environnementale commence par augmenter, puis diminue. L'agriculture est d'abord remplacée par l'industrie particulièrement polluante, mais plus tard les services et l'industrie moins polluante (électronique) s'imposent.
- Avec l'augmentation des revenus, les citoyens deviennent plus exigeants en matière de qualité de l'environnement et sont prêts à accepter des sacrifices de consommation (les économistes disent que la protection de l'environnement est un bien de luxe). Ils demandent des mesures de dépollution et ils peuvent les payer. Les pays développés peuvent forcer leurs pollueurs à internaliser les coûts de leur pollution.
[...] Conséquences de la CKE pour le développement
Beaucoup de pays pauvres se trouvent au début de la phase ascendante, pour une forme en cloche ou monotone croissante. Faut-il les priver de croissance économique ou les encourager sur cette voie en espérant qu'ils atteindront rapidement un point de retournement? La question se pose pour chaque pays individuellement, mais aussi pour la planète dans son ensemble. La réponse dépend fortement du temps nécessaire pour atteindre le point de retournement et ce que la transition implique pour l'accumulation de stocks de polluants et l'épuisement des ressources.
Certains répondent clairement qu'on ne peut pas stopper la croissance économique des pays les plus pauvres, car cela ne serait même pas favorable pour l'environnement. (...)
[...] Ce modèle observe simplement une tendance au déséquilibre. Il ne cherche pas à déterminer quel niveau de croissance économique permet de créer un "développement humain" qui améliore la qualité de la vie et le bien-être des individus Aujourd'hui, le Club de Rome est domicilié à Winterthur, voir http://www.clubofrome.org/eng/home/ En supposant qu'il correspond directement à la production. En réalité, la population mondiale n'a crû "que" de 60% entre 1975 et Croissance économique et charge sur l'environnement Historiquement, on voyait les limites à la croissance surtout dans l'épuisement des matières premières. [...]
[...] De plus, d'autres facteurs que le niveau de développement ont une incidence sur les émissions dans chaque pays. Enfin, il est délicat de transposer les leçons du passé: les pays pauvres d'aujourd'hui ont accès à des technologies qui n'existaient pas quand les pays actuellement riches étaient pauvres. Ainsi, les travaux empiriques montrent tout au plus que le concept de CKE ne peut pas être appliqué de façon générale à toutes les formes de dégradation environnementale et de pollution. Il n'est même pas évident dans les travaux empiriques que les habitants aux revenus plus élevés sont plus exigeants en matière de qualité environnementale. [...]
[...] Les populations piégées dans la pauvreté croissent très vite, ce qui accroît la charge sur l'environnement. Certains auteurs, comme Baldwin (1995), plaident pour la croissance économique en faveur de l'environnement, car elle seule peut freiner la croissance démographique. Il reconnaît cependant que l'on devrait agir plus directement, en freinant la croissance démographique et en réduisant les émissions par unité de production. D'autres auteurs demandent d'accompagner l'effort démographique du Sud d'un effort écologique au Nord Croissance et épuisement des ressources Conférence du CF Moritz Leuenberger sur la politique énergétique à Berne, le Le but de la politique de l'énergie est le développement durable; concrètement: Préserver la compétitivité internationale de la production industrielle suisse (donc une taxe sur l'énergie ne doit pas représenter une charge supplémentaire, donc elle doit être restituée) Garantir le même service public dans l'ensemble du pays Une utilisation d'énergie, surtout d'énergie non renouvelable, supportable pour l'environnement Sur ce dernier point, le CF considère que l'on ne peut pas faire confiance au marché, pour deux raisons: Il ne tient pas compte des coûts externes Il est trop orienté vers le court terme Ce dernier point fait référence à l'épuisement des ressources Taxonomie des ressources naturelles Les ressources naturelles regroupent tout ce qu'une société trouve dans la nature et exploite. [...]
[...] La section 6.3 montre les possibilités Il s'agit des émissions provenant des énergies fossiles. Source: U.S. Energy Information Agency. Ressource épuisable I est égal à l'utilisation ou à l'extraction d'une ressource limitée comme les combustibles fossiles. Dans ce cas, la réduction de l'intensité environnementale peut seulement ralentir l'épuisement de la ressource. La section 6.5 montre comment ceci peut être compatible avec le développement durable. Pollution qui s'accumule I est égal à des émissions qui ne sont pas forcément nuisibles en soi, mais dont l'accumulation constitue une menace, comme le CO2. [...]
[...] Le maître mot est découplage: briser cette relation entre croissance économique et impacts environnementaux. Ecrivons la relation entre la production (PIB) et un impact environnemental I qui pourrait être limitatif de la croissance: I PIB Le rapport I/PIB mesure l'intensité environnementale de la production en unités physiques par unité monétaire de production. Différents cas d'impact environnemental doivent être envisagés: Emission nuisible I est égal à des émissions qui sont nuisibles en soi, comme le bruit, par opposition à des émissions nuisibles dans l'accumulation. [...]
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