La croissance économique est au centre du développement durable. Elle est solution quand on compte sur elle pour résorber la pauvreté et le chômage. Elle est problème quand elle conduit à l'augmentation des nuisances et pollutions et l'épuisement des ressources. Nous verrons d'abord comment on mesure la croissance, puis comment les pays croissent. Nous traiterons ensuite la croissance sous l'angle normatif : est-elle nécessaire ? souhaitable ? Au préalable, il faudra brièvement quitter le terrain des grands agrégats pour se pencher sur la répartition du revenu et la pauvreté. Enfin nous vérifierons si la croissance est possible, si elle est compatible avec des contraintes telles que les stocks finis de ressources non renouvelables.
Croissance = augmentation du PIB par habitant.
Développement = amélioration d'une batterie d'indicateurs liés à la qualité de la vie : espérance de vie, autonomie, liberté, niveau d'éducation, consommation, loisirs, etc. La diminution de l'inégalité des revenus et des richesses est également une marque de développement.
Dans un rapport présenté au sommet de Prague de septembre 2000, la Banque Mondiale rappelle que le but de la politique du développement ne saurait être le taux de croissance du PIB mais la qualité de la croissance, mesurée par une batterie d'indicateurs. Elle souligne le rôle des réformes politiques pour y parvenir, notamment l'état de droit. Il faut cesser d'accentuer l'accumulation de capital physique: les encouragements publics ont conduit à une suraccumulation dans de nombreux pays, surtout dans l'agriculture, l'énergie, les transports et l'eau.
[...] Une première manière de corriger la comptabilité nationale pour tenir compte des effets environnementaux consiste à ajouter des comptes satellites: un compte qui mesure l'évolution des ressources naturelles dans le pays, un compte qui mesure la production des déchets, un compte qui mesure les émissions polluantes. Les comptes satellites peuvent être formulés dans leurs propres unités, pas nécessairement monétaires. Ainsi par exemple, un pays qui exporte du bois en coupant ses forêts fait apparaître les ventes de bois dans le PIB mais aussi la réduction des forêts dans le compte des ressources naturelles.
Plusieurs pays européens ont tenté d'établir des comptes de ressources naturelles en valeurs physiques. L'Allemagne par exemple mesure l'utilisation d'énergie. La France tient les "comptes du patrimoine naturel", en commençant en 1986 avec la faune, la flore, l'eau et les ressources forestières.
[...] On "démontre" souvent le rôle central des institutions en comparant l'évolution économique de pays "jumeaux" comme l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest entre 1945 et 1990 ou les deux Corées.
Henry et Miller, 2009, ont trouvé une façon astucieuse pour montrer que de bonnes institutions politico-légales, bien que nécessaires, ne suffisent pas à assurer la croissance économique. Ils ont comparé la Jamaïque et la Barbade, deux pays à la géographique similaire et qui ont obtenu leur indépendance pratiquement en même temps (1962 et 1966 respectivement) avec les mêmes institutions anglaises mais dont l'évolution économique a été très différente puisque le revenu par tête a été multiplié par 1.4 entre 1960 et 2002 en Jamaïque et par 2.5 en Barbade (...)
[...] Ils sont notamment défavorisés par la géographie. Gallup et Sachs (1998) montrent qu'on peut expliquer les niveaux différents de richesse des pays par certaines caractéristiques géographiques : la proximité à la mer (nécessaire pour le développement industriel car elle facilite les transports et l'accès à l'innovation et aux technologies), le climat (un climat tempéré signifie une agriculture plus productive et moins de maladies comme la malaria), et la proximité des principaux marchés mondiaux. Les pays à faible densité de population ont besoin de particulièrement beaucoup d'infrastructures pour permettre la mobilité et les échanges et atteindre une taille de marchés suffisante. [...]
[...] La courbe A représente le PIB conventionnel. Une partie des activités économiques sert à compenser les effets négatifs de la production ou de la consommation (pollution), sans améliorer la qualité de vie par rapport à une production "propre". On devrait donc les soustraire de la production. On obtient ainsi un premier indicateur corrigé de la production: courbe B dans le graphique. Si l'on soustrait encore du PIB les nuisances et dommages à 6 Le taux de change de la PPA est le rapport des prix d'un panier représentatif de biens et de services dans deux pays. [...]
[...] L'IDH de ces pays représente moins du tiers de celui des pays industrialisés. La moyenne mondiale est à Dans le classement de 2009, la Suisse pointait encore au 9 rang, en étant déjà handicapée par e un taux de scolarisation supérieure relativement faible, surtout pour les filles (47 rang mondial). Recul de l'espérance de vie, voire même de la population dans certains pays africains Dans les pays du Sud de l'Afrique, l'espérance de vie à la naissance a fortement reculé entre 1990 et 2000. [...]
[...] Elle a été introduite par les Nations Unies et elle est mondialement utilisée depuis 1956. Sous la forme d'un immense tableau, elle enregistre l'ensemble des flux monétaires de l'activité économique en termes quantitatifs. Elle constitue donc une base de données détaillant les différentes activités économiques selon différentes approches (production ou consommation, investissement ou épargne, etc.). Ces données, une fois agrégées, servent de 1 base de calcul à la production nationale et autres indicateurs de l'activité économique On peut trouver les comptes nationaux des pays industrialisés avec des explications très compréhensibles de la signification des principaux concepts et de l'interprétation qu'on peut en faire dans le WebBook de l'OCDE Panorama des comptes nationaux. [...]
[...] Il est possible que les améliorations lentes mais progressives de la santé et de la productivité du travail aient conduit à une prise de conscience dans la population et auprès des autorités qu'il valait dorénavant la peine d'investir dans la formation (le capital humain), la longévité et la technologie justifiant un tel sacrifice initial. A partir de ce moment-là, l'évolution a pu être très rapide, puisqu'une meilleure formation permettait de faire croître encore plus l'espérance de vie et les revenus et d'accélérer les progrès techniques. (Cervellati et Sunde, 2005) e e e Beaucoup de pays ont réussi à sortir du piège du sous-développement suite à une conjonction de changements favorables, débutant en général par une augmentation de la productivité agricole. Mais certains n'y arrivent pas. [...]
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