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La désindustrialisation française apparaît à priori comme un mystère. Au cours des 10 dernières années, le pays connaît même un vrai décrochage industriel constaté à partir d'un matériau d'enquêtes et de statistiques. Rien ne semblait laisser prévoir une évolution aussi violente alors qu'après la Seconde Guerre mondiale, pendant le miracle à la française des Trente Glorieuses (la phase de take-off selon Rostow), le pays s'était engagé dans une réindustrialisation particulièrement réussie avec le développement d'outils originaux : la France a inventé la planification indicative, le grand programme, a mené le « colbertisme high-tech » selon l'expression d'Elie Cohen dans la constitution de champions nationaux.
[...] Le patriotisme économique renvoie à une défense absolue de la nationalité des entreprises. Croire que parce qu'une entreprise est détenue par des capitaux français, cette entreprise-là va nécessairement développer des pratiques vertueuses sur le territoire national. Que veut dire la nationalité du capital ? Cahiers français (numéro de janvier-février 2022) La liste des principaux secteurs d'avantage comparatif français fait apparaître un triptyque bien connu : aéronautique (Airbus, Dassault, Safran), luxe (LVMH, L'Oréal, Chanel) et agroalimentaire. La pharmacie est aussi un avantage comparatif avec des grands groupes comme Sanofi. [...]
[...] Ce qui fait la puissance de la Chine, ce n'est pas sa compétitivité-coût, comme trop de gens le pensent, c'est sa compétitivité en matière d'ingénierie industrielle. C'est la preuve que la capacité industrielle d'un pays est primordiale. Ainsi, le rôle de l'industrie est fondamentalement important dans les échanges. 3/4 des produits échangés dans le monde sont issus de l'industrie. Un pays qui a une base industrielle très étroite ou dont la base industrielle rétrécit fortement, c'est un pays qui ne peut pas avoir durablement un équilibre de la balance courante, et donc un pays qui s'endette. [...]
[...] La France est aujourd'hui la 6ème puissance économique mais n'est plus que la 10ème puissance industrielle, elle a perdu 5 places en 30 ans. Les contrarguments qui réfutent le déclin Le mirage des chiffres Certains ne font pas confiance aux chiffres qui, selon eux, sont un artefact statistique qui ne rend pas compte de la réalité. L'activité industrielle était portée par des gains de productivité importants. Un petit essoufflement entraîne une chute de la part relative du secteur dans l'économique. [...]
[...] Un pays industriel et exportateur le sera encore plus. Puisque la grande zone industrielle de l'Europe, c'est l'Allemagne et le Nord, il y a aura un phénomène de polarisation industrielle et les pays du sud de l'Europe vont devenir de moins en moins industriels. La divergence des économies est au cœur de l'intégration européenne. C'est une des contradictions du projet européen L'exemple de l'industrie agroalimentaire Pourquoi nous sommes-nous ridiculisés, dépassés par l'Allemagne et la Hollande ? La révolte des bonnets rouges bretons réclamant le droit de pouvoir circuler en Bretagne sans écotaxe, décrivait une économie de base agricole incroyablement sensible aux coûts des transports. [...]
[...] En 2014, les Anglais en ont produit sur leur sol et exporté plus que les Français . Dans les années 1990, les Anglais avaient de grosses difficultés dans ce secteur. Ils ont fait un choix : peu importe la nationalité du capitaliste qui rachètera nos industries automobiles, l'essentiel est de produire sur le sol britannique des voitures de qualité avec un haut niveau de valeur ajoutée, que l'on peut exporter . C'est parce que Land Rover, Jaguar etc. sont passés sous contrôle étranger que les Français ont pensé que l'industrie automobile anglaise avait disparu. [...]
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