Pour tenter de répondre à ces questions, nous cernerons d'abord les catégories socioprofessionnelles comme groupe social, pour nous intéresser ensuite aux conventions entre les différents acteurs, et enfin montrer la dialectique qui est instituée dans le processus de construction.
[...] Les catégories socioprofessionnelles ont-elles une réalité objective ou sont-elles plutôt le fruit d'une volonté de représentation des groupes sociaux ? Dans cette problématique, nous sommes confrontés à une opposition entre une existence objective d'un côté et de l'autre côté à une représentation de la réalité construite par des acteurs sociaux. Pour tenter de répondre à ces questions, nous cernerons d'abord les catégories socioprofessionnelles comme groupe social, pour nous intéresser ensuite aux conventions entre les différents acteurs, et enfin montrer la dialectique qui est instituée dans le processus de construction. [...]
[...] Les catégories socioprofessionnelles, groupes ou conventions Faire société ainsi soulève Robert Castel dans son ouvrage : Les métamorphoses de la question sociale (1995) le problème de la cohésion sociale au XIXe siècle où l'industrialisation naissante bouleversa les modes de vie des Français. La société féodale apparaissait comme une société sans social et les problèmes de vagabondage et de pauvreté ont amené une nécessité d'assistance. Ceux qui participent à une corporation sont soumis à une réglementation, le marché du travail est fermé, ce sont des métiers jurés soumis au pouvoir royal, les métiers réglés sont assujettis aux décisions municipales. [...]
[...] Cet exemple nous montre que les ouvriers apparaissent plutôt comme un groupe qu'une convention. De même, si on s'intéresse aux couches moyennes, on remarque que les employés forment aussi un groupe social. En effet, un syndicat comme la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) s'est construit à partir des classes moyennes. Le SECI (Syndicat des employés du commerce et de l'industrie), a alimenté la CFTC en cadres issus des couches moyennes salariées. Ce syndicat se démarquait de la CGT par le refus de prendre part à la lutte des classes et était réservé face au taylorisme imposé par le patronat dans l'industrie. [...]
[...] Le groupe ouvrier comme le remarque A. Touraine dans La conscience ouvrière (1966) a su concilier une conscience de groupe et la conscience d'un ensemble historique C'est pourquoi il n'apparaît simplement comme une convention mais comme un être social La notion de classe sociale pour les ouvriers conviendrait mieux que celle de groupe dans la mesure où une classe sociale est à la fois un rassemblement homogène d'individus ayant conscience d'intérêts communs et volonté d'agir. L'objectivité de la notion de groupe ne met pas en valeur la présence des relations sociales. [...]
[...] La FNAC (Fédération nationale d'achat des cadres), témoigne de la nécessité d'accompagner la catégorie pour qu'elle existe, d'attributs spécifiques mais aussi l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) dans le domaine de la recherche d'emploi. Certaines catégories socioprofessionnelles comme les ouvriers, apparaissent plutôt comme un groupe ; d'autres catégories comme les cadres, se révèlent être le résultat de conventions. Durkheim et Mauss dans un texte : de quelques formes primitives de classification paru dans l'Année sociologique, en 1903, s'interrogent sur l'acte de classer. [...]
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