Les néolibéraux (Makinon et Show) ont tenté tout au long de leurs travaux initiés depuis (1973) de convaincre les spécialistes que pour développer le système financier, il faut le libéraliser.
Cette constatation suppose au préalable l'existence réelle d'un système financier qui doit remplir des missions et des fonctions précises.
En effet, un système financier est l'ensemble des institutions et marchés et les mécanismes par lesquelles les agents à besoin de financement sont mis en relation avec les agents à capacité de financement.
Le système financier comprend les marchés de titres et d'instruments financiers et leurs intervenants ainsi que les banques et les mécanismes du crédit et des moyens de paiement. Il est le lieu, de plus en plus dématérialisé, d'émission et de circulation des actifs monétaires et financiers.
Un système financier est définitivement un ensemble très complexe d'institutions, de procédures formalisées, d'usages et de règles qui déterminent la manière dont les ressources d'épargne sont collectées auprès des ménages, de l'Etat et des entreprises pour être investies dans la création de richesses.
[...] Les études théoriques présentées font d'ailleurs défaut. On est ainsi capable d'établir un lien statistique entre niveau de développement financier d'un pays (étendue du marché financier) et taux de croissance économique, toutes choses égales par ailleurs, mais pas entre niveau de libéralisation financière et taux de croissance économique, ou entre existence d'un processus de libéralisation financière et taux de croissance économique. Il est tout d'abord notable que c'est entre autres pour éviter une crise (déficits budgétaires, déficits de la balance des paiements), et donc jouer sur le taux de croissance, que les grands pays industrialisés ont accéléré le processus de mutation financière compris la déréglementation) dans les années 1980, avec pour objectif d'attirer plus facilement et plus élastiquement les capitaux sur leur territoire. [...]
[...] La critique de Stiglitz : Stiglitz affirme que la fonction du marché de capitaux, favorisée principalement par la libéralisation financière, est tellement faussée par l'asymétrie d'information, ce qui met en cause son efficacité. Ainsi, par exemple, le responsable des crédits bancaires a beaucoup moins d'information que le demandeur de crédit qui est plus tenté à prendre des risques. Cette asymétrie d'information peut entraîner en particulier les phénomènes d'anti-sélection, de l'aléa moral ainsi que le phénomène de comportements agrégés ; c'est pour cela que Stiglitz critique fortement la libéralisation financière et défend la répression financière. [...]
[...] Cette séquence exige que l'ouverture externe du compte capital ne précède la libéralisation du secteur financier domestique. De même, la régulation et la supervision bancaire doivent être impérativement renforcées avant de libéraliser aucun secteur financier afin de garantir la solidité du système bancaire par la voie d'une restructuration ou une liquidation des institutions en détresse ou insolvables, détenant un volume substantiel de crédits non performants, sinon elles paieront des taux d'intérêt de marché plus élevés sur les dépôts et supporteront les pertes des mauvais emprunts. [...]
[...] - L'adoption d'une séquentialisation adéquate. La stabilité macro économique : Pour que la libéralisation financière puisse atteindre les objectifs assignés ; Makinon et ses disciples recommandent la réunion des conditions suivantes : L'adoption d'un contrôle très stricte des finances publiques : En effet, dans le cadre d'une économie réprimée l'état finance son déficit en obligeant les banques à acheter les titres à taux d'intérêt faible ce qui permet d'adopter une politique de déficit budgétaire élevé. Toutefois cette politique est à l'origine de création de monnaie important et donc un taux d'inflation élevé. [...]
[...] Dans un modèle récent, Bencivenga et Smith (1991)[4] ; montrent que, compte tenu de l'absence de marchés financiers directs qui oblige le gouvernement à monétiser son déficit budgétaire, il peut y avoir un degré optimal de répression financière. Les deux auteurs en concluent que les économies connaissant un déficit budgétaire public important n'ont pas intérêt à mettre en place un processus de libéralisation financière. - En dernier lieu, l'approche de Makinon /Shaw néglige un des aspects structurels les plus caractéristiques des économies en voie de développement: l'existence d'un secteur financier informel. [...]
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