Akerlof

Résumé du document

Akerlof

Extraits

[...] Par rapport au raisonnement très simple mené ci-dessus, certaines des hypothèses sont plus générales : par exemple, la qualité des voitures est une variable continue au lieu d'être réduite aux deux valeurs bonne et mauvaise ou encore la demande, qui résulte du programme de maximisation, peut porter sur ou plusieurs voitures alors que, précédemment, chaque consommateur achetait 1 ou 0 voitures. Le mécanisme de base demeure évidemment inchangé. Trois types de marchés illustrent particulièrement bien les dysfonctionnements liés à l'asymétrie d'information : le marché de l'assurance, le marché du travail, les marchés de crédit dans les économies en développement. Akerlof analyse aussi les comportements de fraude, de corruption, et de malhonnêteté. (Nous évoqueront ici les deux premiers exemples). [...]

[...] Le marché du travail. Akerlof souligne que si l'origine ethnique d'un employé potentiel est prise comme un indicateur du niveau d'éducation, par exemple, sans que l'employeur soit capable d'observer précisément le niveau de chaque individu, alors un groupe, au sein duquel la probabilité de trouver des individus sous-éduqués est élevée, risque de se voir totalement exclu du marché du travail, par le même phénomène d'asymétrie d'information III. De l'analyse des asymétrie d'information à la théorie du signal : Dès la parution de l'article, les perspectives ouvertes par la prise en compte des asymétries d'information sont exploitées dans de nombreuses directions. [...]

[...] Toute la difficulté est que, pour qu'un tel signal soit perçu comme révélant effectivement la qualité inobservable d'un employé de bonne qualité, c'est à dire pour être crédible, ce signal doit ne pas pouvoir être envoyé aussi par un candidat de mauvaise qualité : en d'autre termes, il ne doit pas être profitable au candidat de mauvaise qualité d'imiter l'action choisie comme signal pour le bon candidat. Ce signal est par exemple le diplôme, qui va jouer comme mécanisme d'anti-sélection. Le salaire, en revanche, n'est pas un bon indicateur du côté des employés, mais peut l'être du coté des employeurs : en proposant un salaire supérieur à la valeur du marché, les employeurs indiquent qu'ils ne veulent que des salariés très performants, ce qui peut décourager ceux qui ne le sont pas. [...]

[...] U = U + Aucun acheteur n'est donc prêt à payer plus que cette valeur moyenne en situation d'information asymétrique. Supposons maintenant que les vendeur de bonnes voitures ne soient pas prêts à vendre à ce prix, c'est à dire que V(u. Ceci a d'autant plus de chance de se produire que la proportion f de bonnes voitures est faible. Les vendeurs de voitures de bonne qualité vont sortir du marché et retirer leurs voitures de la vente. Ne demeurent donc sur le marché que les voitures de mauvaise qualité. [...]

[...] Conclusion : Une part essentielle de la microéconomie moderne s'est développée en explorant les conséquences des asymétries d'information mises en évidence par Akerlof. Tout un pan des avancées microéconomique récentes, à la fois sur le plan des outils et sur des applications, s'est construit sur la nécessité de trouver des palliatifs à la disparition des marchés soumis à asymétrie d'information, dont le risque avait été soulevé par le modèle des lemons. L'économie des assurances et l'économie du travail ont offerts dans un premier les illustrations privilégiées de ces développements, mais rares sont, en trente ans après, les champs qui n'ont pas été profondément bouleversés par la prise en compte des problèmes informationnels : économique industrielle, finance, théorie des organisations, économie de la santé, rapports entre état et entreprises, fiscales , tous ces domaines accordent aujourd'hui un rôle central aux structures informationnelles. [...]