Paul KRUGMAN, crise de 1929, chômage de masse, Economie de la crise, Hyman Minsky, instabilité financière, paradoxe du désendettement, dérégulation, crédits immobiliers douteux.
Krugman entend dans ce livre s'intéresser aux solutions qui permettraient de résoudre la crise, et pas à ce qui l'a déclenchée, car il est plus urgent selon lui de traiter ce problème, étant donné les conséquences économiques, sociales, mais aussi économiques de la crise et du chômage de masse. Or, nous savons - ou en tout cas devrions savoir - comment faire, et c'est bien là ce qui le laisse perplexe, car malgré des différences de taille, grande ressemblance avec la crise de 1929, or les travaux qui ont été menés sur cette crise indiquent précisément ce qui devrait être fait. Mais nous nous abstenons d'exploiter ce savoir car un trop grand nombre d'acteurs de premier plan (politiciens, économistes, commentateurs, etc.) ont jeté aux oubliettes les leçons de l'histoire et de dizaines d'années d'analyse économique, afin d'y substituer des préjugés idéologiquement et politiquement commodes.
[...] Mais pourquoi maintenant ? Car, comme Minsky l'a montré, l'endettement est une chose formidable jusqu'au moment où elle devient terrible : une économie en croissance, ayant un faible taux d'endettement, est une économie dans laquelle la dette semble sûre, et fait peu à peu oublier les effets qu'elle peut avoir. Il y a dans cette séquence un moment Minsky (Paul Mc Culley) : à partir du moment où le niveau d'endettement est suffisamment élevé, tout peut le déclencher ; c'est là que l'on redécouvre le risque de la dette, et que la spirale dette-déflation de Fisher est amorcée. [...]
[...] Chapitre 3 Le moment Minsky La nouvelle pensée économique signifie qu'il faut lire de vieux livres Mark Thoma, Avril 2011, conférence de l'Institute for New Economic Thinking à Bretton Woods. Et il n'avait pas totalement tort. Depuis la crise, le plus gros changement intervenu dans la pensée économique a été le retour en grâce de certaines idées d'économistes du passé, parmi lesquels, évidemment, Keynes. Mais deux autres économistes ont fait leur come back à ses côtés : Erving Fisher, et Hyman Minsky, pourtant resté tout sa vie en marge du courant économique dominant. [...]
[...] Cependant, cette influence de l'argent n'aurait pas pris de telles proportions si elle n'avait pas été soutenue par une sociologie théorique effrénée, qui a hissé certaines notions profondément absurdes au rang de dogme dans l'analyse financière autant que macroéconomique. Aux environs de 1970, en effet, les analyses des marchés financiers semblaient s'inspirer du Pangloss de Voltaire. Tout débat sur l'irrationalité de l'investisseur, les bulles ou la spéculation destructrice avait virtuellement disparu du cours théorique. Le champ était dominé par l'hypothèse d'efficience des marchés d'Eugène Fama. Or les événements survenus depuis une trentaine d'années, et en particulier la crise économique, n'ont en rien entamé la foi en cette théorie. [...]
[...] Mais ces problèmes de bobine sont bien réels, et en termes purement économiques, cette crise n'est pas difficile à résoudre. L'économie souffre d'un manque de demande des consommateurs, puis des entreprises, et désormais, de l'Etat à cause des politiques d'austérité. Exemple de la coopérative de babysitting, de Joan et Richard Sweeney : elle est entrée en récession jusqu'à ce que les économistes du groupes parviennent à persuader la direction d'augmenter le nombre de coupons en circulation. Cet exemple souligne une idée fondamentale : tes dépenses sont mes revenus et mes dépenses sont tes revenus Donc si les ménages et les entreprises dépensent moins, qui va dépenser à leur place, sinon l'Etat ? [...]
[...] En fait, il prépare le terrain à la crise économique et financière. La dette est une chose très utile, mais il n'en reste pas moins que lorsqu'un grand nombre de particuliers et d'entreprises sont endettés, l'économie dans son ensemble est plus vulnérable si la conjoncture tourne mal, car cela fait subir à l'économie le risque d'entrer dans une spirale mortelle très particulière dans laquelle plus le débiteur paye, plus il doit. En effet, si tous les acteurs de l'économie se voient contraints par une conjoncture économique moins 2 favorable d'agir rapidement pour réduire leur dette, ils peuvent liquider leurs actifs et / ou réduire leurs dépenses afin d'employer leurs revenus au remboursement de leur dette. [...]
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