La courbe de Phillips identifie trois sources d'inflation différentes : l'inflation anticipée, le chômage conjoncturel et les chocs de l'offre. Tout d'abord, l'inflation correspond à la variation en pourcentage du niveau des prix. On peut la calculer en soustrayant le taux de croissance de la productivité au taux de croissance des salaires nominaux. L'inflation anticipée, comme son nom l'indique, correspond au taux d'inflation auquel s'attendent les gens : « les gens construisent leurs anticipations de l'inflation future sur la base de l'inflation qu'ils ont récemment observée ». Ce sont les anticipations adaptatives qui déterminent l'inflation anticipée. Ensuite, il existe trois types de chômage : le chômage frictionnel, le chômage structurel (ou naturel) et le chômage conjoncturel. Ce dernier, qui correspond « à l'écart du chômage par rapport à son taux naturel », apparaît quand la demande globale de travail est plus faible que l'offre globale de travail sur le marché de l'emploi. Il est alors la conséquence de la récession qui touche l'économie : puisque la production diminue, les entreprises embauchent moins et/ou licencient. Arthur Okun montre par ailleurs qu'il existe une relation entre les variations du PIB et du chômage : à chaque fois que le PIB chute de 2% par rapport à son niveau potentiel, le taux de chômage augmente d'un point environ. C'est la loi d'Okun. Enfin, les chocs de l'offre peuvent être aussi bien négatifs que positifs : un choc négatif (par exemple la hausse du prix du pétrole et la diminution de son niveau de production décidée par l'OPEP en 1973) conduit généralement à une hausse de l'inflation tandis que les chocs positifs (la baisse du prix du pétrole dans les années 1980) conduit généralement à un ralentissement ou à une baisse de l'inflation. Pour simplifier, l'inflation est donc fonction de l'inflation passée (l'inflation anticipée), du chômage conjoncturel et d'un choc de l'offre.
L'inflation accélère ou décélère pour deux raisons principales. Les deux facteurs qui peuvent modifier le taux d'inflation sont le chômage conjoncturel et les chocs de l'offre (...)
[...] Critique et limites de la courbe de Phillips A. Critique et contestation théorique de la courbe de Phillips La courbe de Phillips peut, par un certain nombre d'aspects, faire l'objet de critiques. La première d'entre elle, c'est que la courbe de Phillips ne se vérifie qu'à court terme du fait des anticipations adaptatives des agents. Les anticipations adaptatives des agents leur permettent de corriger leurs erreurs d'anticipation passées. Cela suppose que les agents puissent disposer d'une certaine maîtrise de l'information. [...]
[...] C'est la loi d'Okun. Enfin, les chocs de l'offre peuvent être aussi bien négatifs que positifs: un choc négatif (par exemple la hausse du prix du pétrole et la diminution de son niveau de production décidée par l'OPEP en 1973) conduit généralement à une hausse de l'inflation tandis que les chocs positifs (la baisse du prix du pétrole dans les années 1980) conduit généralement à un ralentissement ou à une baisse de l'inflation. Pour simplifier, l'inflation est donc fonction de l'inflation passée (l'inflation anticipée), du chômage conjoncturel et d'un choc de l'offre. [...]
[...] En accroissant la demande agrégée, on réduit le chômage mais on augmente l'inflation. En diminuant la demande agrégée, on augmente le chômage mais on réduit l'inflation. Donc, à court, terme, à tout niveau de chômage correspond une inflation plus élevée et c'est par rapport à l'inflation anticipée que va se déterminer l'arbitrage des pouvoirs publics entre chômage et inflation. Cet arbitrage ne peut se déterminer qu'à court terme car les gens ajustent leurs anticipations de l'inflation au cours du temps Il est impossible de maintenir indéfiniment le chômage effectif en-dessous de sont taux naturel car il est également impossible de maintenir l'inflation effective au-dessus de l'inflation anticipée sur le long terme. [...]
[...] Or, celle-ci n'a d'effet ni sur la production réelle, ni sur l'emploi. Les variables à court terme peuvent seulement être affectées par ce que l'on pourrait nommer des surprises monétaires Une fois la surprise monétaire passé le chômage revient toujours à son niveau d'équilibre. Dans l'analyse néoclassique, les anticipations rationnelles se forment sur la totalité du stock d'information dont les agent disposent et non pas sur les seules informations passées comme le suppose l'analyse monétariste. Si le taux de chômage est supérieur au taux de chômage naturel et qu'une politique monétaire expansionniste est mise en œuvre, le taux de chômage qui sera atteint s'éloignera peut être du taux de chômage naturel mais cela ne sera le cas que de manière relative car aléatoire. [...]
[...] La courbe de Phillips occupe une place particulièrement importante dans l'histoire de la macroéconomie. Parce qu'elle se veut indépendante d'un cadre théorique précis, cette relation empirique joue un rôle fondamental aussi bien dans l'analyse keynésienne que dans l'analyse monétariste et toutes les écoles de pensées se sont confrontées et affrontées à son propos. Si elle permet à la première analyse d'illustrer la possibilité d'un arbitrage entre le chômage et l'inflation, elle sert à la seconde à lui illustrer ses erreurs. [...]
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