Le mythe du "trou de la Sécu" - Julien Duval (2007) - Quels sont les rouages du financement de la protection sociale ?

Thèmes abordés

Sécurité sociale, protection sociale, financement de la sécurité sociale, déficit de financement, fraternité, cotisation solidaire, travailleur, réformes, réforme Fillon, réforme Macron, postes de dépenses, système de retraite, vieillissement, calcul de retraite, fonction publique hospitalière, compétitivité, concurrence internationale

Résumé du document

La "Sécurité sociale" se définit comme suit, c'est un service, qui assure l'ensemble des risques sociaux des travailleurs, salariés et des professions libérales, des travailleurs indépendants et des travailleurs non-salariés, des salariés agricoles. Nécessairement, la gestion de ces risques coûte de l'argent, pour payer cela des cotisations sont prélevées sur la rémunération de chacun.
Or, la conjoncture actuelle est telle que les dépenses utilisées pour la protection sociale sont supérieures à l'ensemble des cotisations versées qui représentent le financement de la Sécurité sociale. Pour évoquer ce manque de revenus, plusieurs expressions sont employées dont la plus fameuse parle de « trou de la Sécurité sociale ».

Extraits

[...] La plus ou moins nette efficacité des réformes A propos du déficit de financement de la sécurité sociale, l'auteur affirme que « les gouvernements prennent ainsi, depuis bientôt 30 ans, des mesures pour ralentir la croissance des dépenses et permettre un retour à l'équilibre des comptes ». En effet depuis 1945, nombreuses réformes se sont succédé pour essayer de freiner ces dépenses. Par exemple, il est intéressant de relever la réforme de l'assurance maladie de 2004, intervenue dans un contexte financier extrêmement dégradé. Cette réforme avait pour finalité l'amélioration de l'offre de soins et la maitrise des dépenses de santé. Figure notamment comme objectif de cette réforme, une meilleure définition des affections de longue durée. [...]

[...] La question des économies à l'hôpital n'en finit pas de faire débat car économie serait synonyme de suppression de personnel, de lit disponible, de moyens médicaux. Et toutes ces suppressions conduisent directement à mettre en jeu la santé des patients, les économies pour cette branche de dépenses sont délicates à effectuer. La « croissance des dépenses » comme le souligne Julien Duval est également aggravée pas la surconsommation médicale. Cela correspond au fait de recourir systématiquement au médecin ou au médicament pour le moindre mal. [...]

[...] En plus des cotisations patronales et salariales, la protection sociale en France est financée par la contribution sociale généralisée. C'est un prélèvement opéré sur l'ensemble des revenus. Son produit finance les régimes d'assurance maladie, la branche famille mais aussi le Fonds de solidarité vieillesse et la Caisse d'amortissement de la dette sociale. D'une manière générale le financement de la protection sociale, les objectifs de dépenses et nombreuses autres choses sont fixés chaque année dans la loi de finance de la sécurité sociale. [...]

[...] Mais alors une question reste centrale ici, en quoi le vieillissement de la population affecte le système de protection sociale ? Ce vieillissement de la population s'apparente à une double peine pour le système de sécurité sociale, car plus la population compte de retraités et/ou personnes âgées plus les recettes diminuent tout en augmentant les dépenses. C'est d'ailleurs à ce titre que l'auteur du texte évoque que « prévenir le vieillissement de la population » est un objectif que tente d'atteindre le gouvernement. [...]

[...] S'agissant des personnes salariées, les cotisations sont calculées en fonction de "toutes les sommes versées aux travailleurs en contrepartie ou à l'occasion du travail", en effet l'assiette des cotisations est composée du salaire, des indemnités de congés payés, des primes et gratifications, des avantages en nature ou encore des pourboires. Selon l'auteur, ce « mode de financement de la protection sociale accroit « le coût du travail » ». En effet Julien Duval affirme cela car pour un patron, employer quelqu'un est forcément synonyme de cout, de cotisations supplémentaires. [...]