L'opinion générale affirme que la France est menacée dans son économie et dans ses équilibres sociaux à causes des aléas du capitalisme financier. Elle s'horrifie d'une financiarisation croissant de l'économie, qui semble s'opposer à la logique industrielle, autrefois prédominante. Cette opinion consiste, en fait, en une singularité française.
D'après les auteurs, ce rejet du capitalisme de marché va de paire avec la nostalgie des Trente Glorieuses, période exceptionnelle de l'histoire économique où, en France, un Etat dirigiste a su garantir les avancées du progrès social et du progrès technique. D'ailleurs la plupart de nos institutions restent modelées par cette parenthèse de l'histoire.
Ce mélange de finance ultramoderne (car la France est une terre d'élection pour les investisseurs étrangers) et d'un marché du travail rigide, est source d'incertitude et est largement défavorable à l'emploi, ce qui explique que les Français en veuillent au marché.
[...] L'acquéreur a le choix entre négocier directement avec l'équipe dirigeante de la cible et faire une opération hostile c'est-à-dire s'adresser directement aux actionnaires en leur proposant de racheter leurs titres en vue d'en obtenir suffisamment pour pouvoir exiger la fusion. En cas d'opération hostile, l'équipe dirigeante de la société cible peut résister. La première arme défensive consiste à essayer de convaincre les actionnaires de ne pas vendre leurs titres. L'entreprise peut également chercher une troisième, un chevalier blanc qui est prêt à offrir plus que le premier acquéreur tout en promettant une conservation des emplois. L'aide de l'Etat peut même être sollicitée, si l'équipe dirigeante parvient à prouver une intention de licenciement massif. [...]
[...] De plus, il faut dépasser le malentendu selon lequel favoriser les mécanismes du marché serait en totale opposition avec une redistribution juste des fruits de la croissance économique. Il est, alors, nécessaire de réformer les moyens de réduire les inégalités pour qu'elles n'interfèrent pas avec le marché, comme c'est le cas aujourd'hui. La redistribution étant, en effet, le complément indispensable du marché. De plus, il faut encourager les Français à reprendre possession de leur outil de production en encourageant massivement l'achat d'actions. Ainsi, la seule véritable solution est une profonde réforme du financement des retraites. [...]
[...] Le bilan de l'investissement étranger sur l'emploi français est positif, ce sont alors les conflits d'intérêts et l'instabilité qui posent problème. En effet, un capitalisme sans capitaliste est fragile, car la majorité des investisseurs dans nos entreprises n'ont aucune légitimité ni aucun soutien dans la société démocratique française. Devant une telle incertitude sur leurs droits, les actionnaires étrangers désirent que les entreprises effectuent des rendements plus élevés avant d'accepter d'investir en elles. Parallèlement, les Français restent principalement concentrés sur la sécurité et le maintien de statu quo. [...]
[...] Le mouvement de bureaucratisation du système bancaire s'accélère encore avec la crise des années 1970. En effet, bien qu'un nombre important d'entreprises soient en grandes difficultés financières, l'Etat multiplie les programmes de prêts subventionnés. Les taux d'intérêt ne reflètent plus du tout le risque des investissements, ni la rareté ou l'abondance de l'épargne, mais uniquement les niveaux de subventions décrétés par le Trésor. La libération financière de 1984 : Or il devient nécessaire de déléguer au marché le choix des projets à financer et la détermination de la valeur du taux d'intérêt, qui doit alors dépendre d'une analyse objective des risques. [...]
[...] Et de plus, les offres publiques requièrent une approbation directe des actionnaires, or, dans ce cas, ces derniers n'ont pas eu leurs mots à dire. De plus, les auteurs énumèrent les effets indirects des OPA. En effet, lors d'une rumeur d'OPA, la direction se sent menacée et s'attache alors à la bonne santé de son entreprise, seule garantie de l'indépendance de l'entreprise. De plus, les managers ne sont bien souvent prêts à engager une discussion amicale que parce qu'ils ont peur des résultats d'une attaque hostile. [...]
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