Démographie, développement, pauvreté, Malthus, Marx
Il faut replacer la théorie formulée par Malthus dans son contexte. La loi sur les pauvres instituée en 1601 avait été réactivée au XVIIIe siècle. Cette loi faisant obligation de l'assistance aux pauvres coûtait de plus en plus cher. Plusieurs voix s'élèvent parmi les représentants de la classe aisée, et en particulier l'aristocratie foncière, pour protester contre cette loi.
[...] Marx va contester ce raisonnement. Il estime que la surpopulation n'est que relative et est le résultat du mode de production capitaliste. Il n'y a surplus de main-d'oeuvre que par rapport aux besoins du système productif. La tendance du capitalisme est, en effet, à l'accumulation de capital constant (bâtiments, machines, etc.) au détriment de ce que Marx appelle le capital variable et qui correspond à la rémunération de la force de travail. Cette main-d'oeuvre excédentaire va constituer «l'armée industrielle de réserve» dont a besoin le système capitaliste pour maintenir la pression sur les salaires et permettre ainsi l'exploitation en réduisant le coût du travail. [...]
[...] Mais la réalité actuelle semble plutôt donner raison à Marx. En effet, le ralentissement de la croissance démographique dans les pays en développement laisse espérer une stabilisation de la population autour de douze milliards à la fin du XXIe siècle. La surpopulation n'est que relative par rapport à un mode de consommation qui est celui des pays développés. C'est ce que formule avec vigueur Albert Jacquard : capacité de charge de la Terre en humains n'est pas une donnée de la nature, elle dépend de notre comportement ; pour cela aussi, demain dépend de nous». [...]
[...] nombre crée la pression et la pression fait jaillir la qualité.» A. Sauvy, Richesse et population Ester Boserup est une économiste et historienne qui publie en 1965 Évolution agraire et pression démographique Pour elle, le sens de la relation population/économie est inverse de celui développé par Malthus : la population n'est pas déterminée par la richesse mais elle la détermine grâce à la pression créatrice qu'elle génère. Le discours néo-malthusien Le discours néo-malthusien se fonde sur l'existence de limites à la croissance. [...]
[...] Pour lui l'augmentation du pouvoir d'achat se traduit par une augmentation du nombre d'enfants. C'est, en fait, l'inverse qui va se produire et qui est vérifié par l'histoire des pays industrialisés et la situation actuelle des pays en développement. Une réflexion qui évolue Dès la fin du XIXe siècle, le ralentissement de la croissance démographique dans les pays européens amène à une remise en cause des thèses malthusiennes. La Transition démographique - concept formulé par le Français Adolphe Landry en 1934 - montre que les sociétés disposent d'un mécanisme automatique de retour à l'équilibre (ce qui contredit la thèse de Malthus) et que la baisse de la natalité est la résultante du développement. [...]
[...] En revanche, s'appuyant sur la biologie, il pense que la progression de la population ne peut être que géométrique. La conclusion qu'il tire de ce décalage est le danger d'une surpopulation par rapport aux ressources. Comment l'éviter ? Malthus recense plusieurs obstacles à la croissance de la population : le malheur, le vice (parmi lesquels le libertinage et la contraception sous toutes ses formes) et la contrainte morale (abstinence du mariage, chasteté . C'est bien sûr cette dernière qu'il préconise. Il s'élève contre les lois sur les pauvres car elles constituent une incitation artificielle à la procréation. [...]
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