Le chômage est aujourd'hui avec la question environnementale un des problèmes les plus préoccupants de nos sociétés développées. Comment expliquer que dans nos sociétés d'abondance perdurent chômage et précarité ?
La lutte contre le chômage que ce soit en France ou dans les pays voisins comme l'Allemagne est devenue une priorité des gouvernements. Lutter contre le chômage nécessite d'en comprendre les origines, les sources. Or, les économistes ne sont pas tous d'accord sur cette question (sinon le problème serait déjà résolu). D'un côté la tendance néoclassique pense que le chômage vient de rigidités empêchant la fixation concurrentielle du salaire au niveau qui assure le plein emploi, ou d'un manque d'incitation au travail... C'est-à-dire que le chômage est un phénomène volontaire, de l'autre les keynésiens et leur théorie du chômage involontaire venant d'un niveau trop bas de l'activité économique. Ces interprétations divergentes débouchent sur des solutions différentes au problème du chômage, mais surtout nous ouvre la porte sur les deux grandes théories économiques et leur controverse. Partir de la question du chômage est l'occasion de remonter plus loin, dans des questions plus générales, philosophiques même qui opposent les deux camps.
C'est pourquoi, après avoir explicité les fondements théoriques des deux citations qui nous sont proposées et montré en quoi elles reflètent l'opposition entre les théories du chômage volontaire et involontaire, nous remonterons progressivement dans les théories néoclassiques et keynésiennes pour voir en quoi cela reflète une controverse beaucoup plus importante et générale sur la nature de notre économie.
Dans la première citation, on retrouve l'idée que ne pas travailler pourrait permettre de vivre mieux que certains travailleurs. En effet, le chômeur touche des aides : RMI, allocations chômage, on peut considérer « qu'il est payé à ne rien faire » et peut largement profiter de sa situation alors que d'autres, qui travaillent et touchent à peine le SMIC, ont du mal à joindre les deux bouts. On imagine facilement que le faible écart entre ces deux situations pourrait en tenter plus d'un de choisir le chômage plutôt que le travail (...)
[...] Pour Keynes, nous vivons dans une économie capitaliste où le problème central est la réalisation des projets de l'entrepreneur. Il est possible que la réalisation de ces paris n'entraîne pas le plein-emploi car les entrepreneurs n'ont besoin d'être en équilibre qu'avec eux-mêmes. Ils ajustent le niveau de l'emploi et de la production de manière à égaliser l'offre d'épargne des ménages et leur demande d'investissement afin d'être assuré que toute leur production trouvera des débouchés au prix voulu. Le niveau de production se fixe au niveau qui équilibre la demande effective. [...]
[...] Voila comment à partir d'une question actuelle et les réponses qui y sont apportées, on a pu remonter aux fondements de la controverse entre néoclassiques et keynésiens. Plonger dans ces théories nous a aussi permis de comprendre les différentes mesures prônées par les deux camps. D'un côté, il faut revaloriser le travail, de l'autre, il faut relancer la demande effective. Aujourd'hui, c'est l'analyse néoclassique qui guide les politiques de l'emploi et des mesures telles que la prime pour l'emploi Il est vrai que certains font le choix du chômage, mais cette théorie est réductrice et fausse car elle ne prend pas en compte le rôle social du travail qui explique par exemple que la majorité des gens ayant passé plus d'un an au chômage recommencent à travailler avec un salaire inférieur a celui qu'ils avaient avant. [...]
[...] Or, les économistes ne sont pas tous d'accord sur cette question (sinon le problème serait déjà résolu). D'un côté la tendance néoclassique pense que le chômage vient de rigidités empêchant la fixation concurrentielle du salaire au niveau qui assure le plein emploi, ou d'un manque d'incitation au travail C'est-à-dire que le chômage est un phénomène volontaire, de l'autre les keynésiens et leur théorie du chômage involontaire venant d'un niveau trop bas de l'activité économique. Ces interprétations divergentes débouchent sur des solutions différentes au problème du chômage, mais surtout nous ouvre la porte sur les deux grandes théories économiques et leur controverse. [...]
[...] Économie et société Chômage, précarité et pauvreté Personne ne doit être payé à ne rien faire. Or il y a maintenant des salariés précaires qui voient autour d'eux des gens qui gagnent plus qu'eux sans travailler De toute façon, il manque en France 3 à 4 millions d'emplois et l'on en ajoute très peu chaque années (moins de au cours des années récentes). Donc, comment éviter que des gens ne soient payés à ne rien faire ? Sauf à les laisser végéter dans l'extrême dénuement ( ) Expliquer comment l'une et l'autre de ces deux citations peuvent-être fondées en théorie, et dégagez ce qui se trouve au cœur de la controverse entre ces deux positions Le chômage est aujourd'hui avec la question environnementale un des problèmes les plus préoccupants de nos sociétés développées. [...]
[...] Cette situation a été théorisée et porte le nom de trappe à inactivité. L'idée est que le chômeur touche des revenus de remplacement : ce sont toutes les aides financières mais il faut aussi ajouter qu'ils bénéficient de 35 heures de loisirs en plus que le travailleur. Si ces revenus de remplacement sont trop élevés par rapport aux petits salaires, alors, en bon agent économique rationnel, l'individu opte pour le chômage plutôt que pour le travail. Pour réduire cette situation sur le marché du travail, on pourrait dire qu'il suffit aux entrepreneurs d'augmenter les salaires afin d'encourager à travailler. [...]
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