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=> Crise économique de 2008 oblige les Etats européens à effectuer des dépenses gigantesques en plus d'une dette déjà importante mais limitée par le Pacte de Stabilité. Devant l'ampleur des dépenses, certains pays sont à l'agonie, notamment la Grèce qui souffre en plus d'un manque de transparence sur ses comptes publics.
=> Les marchés financiers attaque la dette souveraine grecque puis le risque se porte sur les autres pays de la zone euro à faible compétitivité : Portugal, Espagne, France. La crise est en marche : politiques de rigueur de grande ampleur (baisse des salaires des fonctionnaires, réforme des retraites, etc.). La zone euro est prête à exploser sous les coups de butoir des marchés financiers.
=> Au centre de cette crise, l'euro est accusé. Il est fort, trop fort, et pénalise la compétitivité de pays disposant déjà d'une très faible compétitivité structurelle (encore une fois, Grèce, Portugal, France, etc.). La question brûle : faut-il sortir de l'euro ? Peur de l'intégration des pays de l'Est et d'une concurrence déloyale (Directive Bolkenstein) et résurgence des nationalismes extrèmes (Le Pen) et dénonciation du politique européenne « à la botte de l'Allemagne » de la même manière que le SME des années 1980 était considéré comme une zone mark.
=> Inquiétude qui rappelle la crise argentine et la récession qui suivait lorsque le pays avait décidé sous Menem d'instaurer un currency board ; la crise asiatique avait engendré une fuite des investisseurs étrangers devant le manque évident de compétitivité du pays. Plus encore, la zone euro est coupée en deux comme le montre Christian Saint-Etienne, une zone Nord (Autriche, Pays Bas, Allemagne) aux forts excédents commerciaux et une zone Sud (France, Italie, Espagne) qui souffre d'un manque de compétitivité et qui voit donc l'euro comme un « boulet » pour ses échanges extérieurs. Problème majeur est donc un problème de compétitivité et de « croissance molle » (Fitoussi, Le Débat interdit) ! (...)
[...] De la même manière, le Pacte de Stabilité et de croissance empêche les états de recourir à des dépenses budgétaires conséquentes (déficit ne doit pas excéder du PIB, la dette et ce quelle que soit la situation. Critères normatifs et quantitatifs ne prenant pas en compte la teneur des dépenses publiques (Cf. Théorème d'Haavelmo). Les pratiques réglementationnistes outrancières de l'euro, voire bureaucratiques sont souvent montrées du doigt: Bhagwati utilise même l'image du bol de spaghettis pour illustrer la complexification des reglementations européennes. Sortir de l'euro, ce serait donc retrouver des éléments déterminants de politique économique et donc la pratique d'un véritable policy mix. II] Pourtant, l'euro offre un gage de stabilité important face aux chocs internationaux. [...]
[...] Une des plus grandes (et délicates) mesures qui soit est également une nécessaire harmonisation fiscale des états. Ainsi, l'Irlande a préféré baisser le salaire de ses fonctionnaires plutôt que d'augmenter l'impôt sur les sociétés, alors que celui-ci est 2 fois moins élevé que dans le reste de la zone. J.M Daniel fait également remarquer le poids trop important du coût du travail en France, rajouté par les 35 heures alors que le marché du travail allemand est bien plus flexible après les lois Hartz sous Schroeder. [...]
[...] Une sortie de l'euro pour ses pays du Sud, ne ferait qu'empirer une situation déjà maussade. En effet, la sortie obligerait les pays en question à dévaluer fortement leur monnaie n'encouragerait pas une compétitivité déjà faible et augmenterait le poids de la dette libellé en euros (bref, les marchés financiers continueraient de les attaquer Pisani-Ferry a montré comment l'Europe était profitable aux pays émergents en agissant tantôt comme un aiguillon (amélioration et stimulation du système productif) tantôt comme un paravent (face à la mondialisation). [...]
[...] Bref, volonté d'éviter les chocs asymétriques: proposition de Merkel d'un plus grand système d'équivalence des diplômes au niveau européen pour favoriser la mobilité du facteur travail et déboucher sur une Zone Monétaire Optimale (Mundell). Remettre l'Europe sur pied . ou développer la compétitivité des états Si la zone euro connaît de tels déboires, cela est essentiellement dû aux divergences économiques et normatives. Ainsi, il convient de développer des politiques d'amélioration de la compétitivité structurelle dans les pays du Sud (exemple du Grand Emprunt en France ou de la stratégie de Lisbonne qui s'appuie sur la construction de pôles de compétitivité (Lafay)). [...]
[...] un approfondissement ou une dissolution ? A court terme . comment gérer la dette ? Les années qui suivent risquent d'être délicates vu l'impasse qui s'offre à la zone euro. Cercle vicieux dans lequel nous sommes: augmentation de la dette puis nécessaire redressement du déficit par une politique d'austérité d'où une faible croissance qui effraye les prêteurs qui haussent les taux d'intérêts à long terme et renchérit donc le poids de la dette ! Pour des économistes comme Krugman ou Rogoff, une restructuration de la dette européenne risque d'être inexorable pour ne pas vivre une décennie perdue semblable à celle qu'a connu l'Amérique Latine dans les années 80 (Rogoff). [...]
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