En 1993, la part des fils d'ouvriers parmi les immobiles est de 50,2% ; en 2003 ils représentent 52,6% des immobiles. Ainsi, la moitié des enfants d'ouvriers demeurent ouvriers. Ce constat mène donc à penser que l'ascenseur social français est en panne : le maintien des positions sociales semble alors conditionné par l'origine sociale.
La mobilité sociale est le changement de position sociale d'un individu soit au cours de son existence (on parle alors de mobilité « intra générationnelle »), soit par rapport à celle des générations précédentes (« intergénérationnelle »). Tout comme l'a fait Claude THELOT dans son ouvrage Tel père, tel fils ? (1982) à propos de la relation entre la position sociale et l'origine familiale, on se demande aujourd'hui quel est le degré de reproduction sociale en France.
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Alors que durant les Trente glorieuses il existait une forte mobilité sociale (notamment grâce à l'enrichissement important du salariat), il est aujourd'hui difficile de constater une situation de mobilité parfaite. Certaines catégories se caractérisent encore par une forte reproduction, c'est-à-dire que les fils ont généralement une chance plus forte que la moyenne d'appartenir à la catégorie de leur père.
Ainsi, la part des fils d'ouvriers parmi les immobiles est de 50,2% en 1993 ; en 2003 cette part stagne à 52,6% des immobiles : la moitié des fils d'ouvriers demeurent ouvriers. Cela concerne aussi les agriculteurs : près de neuf agriculteurs sur dix sont fils d'agriculteurs en 2003 (INSEE).
Mais cela ne concerne pas que les plus basses CSP : en ce qui concerne les cadres, plus de 20% de leurs fils et petits-fils ont plus de chances que les autres de maintenir leur position sociale.
En réalité, la reproduction sociale est d'autant plus marquée dans les CSP extrêmes (les plus hautes et les plus basses) (...)
[...] Tel père, tel fils ? Introduction : En 1993, la part des fils d'ouvriers parmi les immobiles est de 50,2% ; en 2003 ils représentent 52,6% des immobiles. Ainsi, la moitié des enfants d'ouvriers demeurent ouvriers. Ce constat mène donc à penser que l'ascenseur social français est en panne : le maintien des positions sociales semble alors conditionné par l'origine sociale. La mobilité sociale est le changement de position sociale d'un individu soit au cours de son existence (on parle alors de mobilité intra générationnelle soit par rapport à celle des générations précédentes intergénérationnelle Tout comme l'a fait Claude THELOT dans son ouvrage Tel père, tel fils ? [...]
[...] Certaines catégories se caractérisent encore par une forte reproduction, c'est-à-dire que les fils ont généralement une chance plus forte que la moyenne d'appartenir à la catégorie de leur père. Ainsi, la part des fils d'ouvriers parmi les immobiles est de 50,2% en 1993 ; en 2003 cette part stagne à 52,6% des immobiles : la moitié des fils d'ouvriers demeurent ouvriers. Cela concerne aussi les agriculteurs : près de neuf agriculteurs sur dix sont fils d'agriculteurs en 2003 (INSEE) Mais cela ne concerne pas que les plus basses CSP : en ce qui concerne les cadres, plus de 20% de leurs fils et petits-fils ont plus de chances que les autres de maintenir leur position sociale. [...]
[...] La mobilité globale a donc fortement augmenté, particulièrement chez les ouvriers et les professions intermédiaires, mais les classes situées aux extrêmes (ouvriers, agriculteurs, cadres) de la nomenclature des CSP souffrent encore d'une forte reproduction sociale. B Des études qui montrent l'évolution positive de la mobilité sociale en France Depuis les Trente Glorieuses, on parle de déclassement : la reproduction sociale n'est pas obligatoirement assurée et on peut assister à une mobilité descendante ou ascendante d'une génération à une autre. Le paradoxe d'ANDERSEN (mis en évidence en 1961) nous montre que l'acquisition par un étudiant d'un diplôme supérieur à celui de son père ne lui assure pas une position sociale plus élevée. [...]
[...] B - Des explications théoriques Pierre BOURDIEU et Claude PASSERON introduisirent dans leur ouvrage La reproduction sociale (1971) certaines explications à ce phénomène. Parmi celles-ci, on retrouve le poids de l'héritage inégal de trois types de capitaux : économiques, sociaux, mais surtout culturels. En effet, on constate que la réussite scolaire est fortement liée au capital culturel de la famille (notamment celui de la mère) et que ce qui est enseigné à l'école concorde avec les habitus des classes dominantes (goût prononcé des arts tels que la littérature, fréquentation de lieux culturels . [...]
[...] L'amélioration du niveau de qualification d'un individu ne garantit plus son ascension sociale. Dans Tel père, tel fils ? , les études de Claude THELOT portent sur les destinées des hommes de 40 à 59 ans occupant un emploi et mettent en évidence une forte croissance globale de mobilité entre 1953 des hommes était classés dans la même catégorie sociale que leur père en 1953) et 2002 (seulement 35%). Enfin, en 1999, Louis André VALLET rappelle cette augmentation de mobilité observée en France depuis plus de 40 ans. [...]
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