Les inégalités sont vectrices d'instabilité politique, comme le prouvent encore les soulèvements populaires en Egypte et en Tunisie - qui font suite à des années de forte croissance qui ont bénéficié à une élite économique tandis que les plus pauvres subissaient le chômage et l'augmentation des prix. Tocqueville disait que les citoyens libres ont une réelle aversion pour les inégalités et ils se battront pour un régime qui leur promet l'égalité, quitte même à abandonner leur liberté. La stabilité politique - dans le cas des pays arabes - ou la liberté politique chère à Tocqueville passent donc par une réduction des inégalités, notamment des inégalités de revenu.
La réduction des inégalités peut se faire par la redistribution du revenu. Mais selon Walras, dont l'argument est repris par Laffer, la taxation des revenus que cela implique aboutit à un effort moindre de production de chacun, donc à une diminution de la production globale d'une économie. En outre, la taxation n'est pas toujours populaire. Les possibilités de redistribution du revenu sont donc contraintes économiquement et politiquement. Il faut donc s'intéresser à la façon dont se construisent les inégalités de revenu primaire - avant redistribution - donc s'intéresser aux origines économiques de ces inégalités.
Mais avant d'analyser les mécanismes économiques à l'origine des inégalités, il est nécessaire de savoir de quelles inégalités on parle. Ce qui est déplorable dans les inégalités, c'est d'une part la pauvreté absolue qu'elle implique - le fait que certains individus n'aient pas un revenu suffisant pour vivre dignement - et d'autre part la pauvreté relative, mesurée par l'indicateur de l'INSEE (concerne les individus dont le niveau de vie est inférieur à 60% du revenu médian), et qui peut générer un sentiment de frustration relative (Stouffer), d'exclusion sociale qui peut naître lorsque l'on n'est pas aussi riche que les autres, quand bien même on pourrait vivre dignement. Si de plus grandes inégalités (mesurées par le coefficient de Gini) se traduisent souvent automatiquement par une plus grande pauvreté relative (suivant la structure des inégalités), elles peuvent aussi aller de paire avec une pauvreté absolue moindre, comme le prouve l'exemple chinois. Se pose alors une question de justice sociale : y a-t-il des inégalités justes, acceptables ? Quelles sont les inégalités de revenu qui sont injustes ? Pour Marx, la justice se conçoit ainsi : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » (...)
[...] En effet, suivant l'analyse classique du chômage, un salaire réel fixé au-dessus du salaire de marché implique du chômage involontaire et une réduction du volume de production. On peut préciser par ailleurs que la productivité marginale dans une économie, sur laquelle tendra à se fixer théoriquement le prix des facteurs, dépend des types de production choisis et de la technologie utilisée, du niveau de demande effective (qui affectera la productivité financière plus que la productivité physique) et enfin des quantités de ce facteurs disponibles sur ce marché : selon la théorie des rendements marginaux décroissants, plus un facteur est disponible en quantité sur le marché, plus sa productivité marginale sera faible, donc plus sa rémunération sera faible. [...]
[...] Le prix de ces terres et matières premières aussi va très certainement exploser, et il est probable que le volume de transaction va tendre vers zéro. Ainsi, si l'on croît en cette thèse, les inégalités dans les dotations en facteurs de protection pourraient se figer et les inégalités de revenu viendraient alors se perpétuer et même se renforcer. Conclusion On a vu qu'il existait des inégalités de revenu injustes et des inégalités justes : celles qui sont liées au mérite, celles qui permettent d'améliorer le sort des plus pauvres. [...]
[...] Si de plus grandes inégalités (mesurées par le coefficient de Gini) se traduisent souvent automatiquement par une plus grande pauvreté relative (suivant la structure des inégalités), elles peuvent aussi aller de paire avec une pauvreté absolue moindre, comme le prouve l'exemple chinois. Se pose alors une question de justice sociale : y a-t-il des inégalités justes, acceptables ? Quelles sont les inégalités de revenu qui sont injustes ? Pour Marx, la justice se conçoit ainsi : De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins La justice passe donc par l'égalité des revenus, et même une petite inégalité en faveur de ceux qui auraient (du fait de problèmes de santé par exemple) des besoins supérieurs aux autres. [...]
[...] Dans un contexte de raréfaction des terres, on suppose que la productivité marginale du capital, physique comme humain, est décroissante, au contraire de l'hypothèse d'une possible croissance endogène tirée par le capital humain. Si l'on ajoute l'hypothèse que le volume total de production est limité par la disponibilité des terres et autres ressources naturelles, alors on peut imaginer une croissance nulle dans le futur. Ainsi les salaires, c'est-à-dire la rémunération du travail et du capital humain pourraient baisser. De même pour le profit qui rémunère le capital physique. Au contraire, la rente liée à la propriété des terres et des ressources naturelles va augmenter. [...]
[...] Elle est en outre distributive dans la mesure où chacun doit avoir la même égalité des chances. Rawls prolonge la proposition de Walras en estimant d'une part que chacun doit recevoir selon son mérite, c'est-à-dire selon sa contribution à la production. En outre, l'égalité des chances doit être assurée et il est nécessaire de pallier (par une redistribution des revenus par l'Etat) les inégalités qui seraient dues à un aléa (suivant une logique assurantielle) ou à une incapacité d'un individu, comme un handicap ou un inégal accès à l'éducation (suivant la logique d'égalité des chances). [...]
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